Volvo ne voulait pas rater le train de l’électrification, et son PDG explique pourquoi. Jim Rowan a en effet mis en garde les constructeurs qui chercheront à retarder le virage vers la voiture électrique.
Avec une révolution industrielle en cours sur le marché automobile, la situation des constructeurs est délicate. Ils doivent décider quand passer à la voiture électrique, et quand le faire de manière totale. Le faire trop tôt a un coût qu’il faut pouvoir supporter, et le faire trop tard peut créer un retard difficile à rattraper.
Jim Rowan, le PDG de Volvo, pense qu’il vaut mieux anticiper et faire une transition plus rapide. Il est même convaincu que la marque suédoise a eu raison d’investir massivement dans le ‘zéro émission’.
« Le gros problème avec les transitions industrielles, c’est que si vous n’investissez pas avant la courbe, vous ratez ce point d’inflexion et vous n’êtes pas prêt pour le moment où le marché change », a expliqué Rowan.
« Nous investissons en amont de la courbe. Le marché évolue vers l’électrification, et il vaut mieux être prêt. Nous avons eu l’audace d’investir en amont de ce point d’inflexion, qui, nous le savons, va arriver. »
Un besoin de faire baisser les prix
Volvo espère proposer dès 2025 des modèles électriques au prix des voitures thermiques équivalentes. Les voitures électriques ont représenté 11 % des ventes de la marque en 2022, et la question est de savoir comment accélérer cette adoption.
Rowan est convaincu que la baisse des prix sera l’argument principal d’un virage industriel. Il révèle que Volvo travaille actuellement avec des partenaires potentiels pour baisser le prix au plus vite.
« C’est à peu près la seule chose qui fait obstacle à une adoption à grande échelle. Nous sommes en pourparlers avec des mines et des usines de traitement pour obtenir un accès direct au lithium à des coûts plus prévisibles. »
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« Volvo espère proposer dès 2025 des modèles électriques au prix des voitures thermiques équivalentes » : vu l’inflation du prix des thermiques, il n’y aura pas besoin de faire de gros efforts.
« Nous investissons en amont de la courbe » C’est bien connu que Volvo a été un pionnier de l’électrique, et Tesla n’a fait que traîner derrière!
Volvo parait conscient que me prix d’achat est actuellement l’un des deux obstacles majeurs à une large diffusion du VE. C’est bien, même si je doute de la volonté de Volvo de mettre sur le marché des VE abordables (‘parité de prix d’achat’ de la part d’un constructeur spécialisé dans les SUV de luxe, ça laisse beaucoup de marge avant que l’automobiliste moyen puisse s’offrir un VE familial). Mais surtout, Volvo passe totalement à côté du second obstacle majeur, particulièrement en France, qui est celui du reseau de bornes de recharge scandaleusement sous-developpe, en particulier le réseau de bornes publiques de proximité à destination des millions d’automobilistes qui n’ont aucun moyen de recharge à domicile ni au travail et sont de facto quasiment exclus du VE, abordable ou pas. Pour eux, si les pouvoirs publics et les constructeurs n’investissent pas massivement dans des infrastructures de proximité avec un prix au kWh modéré, le maintien d’une offre basique de VT hybrides simples, sobres et economes en CO2 (E85, GPL…), sera incontournable.
« Nous sommes en pourparlers avec des mines et des usines de traitement pour obtenir un accès direct au lithium à des coûts plus prévisibles. »
Volvo étant chinois, est-ce que cela a un rapport avec cette news ?
https://www.automobile-propre.com/catl-casse-les-prix-du-lithium-mais-seulement-pour-les-constructeurs-chinois/
Le problème de la voiture électrique n’est pas la motorisation, mais la techno de la batterie. Le moteur électrique est déjà au point depuis des décennies, tous les nouveaux constructeurs qui sortent du chapeau le montrent. Attendre que la batterie soit aux bonnes performances pour l’automobile, ce n’est pas bouder mais être pragmatique. Et là, ce ne sont pas les constructeurs qu’ils faut incriminer mais les industries chimiques. L’annonce de Bruxelles a jeté un vent de panique qui n’a pas lieu d’être. Certains commencent à flipper, d’autres laissent voir venir la techno. Si le marché du BEV n’atteint pas les espoirs en temps voulu, qui des deux risques d’être en difficulté sans plus aucune d’offre alternative ?
Le grand jalon sera le bilan de 2030.