Au-delà des rumeurs et préjugés, qu’advient-il réellement d’une batterie de voiture électrique en fin de vie ? La réalité est bien différente de celle imaginée par certains détracteurs. Car oui, les batteries sont bel et bien recyclables et certaines peuvent même continuer à être utilisées après leur vie à bord d’une voiture. Automobile Propre vous explique tout.
C’est l’organe le plus sensible et le plus coûteux d’une voiture électrique. La batterie fait naturellement l’objet d’élucubrations : certains pensent qu’elles sont très mal, voire pas du tout recyclables. D’autres, que leur traitement serait une catastrophe écologique. Pourtant, il n’en est rien. En Europe et donc en France, le recyclage des batteries en fin de vie est obligatoire. Les constructeurs automobiles sont contraints de s’assurer que chaque batterie vendue sera bien collectée par une société de recyclage une fois sa carrière terminée.
Une obligation encadrée par 2 textes de loi : l’article R543-130 du code de l’environnement en France et la directive 2006/66/CE au niveau européen. Pour la satisfaire, les marques concluent généralement des contrats à long terme avec les recycleurs. Renault confie ainsi ses batteries à Eurodieuze, une société dont l’usine est implantée à Dieuze en Moselle. Le groupe Stellantis, Toyota, Kia, Daimler, Volkswagen et plusieurs autres constructeurs les expédient à la SNAM (Société nouvelle d’affinage des métaux), qui les recycle dans ses ateliers de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) et Viviez (Aveyron).
Il n’est pas possible d’égarer une batterie de voiture électrique
Les voitures électriques étant récentes, ces entreprises ne reçoivent pour l’instant que de faibles volumes de batteries. Ils traitent bien plus de batteries provenant de smartphones, dont 24 % échappent à la collecte en France (un taux qui chute à 55 % en incluant les piles classiques et batteries d’ordinateurs et autres appareils). Des accumulateurs abandonnés dans un tiroir, jetés en décharge, voire pire, brûlés dans un incinérateur d’ordures ménagères, ce qui n’est jamais le cas d’une batterie de voiture électrique.
Il est en effet difficile d’en perdre la trace. Une batterie de voiture électrique pèse plusieurs centaines de kilos et ne peut être manipulée à mains nues. Impossible de l’égarer ni de la transporter sans que cela se remarque. Il faut également savoir qu’il n’y a aucun intérêt à la jeter dans la nature ou parmi les déchets ordinaires. Car une batterie vaut encore son petit pesant d’or, même lorsqu’elle est usée.
À lire aussi Voiture électrique et recyclage des batteries : Volkswagen lance une usine piloteQu’est-ce que la « seconde vie » ?
Après avoir servi à bord d’un véhicule, elle n’est d’ailleurs pas obligatoirement dirigée vers une filière de recyclage. Une batterie peut être réutilisée dans ce que l’on appelle un « usage de seconde vie ». Si elle n’est plus assez puissante pour propulser une voiture, elle peut toujours servir à stocker de l’électricité afin d’alimenter une maison, un commerce, un équipement public, un site industriel et même le réseau public.
Autrement, lorsqu’une batterie est envoyée dans un centre de recyclage, que devient-elle ? Elle est d’abord démontée par des opérateurs qui séparent tous les éléments et les orientent, en fonction du matériau, vers des filières spécialisées. Les cellules, ces petites piles plates ou cylindriques qui contiennent l’électricité, sont ensuite traitées à travers des processus différents. Elles sont broyées mécaniquement ou éventrées par carbonisation afin d’obtenir une poudre. Une substance riche en lithium, cuivre, étain, cobalt, cadmium, aluminium et autres éléments séparés à travers divers traitements chimiques, mécaniques et électriques.
À lire aussi Recyclage des batteries : notre visite au cœur d’une usine françaiseDes lingots de métaux 100 % recyclés
Il en résulte des lingots quasi purs qui sont ensuite vendus pour fabriquer toute sorte d’objets neufs. Selon la SNAM, un des principaux recycleurs de piles et batteries en France, seulement 2 % des déchets issus du recyclage ne peuvent être traités (généralement des cendres filtrées dans les cheminées et plastiques bromés anti-incendie). Ils sont placés dans des fûts puis enfouis en décharge.
À l’avenir, les progrès technologiques en matière de recyclage et d’écoconception devraient permettre de s’approcher du zéro déchet. D’autant que pour rendre le recyclage encore plus vertueux, le niveau de recyclabilité sera bientôt encadré par la loi. En effet, la Commission européenne planche actuellement sur une nouvelle directive visant à imposer des taux très précis de réemploi et de recyclage des matériaux contenus dans les batteries des voitures électriques. Les constructeurs seront également contraints de concevoir des batteries toujours plus facilement recyclables.
Êtes-vous désormais rassurés ?
On connaît cela avec les decharges sauvages mal toutes les lois promulguées. Et résultat, un mensonge.
Alors au vu du nombre de recycleurs, nous ne sommes pas sorti de l’auberge. Et pourtant une loi bien definie dit que la charge incombe au constructeur.
Et il faudrait vous croire ?
Merci pour cette présentation ludique et synthétique.
Une précision L’obligation de recyclage est encadrée par l’article R543-129 (piles et accumulateur Automobiles) plutôt que R543-130 (piles et accumulateur Industriels).
Pour répondre à fred_, l’article d’automobile propre
https://www.automobile-propre.com/recyclage-des-batteries-notre-visite-au-coeur-dune-usine-francaise/ indique
« Avec autant de cellules à recycler, la SNAM s’est penchée sur une nouvelle spécialité : la fabrication de batteries. Lancé en 2017, son projet baptisé « Phenix » doit aboutir sur la vente d’accumulateurs « seconde vie ». Entièrement fabriquées à partir de cellules retraitées, ces batteries équiperont par exemple des sites de stockage d’énergie renouvelables ou des industries. »
Un point m’interpelle : vous dites des lingots presque purs vendus pour fabriquer toutes sortes d’objets neufs. Ça laisse entendre que ce n’est pas nécessairement pour fabriquer des batteries, ce qui est très problématique vis-à-vis de certains ressources, d’autant que le site en lien ne mentionne que le cadmium en produit quasi pur. Avez vous plus de précisions sur le sujet ?
OK pour la filière recyclage des batteries. Mais il y a très peu de communications sur la maintenance des VE lorsque la batterie devra être recyclée.
Un véhicule thermique de 10 ans qui a peu roulé sera encore opérationnel pendant de nombreuses années (du moins tant qu’il aura le droit de rouler). Un VE avec une batterie de 8 ans forcément d’une génération obsolète aura moins de 70% de capacité mais ne sera plus garantie. Ce VE pourra-t-il être remis à neuf avec une batterie reconditionnée ? Je n’y crois pas.
Excellente vidéo ! Merci !
Si on apprend que les voitures électriques, en plus de moins polluer, deviennent aussi propres avec la réutilisation/le recyclage des batteries, il va falloir commencer à creuser pour trouver des arguments contre cette nouvelle mobilité électrique.