Alors que le Renault Scenic Vision venait à peine d’être dévoilé, Luca de Meo a laissé planer peu de mystères autour de la probabilité de voir sa pile à combustible franchir le pas de la production.
Après la présentation cette semaine du concept Renault Scenic Vision qui préfigure une première version électrique du célèbre monospace devenu crossover, Luca de Meo, patron de Renault, a répondu à des questions de la presse portant sur l’avenir de l’hydrogène dans l’automobile. Et il est plutôt sceptique : « L’hydrogène a un rôle. Nous lancerons un véhicule commercial l’utilisant dès cette année, et nous travaillons avec des partenaires pour y parvenir. Mais pour les voitures ? Honnêtement, personne ne le sait. Le challenge est de parvenir à un coût qui serait acceptable pour les clients et de monter un réseau pour faire le plein. On a déjà du mal à obtenir un réseau de recharge électrique homogène et c’est pourtant simple par rapport à une grille cohérente de pompes à hydrogène. »
À lire aussi 90 % des Renault seront électrifiées en 2030Cette déclaration de Luca de Meo peut paraître étonnante alors que retombait à peine sur le sol le voile qui recouvrait le Scenic Vision et sa pile à combustible de 16 kW lui servant de prolongateur d’autonomie. On se souvient aussi il y a quelques mois d’un autre concept, l’Alpine A4810, qui se servirait directement de l’hydrogène comme carburant. Cela permet en tout cas de lever le moindre doute que l’on pouvait avoir de les voir arriver tels quels dans les concessions.
« Pour certaines flottes, les électriques à batterie ne sont pas une solution, mais une barrière »
Pour ce qui est du fameux véhicule commercial, il s’agit du Renault Master H2 Tech présenté en fin d’année dernière, développé avec Plug Power sous le nom de l’entité Hyvia et qui sera vendu dès cet été. La marque au losange travaillera aussi avec les flottes pour offrir des stations de recharge et un support logistique. Toujours selon Luca de Meo, « pour certaines flottes, les électriques à batterie ne sont pas une solution, mais une barrière. Elles découvrent qu’elles doivent acheter deux vans au lieu d’un : pendant que l’un roule, l’autre recharge. L’hydrogène peut résoudre ce problème. »
À lire aussi La voiture autonome, grande oubliée du plan stratégique de Renault ?Luca de Meo a aussi révélé que le groupe prévoyait de se servir de l’hydrogène comme carburant, à l’instar donc de l’Alpine A4810 ou de la BMW Hydrogen 7 de 2006, mais pour alimenter un moteur de voiture de course. D’ailleurs, Plug Power a rejoint l’écurie Alpine de Formule 1 en tant que sponsor cette année, la raison évoquée étant « pour explorer différentes solutions de mobilité ».
Le ridicule ne tue pas encore chez Renault, mais on s’en rapproche fortement.
Les solutions H2 sont pour l’instant plus intéressantes pour les transports lourds, les engins de manutention et de chantiers, ils justifient les surcoûts par leurs apports en réduction de nuisances.
Une voiture H2 qui offrirait les performances et la praticité d’une thermique est une illusion à moyen terme. La même, comparée à une full battery ne présente pas d’intérêt majeur, sauf si trois choses surviennent : des améliorations de masse et d’encombrement du couple réservoirs/PàH, une disponibilité correcte de la distribution H2 et bien sûr une très forte augmentation des cours du Lithium.
Pour les deux premiers critères, c’est de la technologie et de la finance, pour le troisième, c’est le gros soucis de la filière, qui risque de pénaliser à moyen terme l’utilisation de très grosses batteries.
En attendant, ce serait du gâchis de faire croire aux VL-H2 à la vaste majorité des automobilistes ont déjà du mal avec les solutions disponibles.
Ce qui n’empêche pas de travailler, comme le montre le résultat honorable du proto H24 aux trois heures d’Imola, une performance que l’on ne tenterait pas avec une fullbat.
Pour mémoire c’est donc Mercedes, Honda, Nissan, Volkswagen, Hyundai et Renault qui ont annoncé arrêter leur développement voiture hydrogène.
Il n’y a que Toyota qui propose encore un véhicule hydrogène que personne n’achète.
La messe est dite : plus que des VE à le vente en Europe dès 2030. Ceux qui ne seront pas prêts licencieront du personnel. Pour les voitures à 15 k€, elles viendront de Chine.
De Meo à dit que la carrosserie sera à 90% comme cela à la sortie du Scénic.
Et l’on entrevoit le vrai rôle de l’hydrogéne pour les constructeurs : servir d’épouvantail pour les clients indécis sur l’électrique à batterie.
Regardez l’avenir c’est l’hydrogene tellement mieux que l’électricité … mais pas tout de suite ! Entre temps vous reprendrez bien un petit diesel non?
Et donc, à peine dévoilé, le scénic vision hydrogène est déjà périmé. Pas grave, c’était juste un concept, histoire d’alimenter la machine médiatique et de provoquer des clics. Et c’est vrai que l’hydrogène est un excellent provocateur de clics!