Lotus Emeya

Après New-York, direction Paris. Lotus lève le voile sur sa nouvelle berline électrique qui confirme les ambitions « zéro émission » du constructeur. Voici notre découverte en images de la Lotus Emeya, dans le sillage de l’Eletre.

D’une pierre deux coups, puisque Lotus inaugure également son nouveau showroom parisien, et pas n’importe où. Car en plus d’être à deux pas des Champs-Élysées, celui-ci remplace le DS World qui fermait en 2019. L’arrivée de modèles produits en Chine, là où se trouvait le français DS Automobiles ? On vous laisse à vos commentaires. En attendant, focus sur la Lotus Emeya, « Hyper GT » électrique à l’attaque des Tesla Model S et Porsche Taycan. Au programme, une berline sophistiquée, dynamique, « aussi bien pensée pour le quotidien que pour les routes de montagne ». Le tout en faisant le plein de techno, cela va de soi.

La Lotus Emeya côté look : Eletre sauce GT

La première Hyper GT signée Lotus donc, et électrique avec ça. La Lotus Emeya est une grande berline destinée à la production massive. La « prochaine étape de l’avenir électrique hautes performances de la marque » nous dit-on. Elle se doit donc d’être séduisante au possible, avec sa silhouette basse et dynamique. Comme l’Eletre, elle accueille un capot court, révélateur de la nature électrifiée du véhicule. « Traditionnellement, le capot est long sur une GT, l’habitable est loin. Maintenant, c’est l’inverse » précise Ben Payne, vice-président du design. Les pare-chocs sont musclés, et renforcent l’allure engagée vers l’avant. L’arête qui ceinture subtilement toute la carrosserie s’inspire quant à elle de la Lotus Esprit des années 70. Aérodynamique passive et active se conjuguent sur cette berline. Grilles actives à l’avant, sorties d’air vers l’arrière, aileron arrière actif, poignées affleurantes, flancs creusés…

À lire aussi Le Lotus Eletre se détaille avec son configurateur en ligne

Notons que les ailerons actifs génèrent jusqu’à 215 kg d’appui. L’Emeya est « sportive, mais c’est aussi une grosse routière efficace ». Le constructeur ne nous dévoile pas vraiment les données techniques pour le moment. On sait néanmoins que la Lotus Emeya fera environ 5,10 m de long pour un empattement de 3,07 m. Quant au poids, elle pèsera — certains ne manqueront pas de réagir – plus de deux tonnes. Voilà, c’est dit. Heureusement, reste loin des 2,5 tonnes du Volvo EX90 ! Si cette Emeya ne transcende pas dans son design, elle a pour elle quelques petites originalités. On aime par exemple ses feux et signatures lumineuses, ainsi que la custode arrière particulière. Cette déclinaison « grande berline coupé » de la Lotus Eletre est donc bien inspirée, mais plus conventionnelle que son aînée. Pour finir, l’ensemble repose sur de sublimes jantes (je suis fan) de 22 pouces.

À bord : spacieuse et high-tech

La Lotus Emeya nous accueille dans un habitacle plutôt familier puisque repris du SUV Eletre. On y retrouve ainsi la même planche de bord, tout comme les éléments de design intérieur. La GT est très spacieuse, on s’y sent à l’aise à l’avant comme à l’arrière. Toutes les places invitent à une position plutôt inclinée, en accord avec la facette sportive du véhicule. Les passagers du deuxième rang seront plus que bien installés, avec un espace généreux aux jambes et à la tête. Sans surprise, la qualité perçue est au rendez-vous. Matériaux, assemblages, finitions : c’est impeccable, c’est du haut de gamme. Inserts carbone, cuir, et alcantara tapissent l’intérieur du modèle présenté à Paris. D’autres intérieurs seront disponibles, notamment une sellerie recyclée 20% plus légère que le cuir.

Le seul point perfectible, au jugé du moins, c’est le volume de coffre. Entre l’absence de chiffres et le placement du véhicule dans le showroom (arrière contre le mur), difficile d’apprécier sa contenance. À l’œil nu, le coffre semble tout de même un peu petit pour la catégorie. Passé ce détail, on découvre bien entendu toute une flopée d’écrans à bord. La grande dalle tactile de 15,1 pouces au centre, deux écrans de 12,6 pouces de part et d’autre… sans oublier les rétroviseurs-caméra en option ! Même pour les passagers arrière, ce sera du 100% numérique grâce à la tablette au centre. Les quelques boutons physiques qui subsistent se trouvent sur la console centrale et le volant.

Performances et autonomie : Taycan Turbo S dans le viseur

Passons aux performances. Là encore, la Lotus Emeya reprend la base technique de son aîné Eletre. Soit la plateforme EPA (Electric Premium Architecture) dotée d’un moteur électrique par essieu. Ceux-ci développent une puissance cumulée de 675 kW, soit 918 ch. C’est plus qu’une Taycan Turbo S, avec qui elle partage le 0 à 100 km/h en 2,78 secondes. N’oublions qu’une certaine Model S Plaid reste bien au-dessus avec ses 1 020 ch. L’Emeya s’oriente bien vers la sportivité, avec un système de gestion thermique capable de rouler à vitesse maximale jusqu’à la décharge complète. Qu’on évitera évidemment. Si la motorisation est la même, c’est le travail aéro qui permet de rendre l’Hyper GT plus dynamique. Plus légère, elle accélère plus vite, et peut compter sur un centre de gravité encore plus bas. « L’Emeya reste utilisable au quotidien, mais on reste plus centré sur le conducteur et le plaisir de conduite. »

Lotus ajoute : « cela ne l’empêchera pas d’avaler les longs voyages, détente sur l’autoroute ». Mention spéciale aux suspensions actives, qui rabaissent automatiquement la hauteur de caisse en fonction de la vitesse. De son côté, l’alimentation est assurée par une batterie NMC de 102 kWh. La batterie étant plus fine, elle perd 10 kWh au passage. Heureusement, l’autonomie reste très proche : de 450 jusqu’à 600 km selon la version choisie. Mais pour un long parcours autoroutier, ce qui compte, c’est la recharge. Là, la Lotus Emeya n’est pas en reste avec son chargeur de 350 kW. Le constructeur annonce 5 petites minutes pour récupérer 150 km, et un 10 à 80% en à peine 18 minutes.

Lotus Emeya : à partir de 98 000€ ?

Histoire d’imaginer un ticket d’entrée situé sous la barre des 100 000€ Mais vraiment histoire de. Car le prix d’appel devrait se situer par là, et même dépasser les 150 000€ sur les versions les plus puissantes et équipées. Quoi qu’il en soit, Lotus sait ce qu’elle fait. La marque annonce déjà près de 15 000 commandes pour l’Eletre, et 2 200 Emira vendues, là où elle atteignait « seulement » 1 500 exemplaires il y a à peine quelques années. Il ne fait aucun doute que le nouveau « flagship store » au 33 rue François 1ᵉʳ, dans le 8ᵉ arrondissement de Paris, saura attirer de nouveaux clients. Là, trois niveaux (sous-sol, rez-de-chaussée, étage) permettront d’exposer régulièrement des modèles iconiques de la marque. Et, bien sûr, les Lotus Emeya et Eletre. D’ailleurs, on y verra assurément le prochain petit SUV très bientôt… puis les coupés électriques d’ici à 2028 !

À lire aussi Le premier Lotus Eletre sort des lignes d’une toute nouvelle usine