Abarth 500e

Maintenant que les enfants et les chiens ne sont plus là, Christophe et Nathalie n’ont plus besoin de gros véhicules. Cédant à l’envie de son épouse de rouler en Fiat 500 électrique, notre lecteur a cependant choisi un modèle dérivé au fort tempérament.

Une famille très accueillante

« Avant 2015 et le début de mon aventure électrique, j’ai toujours eu de relativement grosses voitures, souvent des 4×4 », démarre Christophe, Francilien, et professionnel de la cybersécurité. A l’époque, il roule en BMW X5 3.0i biturbo en configuration 7 places. Ce n’est pas sans raison : « Ma femme a toujours aimé les enfants. Nous en avons trois, et avons été famille d’accueil pendant 15 ans pour trois autres, avec handicap moteur ou mental, confiés par l’ASE [NDLR : Aide sociale à l’enfance] ».

Ce n’est pas tout : « Nous avions aussi cinq chiens, pesant respectivement 115, 88, 50, 27 et 23 kg. Pour les transporter, nous attelions un mini-van à chevaux. Les vacances avec tout ce petit monde, c’était un peu la caravane Pinder. Dans ces conditions, le X5 consommait environ 23 litres aux 100 km. Les pneus à 600 euros l’unité devaient être changés tous les 30 000 km ».

Tesla Model X tractant un mini-van

C’est son épouse qui utilisait le véhicule la semaine : « Il lui servait par exemple pour emmener les enfants régulièrement chez le médecin en raison de leurs pathologies. De mon côté, j’utilisais une Citroën C1 pour me rendre à la gare. Je conduisais le X5 le week-end lorsque nous sortions ».

Envie de passer à l’électrique

L’écologie est au cœur du projet de vie de Christophe et Nathalie : « J’avais à cœur de construire quelque chose de bien avec ma femme. Lorsque nous étions en Seine-et-Marne, nous avions déjà équipé notre maison avec des panneaux solaires. Celle dans laquelle nous sommes désormais est OSB [NDLR : Maison à ossature en bois], très bien classée au niveau énergétique ».

Pour lui, écologie doit autant que possible rimer avec économie : « Quand la Renault Zoé a commencé à faire parler d’elle, je me suis aperçu qu’en LOA elle nous coûterait moins cher que l’essence du X5. J’étais séduit par l’idée de la location de la batterie. Après coup, je trouve que ce n’était pas forcément une bonne solution, mais elle a fait se décider plein de gens à passer à l’électrique ».

En 2015, il n’y avait pas encore un grand choix en VE : « Il nous fallait suffisamment de place pour emmener plusieurs enfants. La seule concurrente était alors la Nissan Leaf, plus chère. La Zoé s’est révélée bien maniable la semaine pour mon épouse. Cette voiture électrique devait remplacer la C1 que j’ai alors finalement conservée ».

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Reposante et très douce à conduire

Le BMW X5 est également resté, pour les week-ends : « Au cours de l’année 2015, nous nous sommes aperçus qu’on préférait rouler en Renault Zoé, en fin de semaine. Et ce, pour des raisons à la fois économique, écologique, et pratique. Le X5 ne sortait plus du garage qu’une fois par mois au maximum. Un peu fou pour une voiture à près de 100 000 euros. A ce moment-là, il n’y avait pas grand chose en électrique pouvant tracter ».

La polyvalente du Losange a été une bonne ambassadrice de l’électrique dans cette famille : « Nous l’avons trouvée très reposante et très douce à conduire. Comme un peu toutes les électriques. On a bien accroché. Celle qui devait être une troisième voiture est finalement devenue la principale en heures d’utilisation ».

Un mauvais numéro

La Renault Zoé a cependant causé bien des soucis à cette famille : « Sur les 2-3 ans que nous l’avons eue, il ne s’est pas passé un mois sans qu’elle aille au garage, trois fois sur un plateau et le reste par la route. Il fallait l’amener à Fontainebleau, loin de chez nous. La Zoé a trop souvent été immobilisée, dont la dernière fois trois ou quatre mois ».

De nombreux éléments ont été remplacés, sans succès : « Ainsi le transfo, le moteur, le tableau de bord, la prise de charge, et je ne sais plus quoi d’autre encore. C’est principalement du côté de la recharge que venaient les problèmes. A la maison, la charge ne démarrait qu’une fois sur quatre alors que nous n’avions jamais de problème avec les Zoé prêtées en attendant les réparations ».

Sans doute leur pire expérience avec cette voiture : «  Nous sommes allés une fois à Chartres avec elle. Nous avons fait disjoncter toutes les bornes publiques de la ville. La batterie étant vide, nous avons demandé à un hôtel équipé d’une borne à destination Tesla de nous dépanner. Nous avons fait sauter l’électricité dans l’établissement. Du coup, nous n’osions plus sortir avec elle au-delà de son autonomie aller et retour. Nous aurions alors pu penser que l’électrique c’est pourri. Heureusement non ».

Tesla Model X

La Renault Zoé ne permettant de toute façon pas de répondre aux besoins de la famille, il fallait trouver autre chose : « Lorsque le Tesla Model X est sorti en 2016, on a signé pour un modèle 6 places en LOA dès la fin de l’essai. Nous serons d’ailleurs parmi les tout premiers à le recevoir en France. Avec un coût à l’usage de 1 300 euros par mois, il était quasi deux fois moins cher que le X5… ».

Le SUV américain a permis d’effacer quelque peu les mésaventures rencontrées avec la polyvalente française : « Nous avons parcouru près de 80 000 km en un an avec lui, en allant aux Pays-Bas, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, en Suisse et en Belgique, grâce en particulier aux superchargeurs Tesla. Sauf en Ecosse où il n’y en avait pas. Dans ce pays, il y avait cependant de quoi recharger facilement, soit gratuitement, soit en payant par carte bancaire. Nous avons aussi participé à la caravane pour la COP 22 jusqu’au Maroc ».

Tesla Model X au Maroc pour la COP22

Les limites de l’Autopilot : « J’avais voulu tester la prise d’un rond-point par le Model X avec ce système. J’avais le mini-van attelé. Le véhicule s’est calé sur une moto qui était devant. Ca s’est bien passé jusqu’à ce que la moto accélère d’un coup en sortie de rond-point. Le Model X a suivi : dans le rétro j’ai vu se lever un peu une des roues du mini-van. J’ai freiné de suite pour rétablir la situation ».

Tesla Model S et Model 3

Si le Tesla Model X a endossé le rôle du BMW X5, quoi pour remplacer la Renault Zoé ? « Conquis par cette expérience, nous avons eu l’occasion en 2017 d’acheter une Tesla Model S P85D pour une somme intéressante. C’est elle qui a remplacé la Zoé. L’année suivante sort la Tesla Model 3 que nous avons commandé en version Performance. Malheureusement, le moteur a lâché au bout de 70 km, sans avoir pu rentrer chez nous ».

Nouvelles galères pour la famille : « Nous avons appelé l’assistance Tesla. Il a fallu discuter en anglais. Comme nous étions sur l’autoroute, le service du constructeur n’a pas pu intervenir et nous a conseillé de rejoindre à pied une borne de secours. Nous avons marché dans les orties derrière le parapet pour finalement arriver à l’une d’elles, bâchée, indiquant qu’elles n’étaient plus en service et qu’il fallait appeler le 112 ».

Christophe et Nathalie ne vont plus rouler dans cette voiture : « Comme c’est le début de la Model 3 en France, pas de pièce chez Tesla pour réparer la nôtre. Il a fallu attendre huit ou neuf mois pour que le moteur soit changé. Tesla nous a prêté une Model S en attendant. Nous n’avons pas voulu reprendre la Model 3 une fois dépannée. Pas de hayon, pas d’instrumentation derrière le volant : je me suis aperçu que cette voiture ne me convenait pas ».

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Opel Ampera

En 2019, la famille connaît un important changement de situation : « Nous avions arrêté l’accueil pour l’ASE et nos propres enfants avaient quitté le nid. De plus nous n’avions plus qu’un seul chien et poursuivions un nouveau projet immobilier. Une vie 2.0 démarrait, et nous avons vendu la Tesla Model S afin d’obtenir l’emprunt pour notre future maison. L’année suivante, c’était la fin de la LOA pour le Model X. Il nous fallait une voiture fiable et adaptée à notre nouvelle vie. Nous roulions moins de 100 km par jour et effectuions quelques longs trajets dans l’année ».

Christophe a alors recherché le modèle idéal, d’abord sans le trouver. C’est en regardant par la fenêtre qu’une idée lui est venue : « Notre fille était chez nous avec sa Chevrolet Volt qu’elle a rachetée au fondateur du site L’Amperiste après l’avoir rencontré sur le circuit de la Ferté-Gaucher. Reçue à 190 000 km, son compteur est monté jusque 330 000 km avec sa batterie d’origine. Pour bénéficier d’un SAV, j’ai plutôt pris son clone Opel Ampera, un modèle de 2014, avec Bluetooth et une meilleure batterie ».

Pour rappel, il s’agit d’une électrique à prolongateur d’autonomie : « Aucun frais, jamais de panne, bref, une perle ! Sur 70 000 km, nous avons calculé une consommation moyenne de 2 litres aux 100 kilomètres, d’un carburant composé à 50 % d’éthanol. J’aurais pu aller jusque 70 %, comme certains le font sans problème avec cette voiture. En électrique, son autonomie était de 80 à 90 km, contre 60-70 avec la Volt de notre fille ».

Revenir au 100 % électrique

L’Opel Ampera a donné toute satisfaction au couple, mais : « Le tout VE nous manque, l’offre s’est élargie en 2023, le réseau de recharge aussi, et nous recommençons nos petits voyages réguliers ». Les besoins en autonomie ont évolué, et la nouvelle voiture doit être capable de parcourir « 100 km par jour, 200 à 500 km un week-end par mois, et entre 2 000 et 3 000 km par an pour les vacances. Ce qui est faisable avec un peu n’importe quel VE aujourd’hui sans aucun stress ».

Quel modèle choisir ? « Depuis longtemps, ma femme voulait une Mini ou une Fiat 500. Ce sont des voitures que je considère tout de même chères pour leur autonomie. De mon côté, je trouve désormais trop volumineuses les Tesla Model Y et Model 3 pour nos besoins. L’idée de la Fiat 500 m’est revenue ».

Ce ne sera pas exactement la version qui avait tant plu à Nathalie : « Elle aurait aimé la 3+1 en rose poudré. Au-delà de la couleur, cette ouverture antagoniste des portes est bloquante quand le véhicule est un peu trop serré contre un mur. Je suis alors tombé sur une publicité de l’Abarth 500e. Ce qui m’a décidé à aller voir un concessionnaire ».

Un bon feeling avec le commercial

En allant chez Abarth, Christophe avait une petite idée derrière la tête : « J’avais pensé à un cabriolet. Le vendeur m’en a cependant dissuadé du fait d’une utilisation régulière en région parisienne. Pour plusieurs raisons : les gaz d’échappement dans les bouchons, le cuir chevelu trop par exposé au soleil, supporter à l’intérieur une capote noire alors que la version classique offre un toit en verre lumineux. Bref, choisir un cabriolet pour ne réellement décapoter que quelques jours par an, n’était sans doute pas une bonne idée ».

Un argumentaire qui a plu à notre lecteur : « J’ai trouvé le discours du commercial honnête. Un vendeur très sympa, ça fait partie de la vente. Il m’a donné les clés d’une Abarth 500e pour une demi-journée. J’ai dit de suite à ma femme que j’avais trouvé une Fiat 500 un peu particulière. Comme nous ne sommes plus que deux, son espace à bord est suffisant ».

Autre avantage : « Sa largeur aidera à ne pas se faire dégager les rétros quand on roule autour de chez nous, sur les routes étroites de la vallée de Chevreuse. Deux voitures ne peuvent se croiser dans mon village dans 80 % des rues ».

Une voiture qui plaît

Et pour les longs déplacements ? « Elle se montrera sans doute un peu tape-cul dans ces conditions du fait de son empattement court. Nos métiers nous permettent de gérer notre temps comme nous le souhaitons, ce qui enlève du stress pour les voyages. Même si l’autonomie et l’efficience ne sont pas folles sur l’Abarth 500e, ça n’est pas un souci. Au maximum, nous ne devrions pas connaître plus de 10 % de temps de trajet supplémentaire par rapport à un modèle thermique, en suivant les arrêts préconisés par un planificateur ».

Christophe aligne les arguments en faveur de ce modèle : « J’aime son côté passe-partout sans être invisible, sa bouille, son côté fun, son peps et sa tenue de route. A l’intérieur, j’apprécie la présence des sièges chauffants et le système d’infotainment relativement bon pour son segment. Il est compatible Apple CarPlay et on retrouve le GPS derrière le volant. L’Abarth 500e est aussi dotée d’un bon niveau d’aide à la conduite ».

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Signature pour une Abarth 500e en LOA

Concernant le prix, ca pique un peu : « On est au niveau d’une Tesla Model 3 concernant les tarifs. Mais en LOA, ça passe mieux, et c’est même très intéressant. Avec un apport de 5 000 euros, j’aurais des loyers mensuels de 250 euros, pour 63 000 km sur trois ans. Je trouve qu’acheter aujourd’hui une voiture électrique plutôt que de la louer, c’est prendre des risques en termes d’obsolescence. Avec les progrès sur les batteries, la revente en occasion dans quelques années ne sera peut-être pas facile ».

Ce n’est pas sans raison que la LOA apparaît si intéressante pour un prix d’achat pourtant élevé : « Abarth joue son avenir avec le 500e et a tout intérêt à placer un maximum de voitures en LOA pour différer à trois ans une situation qui pourra être difficile. Si les loyers sont peu élevés, c’est parce que le prix de rachat par le concessionnaire au terme du contrat, lui, le sera. Abarth a décidé d’aider son réseau en prenant à sa charge la différence. Je trouve ça intelligent ».

Christophe ne sait pas encore quand il recevra son exemplaire : « Nous l’avons commandé en juillet 2023, avec une date de livraison prévue fin décembre. Puis le délai a été raccourci à mi-octobre. Notre Abarth 500e serait en attente de transport ».

Automobile Propre et moi-même remercions Christophe pour son témoignage très intéressant.