Gros succès pour le leasing social, la voiture électrique à 100 € par mois. Mais le nombre de demandes dépasse largement le nombre de ventes prévues.

Promis depuis le printemps 2022 par Emmanuel Macron, le leasing social est enfin en place. La plate-forme d’inscription a été ouverte le 14 décembre et les commandes peuvent être passées depuis le 1er janvier 2024.

Pour rappel, ce dispositif vise à rendre accessible la voiture électrique aux plus modestes, avec une location à 100 € par mois, voire nettement moins avec les plus petites citadines (la Twingo est annoncée à 40 € par mois). Pour cela, l’Etat verse une très généreuse aide qui couvre un premier loyer majoré. Avec le bonus et une surprime, le coup de pouce peut atteindre 13.000 €.

Avec une formule aussi attractive, le succès a été immédiat. Ce 7 janvier, dans “La Tribune Dimanche”, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique, indique qu’il y a eu plus d’un million de connexions sur le site du leasing social. Surtout “plus de 80.000 personnes ont demandé à être recontactées lorsque les premiers contrats seraient prêts”, c’est à dire à partir de cette première semaine de janvier.

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Souci : le gouvernement avait prévu de financer un nombre limité de véhicules en leasing social. Pour 2024, environ 20.000 à 25.000 dossiers devaient être acceptés.

Pour l’expliquer, la ministre renvoie la balle aux constructeurs, indiquant que cette limitation est décidée faute de production suffisante. Vu les quantités évoquées, et le fait que plusieurs grandes marques ont une offre adaptée (Citroën, Fiat, Opel, Peugeot, Renault…), c’est curieux.

La raison vient surtout du coût de la mesure. Le gouvernement a prévu une enveloppe de 300 millions d’euros pour le leasing social en 2024, ce qui correspond a 23.000 véhicules aidés au hauteur de 13.000 €. Le gouvernement avait bien prévu d’augmenter l’enveloppe, mais pour 2025, avec l’idée de monter à 50.000 dossiers.

Même s’il fait un geste dès cette année, l’Etat ne pourra assurément répondre favorablement à toutes les demandes, car il doit maitriser les dépenses. Un tri s’annonce donc dans les dossiers. La ministre indique que “la priorité est donnée à ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler”.

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