Depuis fin 2020, Renault a lancé un nouveau chantier pour améliorer la durabilité de ses véhicules. La marque cherche à optimiser ses processus de fabrication pour que ses modèles durent dans le temps et résistent mieux aux usages du quotidien. Nous avons été invités à découvrir la « démarche durabilité » du groupe sur le site d’Aubevoye, un endroit secret où le constructeur automobile accueille les prototypes pour valider leur développement.
La durabilité : un sujet sérieux chez Renault
Chez Renault, la notion de durabilité est étudiée sous deux axes distincts. Le premier consiste à faire en sorte que la voiture ne tombe pas en panne. Ça peut être utile. Le second est celui de la résistance au vieillissement. Depuis trois ans, le groupe a une vision claire sur ce sujet et met en place une série d’efforts pour améliorer son processus de fabrication afin d’atteindre un objectif assez ambitieux : après cinq années d’utilisation, un modèle doit être « comme neuf ». C’est la mission confiée aux experts en ingénierie de Renault.
La démarche est en cours d’implémentation. D’ici à 2024, Renault assure vouloir traiter « 80 % des problèmes auxquels les clients sont confrontés ». Cela concerne 200 pièces. Le groupe entend bien évidemment capitaliser sur les avancées en matière de durabilité pour la sortie de ses nouveaux modèles. Le directeur de cette division estime que sur la Mégane E-Tech et l’Austral E-Tech (le modèle phare de Renault), « le chantier durabilité est à peu près avancé à 65 % ». En revanche, sur les futures R4 et R5, « on s’approchera des 90 % ».
Les experts reproduisent 5 ans d’utilisation en 3 mois
Alors concrètement, que fait Renault pour améliorer la durabilité de ses modèles ? Pour renforcer la résistance au vieillissement, la marque réalise plusieurs essais qui reproduisent les conditions d’une utilisation en mode accéléré : ouverture des portes, réglage des sièges, utilisation de l’écran tactile, vibrations des véhicules, résistance à l’ensoleillement, réflexion de la lumière, etc. En trois mois, les équipes du groupe sont capables de « reproduire un usage de 5 ans et 60 000 kilomètres avec un profil type de client sévère ». Certains tests sont faits par des robots, d’autres par des opérateurs pour avoir leur ressenti.
À lire aussi Goodyear annonce un pneu fait à 90 % de matériaux durablesCe sont par exemple 9 000 ouvertures et fermetures de portes qui sont effectuées par des experts différents pour ajouter de la diversité dans l’utilisation. Avec des morphologies différentes « pour couvrir tous les spectres d’utilisation », selon la marque. Chargés avec des mannequins et des valises, les modèles sont également testés sur des pistes dédiées au vieillissement des véhicules. Dans des conditions parfois extrêmes : un tunnel de poussière, un gué d’eau avec 24 centimètres, ou encore le « pif-paf de sortie » utilisé pour la mise au point du châssis.
Réduire la perception des défauts : une priorité pour Renault
Il y a la durabilité d’aspect et la durabilité fonctionnelle : deux niveaux de vérification. L’idée est de trouver « le bon matériau et de le mettre à la bonne place ». C’est le cœur de la réflexion. À l’intérieur de ses véhicules, Renault travaille notamment sur les compositions chimiques et les vernis choisis pour permettre à certaines pièces de mieux résister aux usages du temps. Les ingénieurs tentent par exemple de réduire la perception des défauts pour le client. Il y a donc un travail réalisé sur le traitement des peintures.
À lire aussi Avec Renault et Stellantis, la production de voitures électriques « made in France » s’accélèreSur l’écran tactile, les ingénieurs ont cherché à éviter une usure précoce liée au toucher. Un nouveau traitement a été développé sur la Mégane E-Tech. Il s’agit d’une technologie anti-reflet appliquée en pulvérisation sur le verre. Nous avons eu l’occasion de comparer avec l’ancien traitement et la différence est flagrante. L’ingénieur en charge de ce projet avoue que cette solution est « légèrement plus onéreuse », mais force est de constater qu’au bout de cinq ans d’utilisation, la surface est comme neuve.
Améliorer la résistance au vieillissement
Renault cherche à injecter la notion de durabilité à l’ensemble des composants d’un véhicule : des éléments visibles à ceux qui le sont moins, comme les batteries de ses modèles électriques. Pour éviter de dégrader la qualité de la batterie, Renault fait par exemple en sorte qu’elle soit toujours au-dessus de 70 % lors de son transit de l’usine jusqu’au vendeur. D’après les ingénieurs du groupe, « l’état de santé du pack-batterie est désormais analysé jusqu’au moment où le client récupère son véhicule ».
Un autre problème récurrent a été identifié : celui des éraflures sur le bord des jantes. Elles sont fréquentes et Renault a cherché à comprendre comment les éviter. Il se trouve que ce phénomène est lié à un manque de recouvrement entre le pneumatique et la jante. Pour palier cela, l’entreprise a défini « une valeur minimale entre le pneu et la jante » afin de diminuer les occurrences. Une nouvelle technique déployée également sur la Mégane E-Tech et tous les autres modèles à venir.
À lire aussi Voiture électrique : la durée de vie des batteries inquiète toujours
< 70% pour le stockage des batteries pour préserver leur durée de vie, pas > 70%
Très bien, mais à 10 ans? Quand remettront ils des phares en verre inusables plutôt que ce polycarbonate qui jaunit horriblement dès la 6eme année ?
Renaut devrait plutôt offrir une garantie 7 ans à leurs clients, car à nous, il nous demande une fiabilité de 15 ans ou 240 000km sur tous nos produits. Pour prouver leur fiabilité sur cette durée, nous les mettons en endurance cyclage thermique -40°C <-> +125°C, puis à 125°C pendant 2000 à 3000h, en les faisant travailler en nominal, pour les faire vieillir selon la loi d’Arrhenius.
Article publicitaire ? Car tous les constructeurs font exactement la même chose et ce depuis longtemps. Idem pour l’ancienne gamme Renault qui a tjrs été testé sur Auvevoye ou Lardy. Les protocoles n’ont quasi pas changé. Bon apres il faut bien rassurer le client qui met 45k dans une Megane. Ou comme disait un commentaire précédent, à ce prix 90% des gens la prenant en LOA, il faut bien éviter que le garage récupère un truc qui grince de partout au bout de 5ans.
Original, pour un constructeur qui recycle ses vieux modèles.
On accepte nettement plus facilement une fiabilité moindre quand le prix des voitures, des pièces et des réparations est abordable. Cela a longtemps été le positionnement des marques françaises.
Mais avec des tarifs à 30-40-45 K€ selon la gamme, un coût de réparation et des pièces qui explosent le plafond de l’inflation depuis une décennie … forcément ça coûte très cher au client.
Le classement fiabilité par marque de Renault est médiocre depuis un bon moment. Dans le même groupe Nissan est guère mieux. Il y a du chemin à faire.
Parce que bon, même si le faible coût des réparations peut compenser un taux de panne plus important, il reste à gérer une voiture sur laquelle on ne peut pas compter en permanence, et le fait d’avoir le RDV au garage, les pièces, etc. Une voiture très fiable c’est possible, ils savent faire, faut juste y mettre le prix et le temps.
Après c’est aussi un calcul … quand on vend des LLD 3 ans, si la caisse est à refaire à moitié quand le garage la récupère, c’est moins facile à fourguer.
Tout ca c’est un peu du pipeau. Tous les constructeurs travaillent sur le sujet.
Que Renault donne 7 ans de garantie et on en reparle avec plaisir !!!
Si Renault garantit une durée de livraison de pièce détachée en 48/72h, CA ça sera nouveau, surtout vu les pénuries. Combien de client attendent leur pièce pendant des semaines ?! beaucoup trop visiblement.
Bravo à ce constructeur humble qui se remet en question régulièrement, les chiffres de ventes du mois d’octobre ou il dépasse stellantis prouve que la qualité des autos se voit maintenant sur les ventes.
Reste à baisser les prix pour démocratiser encore plus le VE.
Il reste à améliorer la réparabilité, la facilité de réparation (batterie), la disponibilité des pièces (y compris après l’arrêt de production d’un modèle) etc…
C’est une une bonne attitude. Je dirais d’autant plus étonnante que sans aller jusqu’à dire que c’est “désintéressé” , ce n’est pas forcément un argument massue pour doper les ventes.
Comprendre que dans le grand cirque médiatico-peopolo-economico-ecolo(…) dans lequel on vit , la durabilité (ou l’usage sur le long terme) est une notion très surannée.
Je ne commente jamais une publication mais la Renault se moque quand même du monde.
Quand on voit les problèmes sur la Mégane e tech que je rencontre ainsi que beaucoup de personnes sur le forum on se demande si ce n’est pas une blague.
Les portières grincent depuis le début et ce n’est pas un cas isolé (présent aussi sur d’autre modèles Renault)
Ils restent encore du boulot car depuis la sortie du véhicule certains problèmes n’ont toujours pas de solutions.
Est ce que l’usure du produit suit une courbe linéaire ou cubique ou exponentielle ou autre ?
Linéaire : 10% de problèmes à 5 ans, 20% à 10 ans, 40% à 20 ans. Bien.
Esprit cubique ou autre : 10% de problèmes à 5 ans, 50% à 10 ans, 90% à 15 ans. Moins bien.
Un produit durable c’est bon pour le client, pour la planète (moins de consommation), pour le constructeur (bonne image, moins de coût SAV, …), pas pour l’économie sauf à vendre moins et plus cher.
“le chantier durabilité est à peu près avancé à ….. sur les futures R4 et R5, on s’approchera des 90 %”.
C’est pas les 90% d’avancée sur les projets qui sont importants, sauf pour résoudre les problèmes des futures voitures que l’on attends toujours, c’est les 90% de problèmes résolus. Nuance… Un problème peut ne pas faire partie d’un chantier.
“reproduire un usage de 5 ans et 60 000 kilomètres avec un profil type de client sévère”
Il y a des clients qui font 120.000 kms en 5 ans…
L’image de marque de RENAULT est sérieusement entachée pour un manque de fiabilité. Les problèmes du moteur TCe1.2 et semble t’ils du TCe 1.3 et ZOE dans une moindre mesure ne sont pas la pour rassuré les clients. Cela fait trop longtemps qu’ils n’ont pas pris la mesure du problème, quand on compare avec les marques Japonaise
Une démarche saine et pleine de bon sens. Fini les économies de bout de chandelle. Franchement, au prix des voitures, rajouter quelques euros pour avoir un véhicule qui vieilli bien, c’est un choix évident.
Bravo !
Voila un vrai et important sujet. Content que Renault s’attelle à la tache!
A voir comment sera traité le futur Scenic e-tech que j’attends avec impatience.