Faut-il revenir à la location de la batterie pour faire baisser le prix des voitures électriques ?

Alors que beaucoup de Français trouvent les voitures électriques encore trop chères, peut-on imaginer le retour de la formule de location de la batterie pour rendre la facture plus digeste ? En Chine, la nouvelle marque Firefly vient de s’y mettre.

Attendue en France d’ici quelques mois, la citadine électrique Firefly a été lancée en avril en Chine. Elle vient de faire l’objet d’une nouvelle offre chez elle, qui va rappeler des souvenirs à certains pionniers de l’électromobilité en France : une formule avec location de batterie.

Ce système permet de faire fondre le prix de l’auto, la batterie étant évidemment l’élément le plus cher. La version de base sans batterie passe ainsi de 119.800 à 79.800 yuan, soit une baisse d’un peu plus de 30 %. La batterie est facturée 399 yuan par mois, soit environ 48 €.

Il est évidemment encore tôt pour faire un bilan de cette proposition, mais on se demande si cela peut redonner des idées aux constructeurs implantés en Europe. Le marché de l’électrique ne progresse plus, se heurtant encore à des automobilistes qui trouvent que les prix sont encore élevés.

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Et c’est justement pour dissimuler le prix réel des modèles électriques que la location de la batterie avait été proposée il y a une dizaine d’années, à commencer bien sûr avec la Renault Zoé. En plus de rassurer sur le vieillissement de la batterie, l’idée était de mettre en avant un prix du véhicule hors batterie plus proche de son équivalent thermique et de proposer différentes formules pour la batterie en fonction du kilométrage. Ainsi, à son lancement, une Zoé de base coûtait 20.700 € hors batterie (et sans le bonus), et la location de cette batterie commençait à 79 € par mois.

Renault a fini par abandonner ce système en 2021. Pourquoi ? Parce qu’il n’avait plus de sens dans un marché de l’électrique qui privilégie largement les formules de location pour l’ensemble de la voiture. Les marques mettent en avant des loyers « tout compris » et c’est nettement plus clair pour le client. Après, on peut quand même se dire que louer la voiture, c’est finalement louer la batterie, celle-ci étant noyée dans le reste.

La baisse d’intérêt pour cette idée de louer la batterie découlait aussi du fait que les loyers « tout compris » étaient de plus en plus agressifs… et se rapprochent maintenant de ceux de la seule location de la batterie de la Zoé à ses débuts. Attention toutefois au piège du premier loyer majoré. La Dacia Spring est annoncée en ce moment à 79 € par mois mais avec un 1er loyer de 5000 € !

La location de la batterie peut avoir un intérêt pour ceux qui achètent vraiment l’auto et trouveraient là un moyen d’étaler en partie la dépense, mais c’est donc devenu très rare sur le marché du neuf avec l’électrique, d’autant que les clients en LOA/LLD sont séduits par l’idée de pouvoir changer de véhicule régulièrement et profiter des améliorations technologiques (plus d’autonomie, meilleures recharges)… et l’idée de repartir sur une batterie neuve avec toute sa capacité.

Et pourquoi pas sur l’occasion ?

Une location de batterie pourrait permettre aux marques de partir à la conquête des clients qui trouvent les électriques toujours trop chères, grâce donc à un prix du véhicule bien plus agressif. Cela pourrait avoir du sens notamment avec les modèles d’entrée de gamme, dont les prix font toujours réagir.

Il est vrai que la prochaine Twingo électrique est promise sous les 20.000 €, un réel progrès, mais pour certains, c’est encore dissuasif pour une petite citadine. Sans sa batterie, une telle Twingo pourrait s’annoncer à moins de 14.000 €. Et sa batterie LFP étant moins coûteuse, une location de cet élément serait bien plus abordable que du temps de la Zoé.

Mais est-ce que les clients seront attirés par une telle proposition ? On en doute. On l’a dit, la formule n’ayant clairement plus d’intérêt avec du neuf et ne collant plus avec la recherche d’offres simples à comprendre, pas sûr qu’une marque souhaite s’y remettre.

On regarde alors du côté de l’occasion, où l’on achète le véhicule. On peut imaginer le voir à un prix de vente plus agressif en échange d’une formule de location de batterie sur quelques années, location compensée par les gains du poste carburant. De quoi davantage aider les plus modestes à oublier le thermique alors que l’offre de modèles électriques de seconde main commence à bien se développer avec en ce moment une grosse vague de fins de premiers contrats de LOA/LLD.