Jim Farley, le PDG de Ford, estime que le coût de fabrication des véhicules électriques devrait rester supérieur à celui des thermiques au moins jusqu’en 2030. Selon lui, le coût baissera lorsque le processus deviendra plus simple et moins gourmand en main-d’œuvre.

Aujourd’hui, une voiture électrique neuve coûte entre 40 à 60 % plus cher que son homologue à combustion. Cette importante différence de prix s’explique notamment par la présence d’une batterie électrique. C’est un élément qui coûte cher et pour le moment, les constructeurs peinent à maîtriser leur coût. Le prix des composants a explosé. La tonne de carbonate de lithium est par exemple passée de 6 430 euros en janvier 2021 à plus de 40 000 € en avril 2023.

Un point de bascule en 2030 selon le patron de Ford

Jim Farley estime que pour de nombreux constructeurs automobiles, le coût de la voiture électrique restera très élevé jusqu’à ce que des modèles de deuxième et troisième génération entrent en production dans le courant de la décennie actuelle. Bien que le prix de certains modèles électriques ait baissé et s’approche de la parité avec le thermique dans certains cas (Dacia Spring ou la Renault Twingo ZE), les fabricants ne verront pas les coûts de production baisser avant 2030.

Dans ses projections, il parle de « batteries plus petites utilisant des matériaux moins coûteux ». Le patron de Ford estime également être en mesure de réduire les coûts de distribution en vendant ses véhicules électriques en ligne. Le constructeur automobile américain mise sur une autre source de revenus : les services numériques. L’entreprise compte actuellement 600 000 abonnés payants à ses services logiciels, dont 200 000 clients pour le système d’aide à la conduite Blue Cruise.

D’ici quelques années, Ford compte proposer des assurances basées sur le comportement des conducteurs, comme le font déjà Tesla et General Motors. Une formule d’assurance calculée grâce aux données de conduite enregistrées en temps réel par les constructeurs. Chez Tesla, le prix de l’offre « Safety Score » dépend de la note attribuée à la conduite des utilisateurs. Pour les constructeurs automobiles, c’est une nouvelle source de revenus intéressante.

Jim Farley mise sur la coopération entre les constructeurs

Enfin, Jim Farley pense que la coopération sera un point clé pour les professionnels de l’industrie automobile pour favoriser la démocratisation des véhicules électriques. Récemment, Ford et Tesla ont par exemple conclu un accord pour utiliser le même port de charge. Dans le cadre de ce partenariat, Ford prévoit de vendre des adaptateurs aux propriétaires de véhicules électriques à partir de 2024 pour qu’ils puissent recharger leur véhicule sur le réseau Supercharger.

Dans un second temps, en 2025, les modèles électriques qui sortiront des usines de Ford seront équipés du port de charge Tesla, également connu sous le nom de NACS, pour « North American Charging Standard ». Toutefois, cet accord ne concerne pour le moment que les modèles vendus en Amérique du Nord.

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Avis de l'auteur

J’ai envie d’être plus optimiste que Jim Farley. Une récente étude publiée par l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) montre que le prix des petites voitures électriques devrait rapidement baisser. La parité pourrait même être atteinte avec les modèles thermiques. En ce qui concerne les SUV, il faudra encore patienter un petit peu. Le volume de production est un facteur qu’il faut intégrer dans l’équation pour comprendre la baisse des prix à venir sur les modèles électriques. Aujourd’hui, les constructeurs automobiles assemblent nettement moins de voitures électriques que de modèles thermiques. Sans grande surprise, une voiture fabriquée en grande quantité peut être vendue à un tarif moins élevé. Bonne nouvelle, ce même rapport de l’IEA révèle que les ventes de voitures électriques vont bondir de 35 % en 2023. Cette forte hausse devrait avoir un impact positif et faire chuter les prix.