Dans les médias et sur les réseaux sociaux, l’empreinte écologique des véhicules électriques est régulièrement pointée du doigt. Leur utilisation de « terres rares », notamment fait l’objet de débats. La parution récente d’un ouvrage dénonçant la « face cachée de la transition énergétique » en remet une couche. Alors, si « sales » que ça les voitures électriques ? Faisons le point.
Les terres rares (TR) ne sont en vérité pas des terres, mais des métaux et elles ne sont pas rares ! Il s’agit en fait du nom d’une famille de 17 éléments chimiques du fameux tableau de Mendeleïev que tous les écoliers ont un jour appris à connaître. Les plus utilisés sont le cérium (40,2 % des TR consommées), le lanthane (27,8 %) et le néodyme (17,6 %). Attention, il ne faut pas tout mélanger : certains autres métaux comme le lithium et le cobalt utilisés dans les batteries Li-ion ne sont pas des terres rares. Bien qu’ils fassent aussi parfois polémiques, leurs problématiques ne sont pas du tout les mêmes et nous ne les aborderons pas dans cet article.
Contrairement à ce que leur nom pourrait laisser penser, l’abondance des terres rares dans l’écorce terrestre est bien plus grande que celle de nombreux autres métaux d’usage courant : leur concentration est trois fois plus importante que celle du cuivre et deux fois plus que celle du zinc, deux métaux pourtant très utilisés dans l’industrie et présents dans de nombreux biens d’usage courant. Les terres rares sont par exemple 200 fois plus abondantes sur terre que l’or ou le platine. En d‘autres termes, les réserves exploitables de terres rares sont bien moins critiques que celles de nombreux autres métaux stratégiques.
Leur nom de famille « terres rares » vient du fait qu’on les a découvertes à la fin du 18e siècle dans des minerais (d’où le nom de « terres »), peu courants en ces temps-là et difficiles à séparer les uns des autres avec les techniques utilisées à l’époque.
Historiquement les premières exploitations de terres rares dans les années 1940 étaient situées au Brésil et en Inde. Après la découverte dans les années 1950 de gisements importants en Afrique du Sud, ce pays a été le principal producteur jusqu’au début des années 1970 quand de nouvelles mines se sont ouvertes aux Etats-Unis (gisement de Mountain Pass) et en Australie notamment. Et puis, dans les années 1980, la Chine a commencé à produire des terres rares, et pratiqué un dumping des prix qui a finalement conduit à la fermeture, pour manque de rentabilité, des principales autres exploitations mondiales. Au début des années 2000 les chinois disposaient d’un quasi-monopole de la production avec une part de marché de près de 90 %. Puis ils ont décidé de réduire leurs quotas d’exportation ce qui a provoqué une remontée des prix et l’ouverture ou la réouverture de nouvelles mines dans le monde, aux Etats-Unis (Californie), en Australie, en Suède, au Brésil, au Vietnam, en Russie … Très récemment (fin 2017), un des plus riches gisements de la planète, celui de Gakara au Burundi est entré en exploitation. Au Brésil, un projet pilote financé par l’Allemagne étudie sous l’égide de l’Université de Clausthal la possibilité de récupérer des terres rares dans les résidus miniers des exploitations de phosphate.
A l’inverse de ce que l’on peut lire ci et là dans certains médias et sur le net, la Chine, bien que toujours premier producteur mondial de terres rares ne détient pas la majorité des réserves : seulement 30 à 40 % d’entre elles selon les estimations. Le Brésil (avec des réserves estimées à 22 millions de tonnes, soit plus de la moitié de celles de la Chine), l’Inde, les Etats-Unis, le Canada, le Groenland, la Russie, l’Australie, l’Afrique du Sud, le Vietnam, la Thaïlande et plusieurs pays en Afrique de l’Est, notamment, disposent d’importants gisements. La carte ci-dessous montre la distribution des principaux gisements de terres rares sur la planète. Comme on le voit, la ressource est bien mieux répartie que de nombreuses autres.
En 2010, l’Institut d’études géologiques des Etats-Unis (USGS) estimait que les réserves mondiales d’oxydes de terres rares s’élevait à 110 millions de tonnes pour une production annuelle, cette année-là, de 130.000 tonnes. Un petit calcul rapide nous permet de comprendre qu’au rythme de la consommation actuelle (qui n’a pas fort varié depuis 2010 et à même légèrement régressé) nous en avons dès lors pour … plus de 800 ans ! Même en cas de forte croissance de la demande, il y a de quoi « voir venir ». Première vérité à rétablir : les terres rares ne sont pas du tout rares, les réserves mondiales sont importantes, bien réparties dans les 5 continents et aucune pénurie n’est à craindre avant très longtemps. Si la Chine détient une part majoritaire de la production c’est uniquement parce qu’elle pratiquait un dumping des prix. Mais la croissance de la demande a amorcé un renversement de la tendance et de nombreuses nouvelles mines s’ouvrent aux 4 coins de la planète.
Utilisation des terres rares
Si, au début de leur exploitation, les terres rares servaient à fabriquer des pierres à briquet, des alliages réfractaires et des colorants pour des objets en terre cuite, la production s’est envolée à partir des années ’60 avec leur utilisation dans les tubes cathodiques des télévisions couleurs. Aujourd’hui, leurs propriétés électroniques, magnétiques, catalytiques, optiques, luminescentes et mécaniques en font les vitamines de l’industrie technologique. Elles sont utilisées, par exemple, dans les écrans plats, les lampes économiques, les LED, les lasers, les radars, les disques durs des ordinateurs, les ailettes de turboréacteurs, les pompes à chaleur et les installations de conditionnement d’air, des applications frigorifiques, certains panneaux photovoltaïques, le polissage du verre, certains types de moteurs électriques, comme catalyseurs dans le raffinage du pétrole, l’industrie pétrochimique et les pots catalytiques des véhicules à moteur thermique … Bref, dans un très grand nombre d’applications industrielles.
Plus du quart (26 %) des terres rares utilisées dans le monde le sont en tant que catalyseurs dans l’industrie du pétrole et dans les pots catalytiques des voitures à moteur thermique. Leur utilisation dans la fabrication d’aimants permanents pour moteurs électriques est l’autre application la plus consommatrice (20 à 23 % des usages). L’intérêt des aimants à terres rares est que le volume et le poids nécessaires pour une performance magnétique équivalente est bien inférieur à celui des aimants fabriqués avec d’autres technologies. Ils permettent ainsi une miniaturisation intéressante pour les micromoteurs électriques dans l’automobile (lève-vitres, rétroviseurs, sièges réglables, …), les ordinateurs, les têtes de lecture des disques durs, etc. Bon à savoir : dans chaque ménage des terres rares sont utilisées dans les moteurs équipant nos frigos, aspirateurs et autres appareils électroménagers.
Et les véhicules électriques, alors ?
Il y a une dizaine d’années, les premiers véhicules hybrides, notamment la Toyota Prius et la Honda, étaient équipés de batteries NiMH (Nickel Métal Hybride) dont l’électrode négative (anode) était constituée d‘un alliage de lanthane-pentanickel (LaNi5). Ces batteries des véhicules hybrides de la première génération contenaient une dizaine de kilos de lanthane, qui est bel et bien une terre rare. Mais aujourd’hui cette technologie de batteries est dépassée : elle a été remplacée par la famille des batteries lithium-ion (Li-ion) aux performances bien plus élevées. Si certains modèles de Toyota hybrides vendus en Europe font encore exception en étant toujours équipés de batteries NiMH (mais ça ne devrait plus durer longtemps), la toute grande majorité des véhicules hybrides et électriques sont pourvues aujourd’hui de batteries Li-ion … qui ne contiennent pas de terres rares. Oui, monsieur (ou madame). Certes, elles contiennent du lithium, du cobalt et du nickel, mais comme indiqué plus haut, ces métaux ne sont pas des terres rares et ne posent pas les mêmes problèmes. Pour ne pas être trop long nous y reviendrons dans un autre article.
Reste le cas des terres rares présentes dans les moteurs de certaines voitures électriques, principalement les hybrides qui doivent loger un moteur électrique à côté d’un moteur thermique et où le critère de place est donc plus important. Néodyme, dysprosium, samarium sont les terres rares les plus utilisées pour fabriquer les aimants permanents qui équipent les moteurs synchrones sans balais. Mais on peut très bien s’en passer ! Il suffit d’attribuer le rôle des aimants à une bobine d’excitation. Des modèles comme par exemple la Renault Zoé (la plus vendue en Europe) ou les Tesla (les plus vendues en Amérique) utilisent cette technologie et leur moteur ne contient donc pas de terres rares. D’autres aussi, probablement : nous n’avons pas ausculté les moteurs de tous les modèles actuellement en circulation. L’important est de comprendre que les voitures électriques peuvent très bien se passer de terres rares et que certaines, dont les plus vendues, n’en contiennent quasi pas. A l’exception peut-être des terres rares que l’on pourrait retrouver dans des micromoteurs tels que ceux des lève-vitres, qui ne sont pas spécifiques aux véhicules électriques.
Deuxième vérité à rétablir : les batteries des véhicules électriques actuellement sur le marché ne contiennent pas de terres rares. Certains modèles en contiennent dans leurs moteurs électriques mais ce n’est pas une nécessité, ils pourraient très bien s’en passer. En d’autres termes, l’avenir et le développement de la mobilité électrique ne dépend nullement de l’exploitation de terres rares. Par contre, le raffinage du pétrole et les pots catalytiques des voitures thermiques qui, eux, ne peuvent pas se passer de terres rares figurent parmi les plus gros consommateurs. Comme d’ailleurs de nombreux appareils électroménagers, technologiques ou industriels qui, bizarrement, et à l’inverse des véhicules électrique n’ont, eux, jamais été montrés du doigt pour cette « tare ».
Impact écologique
Dans l’imaginaire véhiculé par certains médias en mal d’émotions ou à la recherche du buzz qui fera grimper les ventes, l’extraction de terres rares dans les carrières chinoises s’accompagne inévitablement d’une catastrophe écologique et sanitaire. Et le coupable est bien évidemment le véhicule électrique. Montrer une photo comme celle-ci fait toujours sensation :
On le sait, la Chine n’a jamais brillé pour la gestion écologique de son expansion industrielle. Ses mines de charbon, ses centrales électriques, son industrie lourde, sa gestion des déchets provoquent des catastrophes environnementales et d’innombrables décès prématurés. Que ses carrières de terres rares ne fassent pas exception n’est pas une surprise. Faut-il pour autant accuser les véhicules électriques d’être à l’origine de ces impacts écologiques quand on sait qu’ils n’utilisent qu’une infime partie des terres rares produites dans le monde et, qu’en outre, une liste établie en 2017 par l’U.E. montre que seulement 40 % des terres rares importées en Europe viennent de Chine ; les Etats-Unis (34 %) et la Russie (25 %) se répartissant le solde. Imputer les problèmes environnementaux posés par l’exploitation de terres rares en Chine aux véhicules électriques est aussi absurde que d’accuser les chemins de fer et le métro de produire des déchets radioactifs parce qu’ils utiliseraient de l’électricité produite par des centrales nucléaires.
Comme le montre la photo illustrant, en tête de cet article, une carrière de terres rares aux Etats-Unis, il est tout-à-fait possible d’extraire et de produire des terres rares en respectant des normes environnementales et sanitaires sévères. Par ailleurs la situation évolue en Chine aussi : depuis décembre 2016 les autorités de Pékin ont inspecté plus de 400 compagnies actives dans l’extraction et la transformation de terres rares et fermé de nombreuses mines en infraction ou illégales.
Troisième vérité à rétablir : l’impact écologique des carrières de terres rares en Chine n’est en rien imputable aux véhicules électriques.
A qui profite le « crime » ?
Et pourtant, malgré ces 3 vérités ainsi rétablies, le mythe « les véhicules électriques contiennent de grandes quantités de terres rares … ce qui est néfaste pour l’environnement et les ressources de la planète» se perpétue : des « journalistes », des blogueurs de toutes sortes et même des économistes ou des analystes financiers continuent à propager cette mysthification, sans vérifier leurs sources, sans comprendre, apparemment, que les technologies – plus particulièrement celles des batteries – évoluent à grand pas. Et que ce qui a été vrai un jour ne l’est plus nécessairement le lendemain.
La véritable rareté c’est celle des énergies fossiles dont les réserves seront épuisées avant la fin du siècle. Ce sont elles qui posent les vrais problèmes environnementaux, sanitaires, climatiques, et géopolitiques, tuent des centaines de milliers de personnes par les émissions de particules fines et de gaz à effets de serre qui provoquent, déjà aujourd’hui, cyclones, ouragans, inondations ou sécheresses catastrophiques partout dans le monde. Les marées noires et les forages en eaux profondes ou dans les zones polaires ravagent les écosystèmes littoraux et maritimes. L’extraction de pétrole dans les schistes et sables bitumineux est une aberration énergétique et provoque des catastrophes écologiques. Les forages pour produire des gaz et pétroles de schiste consomment massivement de l’eau douce, polluent les sols, provoquent des tremblements de terre et dévastent les paysages …
Mais ce tableau apocalyptique est camouflé par un procès fait aux véhicules électriques basé sur des amalgames fallacieux, des accusations sans fondement, des informations tronquées pour ne pas dire inexactes voire falsifiées. En un mot, et pour employer une expression à la mode : des fake news.
Qui est à l’origine de cette campagne de désinformation ?
On sait que Monsanto a financé des scientifiques pour manipuler l’opinion sur le glyphosate. On sait que l’industrie des pesticides exerce un lobbying intense et finance des études pour éviter l’interdiction des néonicotinoïdes tueurs d‘abeilles. On sait que le développement rapide de la mobilité électrique constitue une menace de taille pour l’industrie pétrolière. Le blog Automobile-propre et plusieurs ONG comme notamment Greenpeace ont déjà révélé les agissements des lobbies pétroliers qui financent des campagnes pour décrédibiliser la voiture électrique et les énergies renouvelables.
Alors, à vous de tirer les conclusions …
Principales sources de l’article :
- http://www.mineralinfo.fr/sites/default/files/upload/documents/Panoramas_Metaux_Strateg/rp-65330-fr_labbe-final_160119.pdf
- https://seekingalpha.com/article/103972-rare-earth-metals-not-so-rare-but-valuable?page=2#
- http://www.rareelementresources.com/rare-earth-elements#.WoQ6XiXOWpp
- https://geology.com/articles/rare-earth-elements/
- https://www.statista.com/statistics/277268/rare-earth-reserves-by-country/
- https://geology.com/usgs/ree-geology/
- https://pubs.usgs.gov/fs/2002/fs087-02/
- http://mern.gouv.qc.ca/mines/industrie/metaux/metaux-proprietes-terres-rares.jsp
- http://burundi-eco.com/exploitation-terres-rares-burundi-source-importante-de-devises/#.WoQ-biXOWpo
- htts://www.usinenouvelle.com/article/un-gisement-de-terres-rares-en-vue-au-groenland.N516999
- https://www.usinenouvelle.com/article/une-nouvelle-usine-pilote-de-terres-rares-en-australie.N441952
- https://www.elektroauto-news.net/2018/tu-clausthal-beteiligt-suche-seltenen-erden
On peut rajouter cette dernière news …
https://www.boursorama.com/actualite-economique/actualites/japon-des-terres-rares-pour-combler-des-siecles-de-besoins-mondiaux-2701431558676481111a1ea6f0f98928
Connu depuis plus de 30 ans le potentiel des nodules sous marins semble enfin accessibles, alors d’ici 50 ans les techniques seront au point pour l’accès aux ressources quasi infinies (avec le recyclage).
En plus si on habite a la campagne,on peut charger son véhicule a l’aide d’un panneau solaire adapté ,même une ombrière.
Bonjour Monsieur,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt votre sujet. Très intéressant et surtout très détaillé. Vous êtes favorable au développement de la voiture électrique et j’en fais partie, et vous produisez des sujets à son avantage. Mais je ne peux pas laisser dire que l’extraction des métaux utilisés dans la fabrications des véhicules électriques et notamment des batteries et composants électroniques n’est pas polluante et n’a pas un impact sur l’environnement. Les pays qui extraient ces minerais sont peu regardant avec l’environnement et la population locale (gestion des boues, destruction des forêts, esclavage, ..). On ne peut pas le minimiser dans cette affaire. La chose que je partage avec vous, c’est que ces métaux ne sont pas rares. A mon niveau de petit journaliste, distributeur de fake news, comme vous allez sans doute me taxer, je maintiens que sur le plan du cycle de vie d’un véhicule, en intégrant le recyclage et le stockage des batteries usagées (enfouies sans doute, comme les déchets nucléaires…), dans l’état actuel, la voiture électrique n’apporte rien de nouveau. Si ce n’est qu’elle n’émet pas de gaz toxique lorsqu’elle roule. Mais elle déplace la pollution dans les pays d’extraction. Reste aussi que cette voiture nécessite d’être rechargée principalement par de l’énergie nucléaire. Mais je reste néanmoins persuadé que c’est l’avenir en matière d’automobile et qu’il faut continuer à chercher dans ce sens.
Cordialement.
On élude ici totalement le cycle de vie d’une batterie, sa recyclabilité, son Impact environnemental lié à la pollution engendrée…On se concentre sur un faux problème de terres rares. J’aimerais trouver un article sérieux qui traite du sujet dans sa globalité et non pas lire ce genre d’analyse tronquée.
Bravo pour cet article très documenté.
Qu’en est-il du graphène?
En effet, il y a quelques années on disait que les batteries au graphène allaient enfin démocratiser la voiture électrique en lui permettant des autonomies de 800km à 1000km ?!?
Je n’en entend plus parler et je me demande maintenant si j’ai rêvé trop fort !!!
Pourriez-vous faire un article sur le sujet et nous dire ce qu’il en est.
un bonne article au debut pour préciser le terme de terre rares. mais pourqoui le faire pour après dire qu’ils ne sont quasiment pas utilisé dans les vehicules électriques. on a bien compris que c’est pas réellement « rares ». donc il vaut mieu parler des vrai matériaux utilisés. choses qu’il a préféré remettre à plus tard pour préférer la critique froide et gratuite de l’industrie actuel (même si c’est vrai par contre). en le faisant vous jouez finalement leur jeu de critique peu fondé et donc peu utile. dommage la fin est trop propagande et perd le côté réellement « informatifs » de l’article. bien-sûr je critique plus la forme que le fond finalement ;)
Même des personnes comme Luc Ferry que je classais dans les personnes sérieuses sont tombées dans le piège des « Fake news » sur radio classique; merci de ce témoignage argumenté
Merci Bernard pour cet article détaillé et precis!
J’ai travaillé chez Tesla, et dans le secteur des batteries Lithium Ion pendant quelques années avant de comprendre que tout ceci est une fausse solution. Le problème ne vient pas de l’une ou l’autre des technologies de déplacement. Elles consomment toutes 2 énormément de ressources minières, qui consomment énormément de ressources fossiles pour leur extraction. De plus, le problème des minerais n’est pas l’épuisement de ces ressources, mais le pic de production qui engage une phase de décroissance des extractions, et pour un coût énergétique de plus en plus élevé (car les gisements sont de moins en moins accessibles, comme le pétrole). En bref, la voiture électrique est le fer de lance du mythe de la croissance verte qui voudrait que la fuite en avant technologique ai une fin heureuse quoi qu’il arrive. Surtout, ne questionnons pas notre niveau de consommation de ressources chers amis ! Surtout, ne questionnons pas l’impact de notre mode de vie, de nos « besoins » artificiels, et autre, dans la grande gabegie de ressources et d’énergie actuellement à l’oeuvre. Que l’on possède un parc de 2 milliards de voitures thermiques ou de 2 milliards de voitures électriques ne change strictement rien. On externalise toutes les externalités négatives chez nos voisins (pollutions, misère sociale…) et on continue de « croître » en misant sur la technologie « verte » pour éviter le mur de la finitude des ressources. C’est un pari dangereux, irresponsable, et égoïste car ce n’est pas vous (acheteurs de zoé et de Tesla) qui payez le prix votre consommation (ce seront vos enfants, petits enfants, vos voisins pauvres, les travailleurs exploités, et j’en passe).
Les terres rares sont exploités non pas au titre de la mobilité électrique, mais au titre de toute l’infrastructure électronique liée à l’électrification du système (autonomie, smart grids, ENR industrielles, objets connectés, BMS liés aux batteries, gadgets plein de cartes électroniques…). Je vous rappelle également que nos poubelles électroniques ne sont pas recyclables car les métaux qui s’y trouvent sont présents en quantités infimes, sous forme d’alliages, impossible à séparer et récupérer, si ce n’est à 5% par ci par la grâce à des nigérians qui meurent dans les décharges pour quelques € par mois… Donc par pitié, ne nous faites pas la même chanson pour l’économie circulaire.
La mobilité électrique est un progrès technique pour le transport urbain de proximité, c’est vrai. Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue qu’il faut réduire la voilure en terme de croissance de notre consommation si l’on veut stopper hémorragie climatique, écologique, économique, et sociale à l’échelle du globe.
La meilleure économie d’énergie est celle que l’on ne consomme pas ! La meilleure économie de ressource est celle que l’on ne consomme pas !
Si votre argument pour la mobilité électrique est réellement l’écologie, je vous conseille de vous orienter vers une solution ayant fait ses preuves à tous les niveaux:
Vélo + transport en commun + réduction de vos déchets + arrêt de consommables à usage unique + réduction de votre consommation de toutes énergies primaires et secondaire, et j’en passe.
Si vous avez besoin d’une voiture de temps à autre, louez !
Si toute la planète se met à consommer comme nous, ce sera la fin des haricots chers lecteurs.
A bon entendeur, salut !
PS: Automobile « propre », vous dénoncez les lobbying pétrolier en vous classant du côté des gentils, mais vous avez construit l’intégralité de votre modèle économique sur le lobbying de la mobilité électrique qui sera demain le nouveau Goliath à descendre car toujours aussi néfaste et polluant, juste ailleurs. Vous êtes financés par des publicités d’entreprises liées à la mobilité électrique, et la hausse des consommateurs fait votre bonheur. Votre magazine est un outil d’influence subjectif, au même titre que les autres médias plus axés « Petrol-heads ».
super article, bravo bernard
Excellent article!!!
on peut tout aussi bien retourner l’argument de l’auteur qui fait du lobbying pro électrique car c’est dans son intérêt et quid des sources citées et de leurs liens d’intérêt avec les constructeurs ou les vendeurs d’electricité
ce type d’article et publication est a porter à l’auteur qui fourni une mine d’informations pour approfondir le sujet au besoin.
Il y aura toujours quelques erreurs ou amélioration, mais continuer dans votre démarche et dans ce niveau de qualité.
Fake Hope …
Les terres rares, il en a plein la « croute terrestre », vrai, mais elles sont très difficiles à récupérer, d’où le « rare » par rapport au cuivre / zinc et autres métaux. OK pour le dumping chinois, mais aussi parce-que les mines occidentales ont délaissé ce business car elles ne pouvaient plus respecter les « normes environnementales » au prix du marché cassé par la Chine. Depuis le mini-embargo chinois, vu que ces terres sont devenues stratégiques, et surtout vu le prix de la « rareté », elles ré-ouvrent … Car ces terres sont primordiales pour les aimants performants (VE, Eolienne, entre autres). Le Japon le cherche même sur son plateau continental du pacifique, voire même dans les cheminées abyssales par des robots d’exploitation sous l’océan. Pas facile quand-même de l’exploiter avec donc, leurs lots de dégât.
Après, dire qu’on peut s’en passer pour le moteur du VE, pas vraiment sûr, le moteur synchrone (à bobinage) de la ZOE est moins performant que celui à aimant NdFeB et même Tesla s’y met à ces moteurs à aimants sur la TM3, en lieu et place de son asynchrone sur la TMS. On gagne en rendement, en poids à déplacer et en place dans la voiture. Le moteur actuel de la ZOE fait en gros 75kg avec son réducteur, le même à aimants NdFeB ferait 55kg et gagnerait 25km d’autonomie pour la même batterie. Pas négligeable, et en plus ils chaufferaient moins !
A force de vouloir à tout prix, rendre le VE « propre », en fait, cela ne fait que le salir par ce genre de comparaison, en faisant croire que c’est le lobbying des pétroliers qui façonne le discrédit du VE. Mais non, le VE souffre de faiblesse qui pour l’instant l’empêche de décoller sur les ventes en concession. Ce n’est pas une histoire de « terre-rare » n’y même de « conspiration fossile », mais seulement d’autonomie, de recharge sur les longs trajets, et du prix d’usage. Les gens veulent une voiture qui soit capable de remplacer la leur sans avoir ces inconvénients. Le jour où ces 3 points seront résolus, là le VE se répandra comme de la poudre (sans terre rare !) :- )
§
Oui, bon article et avec des sources. Merci.
Ils ont voulu avoir un Roi pour penser à leur place. Et quand les choses vont mal ils disent « changeons le Roi ». Parfois il y a des révolutions avec des morts et beaucoup de destructions. Ce système ne fonctionnera jamais. On ne peut pas faire l’économie de penser par soi-même et cela demande des efforts au début.
Vous oublié de prendre en compte dans votre article le processus de fabrication des batteries qui lui est extrêmement gourmand en énergie et polluants,
Super article ! De qualité.
Excellent article qui a le mérite de nous mettre au courant d’une façon claire et précise, et qui va nous permettra de mieux argumenter nos discussions sur le VE, n’étant pas des géologues avertis.
Merci d’avoir rétabli la vérité. Un super article. Bravo à l’auteur !
Super article ! A faire suivre sans modération à tous les indécis !
« 17 éléments chimiques du fameux tableau de Mendeleïev que tous les écoliers ont un jour appris à connaître »
C’est exact que cet article est très intéressant, mais je ferai cependant deux petites remarques sur des points de détail :
– pour moi, les écoliers, ce sont les élèves des classes primaires. De mon temps on apprenait le tableau de MENDELEÏEV en terminale ou plus tard en classes préparatoires ou en université : le terme lycéen ou étudiant serait plus approprié. Cela m’étonnerait que des élèves de CM1 ou CM2 connaissent ce tableau : je demanderai à mes petits-enfants…
– il faudrait plus insister sur la différence entre terres rares et métaux rares : les terres rares ne sont pas si rares que leur nom laisserait croire.
A part ces deux remarques, merci pour cet article bien argumenté et qui parait tout à fait crédible : je n’ai pas les connaissances suffisantes pour le critiquer ou le confirmer.
Bravo à Bernard Deboyser pour cet excellent article bien documenté que je me suis empressé de relayer à tous mes correspondants.
1) Une précision supplémentaire : si la production des métaux dits rares s’est déplacée des États-Unis et d’Europe vers la Chine, c’est aussi parce que les normes environnementales en vigueur dans nos pays avaient augmenté les prix de revient de ces métaux ; le respect de l’environnement a son prix que les clients ne sont pas toujours disposés à supporter.
2) Une question : j’ignorais que le rotor du moteur synchrone de la Renault Zoé était une rotor bobiné, permettant ainsi de se passer des aimants permanents fabriqués avec du néodyme, comme le sont les autres moteurs synchrones (sur les Tesla, le moteur est du type asynchrone et le rotor ne contient ni bobinages ni aimants permanents au néodyme).
Dans un moteur synchrone à rotor bobiné, il faut un collecteur et des balais pour alimenter les bobinages du rotor. Quelqu’un a-t-il une idée des éventuels problèmes d’entretien relatifs à ce collecteur et ces balais ? Peut-être qu’en cas de problème, Renault se borne-t-il à remplacer tout le moteur ?
l’un des tout meilleurs articles que j’ai lu depuis bien longtemps. je vais partager massivement :)
Merci pour cet article !!!! Argumenté, sourcé, …
Bravo
Franchement, chapeau l’artiste pour article. Superbe travail.
Très bon article. J’attends avec impatience le suivant concernant les extractions du Nickel, cobalt et lithium. Il y a pas mal de fake news ! Bon courage et merci !
Article intéressant, mais qui tombe un peu trop dans la caricature. Pour contrebalancer, il suffit de lire le livre incriminé: « La guerre des métaux rares » de Guillaume Pitron, ou plus rapidement un résumé comme celui ci: https://bibliothequefahrenheit.blogspot.fr/2018/01/la-guerre-des-metaux-rares.html#more
Merci ! A partager sans modération !
Super article…je pense que cela va remettre en place sur certaine vérité…
Parfois ca fait du bien une grande bouffé de vérité ….
ps : « à l’inverse des véhicules électrique n’ont, eux, jamais été montrés du doigt pour cette « tare ». » bien pensé … 8)
Admettons.
Mais des » fake news » il y en a dans les 2 camps… Notamment quand on prétend que le VE ne pollue pas…
Très pertinent… se pose en effet les problèmes de sources et de lobbyes concernant l’information. Ça n’arrêtera pas les sceptiques, mais permettra des justifications aux arguments. Chacun a le droit d’y croire ou non, allez, courage les humains, on va parvenir à faire évoluer la mobilité !!
Merci Bernard pour cet article mettant les points sur les i. Mais malheureusement
les médias ne vont pas le relayer. « Le VE n’utilise pas de terres rares » est un titre bien moins porteur que le fake « le VE pollue plus que le VT ».
Ce qui est à regretter, c’est que la France ne soit pas dans le peloton des pays producteurs de ces terres rares. Comme pour le pétrole, la France restera dépendante d’autres pays qui auront toute latitude pour faire fluctuer les prix.
9 fois sur 10 la critique vient d’un conducteur d’un mazout qui essaie de se justifier !
Bravo pour cet excellent article rétablissant la vérité sur ce sujet !
Cependant, même si citer toutes les sources etait sans doute trop fastidieux, quelques liens importants auraient pu être toutefois mentionnés.
Merci pour cet excellent article, qui remet les choses à leur place.
Un superbe article. Que certains s’empresseront de contredire par d’autres sources, mais c’est le jeu. Au moins on peut espérer qu’ils seront sincères dans leur démarchent, chercheront à informer pas à démonter et ne seront pas influencé par un quelconque groupe de pression, ou tout simplement leur propre employeur. A bon entendeur.
En tant que béotien, cela m’aide en tout cas à me faire un avis un peu plus éclairé (le conforter? sans doute). Je reste toutefois persuadé que la fabrication des batteries de VE a un impact important en terme d’énergies grises et d’impact écologique. L’objectif sera de trouver un meilleur moyen de stockage de l’énergie électrique, voire pas de stockage du tout à plus long terme.
merci pour cet article.
une petite remarque:
« Un petit calcul rapide nous permet de comprendre qu’au rythme de la consommation actuelle (qui n’a pas fort varié depuis 2010 et à même légèrement régressé) nous en avons dès lors pour … plus de 800 ans !… »
Tout le débat n est il pas sur les projection de consommation (TerresRares et Minerais/Metaux) ds les 10, 20, 30 prochaine années ??
entre 2010 et 2018, le VE n est toujours pas entrée en concurrence avec le VT. Alors qu en 2020, TOUS les constructeurs ont annoncé des VE, notamment sur les gammes les plus vendues sur le marché (les ventes du type de la Tesla S sont anecdotiques). la conso devrait donc bien exploser, non ?? x10, x100, x1000 ???
Merci pour cet article :)
Merci pour cet article, j’ai appris pas mal de chose !
Merci pour ce bel article, mais ….
Exemple : « A l’inverse de ce que l’on peut lire ci et là dans certains médias et sur le net, la Chine, bien que toujours premier producteur mondial de terres rares ne détient pas la majorité des réserves : seulement 30 à 40 % d’entre elles selon les estimations ».
Et voilà encore des affirmations sans fondement !
Pourquoi croire plus ce qui est écrit ici qu’ailleurs. Une fois de plus, aucune source, que de la rumeur.
Un tel article qui était très bien parti aurait mérité que des sources crédibles soient mentionnées en support.
Nous, lecteurs de ce site, sommes motivés et convaincus par le VE, donc ça ne nous pose pas trop de problème…
Mais pour tous les sceptiques ou tous ceux qui se font embobiner par les fameux lobbies, il est capital d’être CREDIBLE et la crédibilité doit s’appuyer sur des sources fiables. Il est nécessaire de citer toutes les sources. Ensuite, on fait les calculs pour en tirer les conséquences et démontrer … ce qu’il y a à démontrer…
Merci pour cet article ! A diffuser largement. Ca fait du bien.
J’espère que vous avez aussi un argumentaire pour la production de l’électricité nécessaire à remplir les batteries aux métaux pas rares….
Merci pour cet éclairage face au déferlement actuel de fausses informations sur la question.
Il me semble qu’à l’heure actuelle ce sont nos fameuses lampes LED qui utilisent de l’Indium, un des métaux les plus rares, qui craignent le plus de pâtir de la limite physique des réserves de la planète ; hors il n’y a aucune filière de recuperation à ma connaissance .
Pour le sable , qui est une ressource non renouvelable on se dirige assez rapidement vers son épuisement .
Sur le fond la critique des VE rejoint la crise existentialiste du comment peut on survivre sur une planète exploitée sur toute sa superficie avec une population en expansion exponentielle et ou chacun augmente à titre individuel son empreinte écologique
Il y a déjà longtemps que notre planète n’arrive tout simplement plus à suivre …. et à satisfaire la croissance de nos besoins matériels.
Tant qu’on ne réglera notre furie à se reproduire en masse, rien ne se réglera définitivement .
Superbe article ! Merci.
Excellent article que j’ai pris soin de lire intégralement ! En restant dans mon microcosme familial et relationnel – amis, famille, collègues de travail … – je n’ai pas du tout l’impression qu’on cherche à dénigrer pour autant les véhicules électriques. Ce sont plutôt les concessionnaires qui ne sont pas motivés pour vendre des VE car ils perdent alors la rente de l’entretien forcé ! En effet, avec un VE, l’entretien est vraiment minime.
Merci pour cet article documenté, argumenté et clair !
Ouhaou ! çà c’est un article qui informe. Merci. J’ai hate de lire la suite sur le Cobalt etc.