Le gouvernement a lancé un plan d’action national en faveur du rétrofit, afin de booster les conversions de véhicules du thermique à l’électrique.

En 2035, la quasi totalité des nouvelles voitures vendues en France seront électriques. Mais la circulation des modèles thermiques déjà vendus ne sera pas interdite ! Le gouvernement souhaite donc les décarboner grâce au rétrofit, une solution technique qui permet de transformer un véhicule essence ou diesel en un véhicule électrique.

Ce marché reste pour l’instant archi-confidentiel et l’Etat veut vraiment le développer. Après avoir mené une phase de concertation avec la filière, il vient de lancer “un plan d’action national en faveur du rétrofit”, résumé en trois chantiers prioritaires.

Le premier est la simplification de la réglementation. Depuis le 1er janvier, la clause de détention préalable a été supprimée. En clair, il n’est plus besoin d’avoir le véhicule depuis au moins un an pour profiter des aides à la conversion. Cette suppression permet ainsi aux professionnels d’acheter des véhicules, de les transformer, pour les revendre ou les louer.

Le gouvernement dit aussi étudier “des mesures pour préciser et simplifier les possibilités de rétrofit en introduisant des flexibilités techniques et administratives supplémentaires. Il va lancer en mai une consultation publique du projet d’arrêté modificatif.

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L’autre grand axe concerne le soutien financier à la filière. Dans le cadre d’appels à projets de France 2030, l’Etat a un budget de 20 millions d’euros pour le rétrofit. Il veut aussi accompagner les entreprises dans les démarches de conception et d’homologation des prototypes. A ce titre, les coûts de développement et de tests pour se préparer à l’homologation pourront être pris en charge dans le cadre de l’appel à projets “CORAM 2023”. Plus généralement, le gouvernement veut aider à structurer la filière, avec une mise en réseau des prestataires, qui pourraient mutualiser leurs investissements.

Enfin, la dernière partie, c’est la carotte du côté des automobilistes. Il existe une prime au rétrofit, qui a été renforcée de 1.000 € début 2023. Les ménages les plus modestes peuvent ainsi avoir jusqu’à 6.000 € d’aide pour un modèle particulier (10.000 € avec un utilitaire). Et dans les ZFE, une surprime comprise entre 1.000 et 3.000 € peut s’y ajouter. Le rétrofit est aussi éligible au prêt à taux zéro mobilité dans les ZFE.

Toutefois, la facture d’un rétrofit reste encore élevée, elle tourne autour de 10.000 € pour des véhicules avec une petite batterie et donc une petite autonomie. Cela demande toujours un effort financier notable pour les conducteurs, qui peuvent avoir du mal à y trouver une rentabilité économique.

Le gouvernement annonce donc que dans le cadre de la préparation de la loi de finances 2024, il “souhaite encore renforcer les dispositifs de soutien et les primes à l’acquisition de véhicules rétrofités”. La prime pourrait donc être encore augmentée en 2024.