La suite de votre contenu après cette annonce
Après la motorisation hybride « classique », l’hybride rechargeable et le 100% électrique, l’hybride « léger » 48 volts veut s’imposer comme une solution pour faire diminuer les émissions de CO2 de l’automobile. Une technologie annoncée comme très abordable et facile à installer qui pourrait bien devenir une norme à bord des prochains modèles thermiques.
Les véhicules fonctionnant exclusivement à l’essence ou au diesel vont ils rapidement disparaître au profit de l’hybride « léger » ? Avec le durcissement progressif des normes anti-pollution imposées aux constructeurs et la nécessité grandissante d’introduire un argument environnemental aux nouveaux modèles, cette technologie va peut-être devenir un standard.
Plusieurs équipementiers automobiles se sont lancés dans l’hybride 48v : Bosch, Delphi, Continental, Faurecia et le Français Valeo, pour qui cette technologie pourrait réduire de 20% les émissions de CO2 d’un véhicule en cycle NEDC. Un système relativement simple, constitué d’un alterno-démarreur 48 volts avec électronique intégrée et une puissance de 4 à 8 kW.
Ce nouvel alternateur remplace celui installé historiquement à bord et entraîne les roues via une courroie extrêmement résistante. Le véhicule est en plus équipé d’une petite batterie 48 volts, d’un convertisseur 48/12v, d’un onduleur et d’un boîtier de supervision de la chaîne de traction et du moteur. La capacité de la batterie est généralement très faible et rechargée rapidement en récupérant l’énergie des freinages.
Le moteur électrique redistribue ensuite l’énergie en assistant le véhicule lors des phases de démarrage et d’accélérations, sans permettre de rouler en tout-électrique. L’avantage de la technologie réside surtout dans son prix, autour de 800 euros, mais aussi dans sa facilité d’installation. Outre la courroie et les câblages nécessaires entre les différents composants, il suffit d’ajuster la partie logicielle du moteur pour obtenir un système opérationnel.
Sur le plan environnemental, l’hybride léger ne fait pas de miracles. D’après les essais menés sur un prototype de Peugeot 207, l’hybride « pour tous » de Valeo permet de réduire de 15,5% les émissions de CO2 par rapport au modèle essence 1,6L non équipé. Sur la Renault Scenic Hybrid Assist, cela se concrétise par un gain annoncé de seulement 0,4L/100 en cycle mixte.
Les quelques poussières de dioxyde de carbone sauvées permettent cependant aux constructeurs d’afficher des niveaux d’émissions inférieurs de 20 à 30g/km. Une donnée importante alors que les normes Européennes imposeront en 2020 de ne pas dépasser les 95g de CO2 par kilomètre, sous peine d’amendes salées (95€ par gramme excédentaire multiplié par le nombre de véhicules incriminés).
L’hybride léger pourrait donc être adopté à bord de la totalité des véhicules thermiques d’ici quelques années. Il ne sera peut-être même plus proposé en option puisque devenu indispensable pour se conformer à la législation et concurrencé par les véritables systèmes hybrides, hybrides rechargeables et tout-électrique.
D’après Michel Forissier, le directeur recherche et développement de la division moteurs de Valeo interrogé par Le Monde, l’adoption massive de l’hybride léger va ainsi permettre de diviser par deux son coût d’ici deux à trois ans. Il estime à 10% la part du marché mondial équipé d’ici 2025, soit 10 à 12 millions de véhicules par an.
Plusieurs constructeurs proposent déjà des motorisations assistées par de l’hybride « léger ». A noter le choix pour certaines marques de l’offrir sur des moteurs diesels, totalement antinomique à une période ou ce carburant est de moins en moins prisé et vivement critiqué.
Ainsi, la Scenic_dCi 110 Hybrid_Assist de Renault est proposée à partir de 30 400 €, soit 1000 € de plus qu’un modèle non équipé. Le moteur 4 cylindres diesel gagne 10 kW de puissance soit 13,6 chevaux pour une consommation annoncée de 3,5L/100. La marque au losange annonce également qu’elle proposera prochainement l’hybrid assist sur le moteur dCi110 de ses Méganes.
Chez Audi, l’hybride léger conçu par Valeo permet uniquement d’alimenter un turbocompresseur électrique à bord de l’imposant SQ7 TDI et d’économiser 10% de carburant d’après l’équipementier. La future Q8 pourrait cependant embarquer en plus du compresseur, le système de propulsion léger de 20 kW et une batterie de 0,9 kWh. Probablement disponible dans une déclinaison sportive, l’option permettrait de réduire la consommation d’environ 1L/100.
Le groupe PSA, qui devait lancer « l’hybride éco » cette année, n’a plus donné de nouvelles après avoir expérimenté environ 3000 prototypes équipés. Des Peugeot 308, 508, 5008 et 3008 ainsi que des Citroën C4, DS4 et C5 avaient été testées il y a quelques années. La technologie semble passée à la trappe en même temps que l’hybrid-air, le constructeur se concentrant désormais sur ses futures hybrides rechargeables qui sortiront en 2019.
De l’hybride léger est également disponible chez Suzuki, à bord de la Baleno et pour un surcoût de 2660 € par rapport à la finition la moins chère. Son prix élevé est étonnant puisqu’il s’agit du système le moins performant disponible sur le marché. La citadine essence « SHVS » embarque ainsi un alterno-démarreur de 2,3 kW et une batterie 12v de moins de 0,5 kWh . Un dispositif stop and start permet cependant de couper le moteur en-dessous de 15 km/h et de rouler quelques mètres en électrique. Le constructeur annonce un consommation moyenne de 4L/100 dont 0,7L épargnés grâce à l’hybride.
Nombreux sont les constructeurs qui s’intéressent de près à l’hybride 48 volts. Entre autres, Volkswagen veut l’intégrer à la nouvelle version de sa Golf GTI. Fiat s’y pencherait également pour sa 500, alors que Mercedes veut l’utiliser pour alimenter le compresseur de climatisation et améliorer le refroidissement du moteur. Enfin, Honda annonçait en 2016 vouloir proposer le système hybride léger Delphi à bord des Civic.
La suite de votre contenu après cette annonce
Le meilleur d'Automobile Propre, dans votre boite mail !
S'inscrire gratuitement