Joe Biden renvoie les républicains dans leur 22. Le président américain vient de mettre son veto à un projet de loi visant à bloquer une dérogation pour les stations de recharge de véhicules électriques. Les sénateurs républicains estiment que les américains « n’ont pas à subventionner des produits fabriqués en Chine ». Mais Biden est prêt à faire de petites concessions pour développer les infrastructures du pays.

Joe Biden continue son combat pour la voiture électrique

Le président américain, déjà en campagne pour sa réélection, a fait des voitures électriques un sujet majeur de son mandat et plus généralement de son combat politique. Il a récemment soumis un plan de 7,5 milliards de dollars pour « mettre en place un réseau national pratique, abordable, fiable et fabriqué aux États-Unis, de chargeurs pour véhicules électriques ». Joe Biden veut doter le pays de 500 000 chargeurs d’ici 2030. À l’heure où nous écrivons ces lignes, environ 4 millions de voitures électriques circulent sur les routes américaines.

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Depuis son arrivée à la Maison-Blanche, Joe Biden fait tout pour promouvoir cette nouvelle énergie. Les ventes des modèles électriques ont été multipliées par quatre aux États-Unis en quelques années et le nombre de bornes de recharge accessibles au public a augmenté de près de 70 %. Le président américain s’est fixé un objectif clair : 50 % des voitures neuves vendues dans le pays en 2030 doivent être électriques. Mais Joe Biden rencontre quelques réticences au Sénat. Les républicains et quelques démocrates tentent de bloquer son plan.

Le président est déjà en campagne et cela se voit

En effet, une partie du texte fait débat : il s’agit d’une dérogation à court terme pour utiliser des matériaux provenant de Chine. Concrètement, Joe Biden offre la possibilité aux fabricants de chargeurs de véhicules électriques d’utiliser (de manière temporaire) des matériaux provenant de Chine. Une dérogation proposée en 2023 pour exempter certaines bornes de recharge des dispositions « Buy America ». Il y a tout de même une condition : les chargeurs subventionnés par le gouvernement américain doivent être assemblés aux États-Unis.

À partir de juillet 2024, au moins 55 % des matériaux nécessaires à leur fabrication devront être d’origine nationale et fabriqués aux États-Unis. Mais les républicains s’y sont malgré tout opposés. Joe Biden affirme que son plan « soutient les travailleurs américains » et qu’il permettra de créer « de nouveaux emplois et de fabriquer les chargeurs aux États-Unis avec un délai suffisant pour que le secteur privé puisse s’y préparer ». Le blocage de cette dérogation compromettrait la transition du pays vers l’énergie propre selon lui.

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Le président estime que la résolution des républicains nuirait aux efforts déployés par son administration pour encourager les investissements dans un secteur clé et ramener des emplois aux États-Unis. Il a donc décidé de mettre son veto, comme le rapporte Reuters. Biden est convaincu que cela va retarder « les progrès réalisés par l’administration et les États dans la mise en place du réseau de recharge des véhicules électriques ». Biden a par ailleurs reçu le soutien du plus grand syndicat automobile des États-Unis, l’UAW, dans le cadre de sa campagne de réélection.

Les modèles électriques au cœur du débat aux États-Unis

Le président américain a bien compris que les infrastructures de recharge étaient un élément essentiel pour accélérer la transition vers l’électrique. Le déploiement de bornes par milliers va faciliter le travail des constructeurs automobiles pour vendre des modèles électriques. Au contraire, l’absence de stations accessibles au public pourrait nuire au marché. Joe Biden veut aller vite et n’hésite donc pas à trouver des compromis pour déployer sa stratégie. Quitte à ce que cela dérange.

Les républicains travaillent dur pour tenter de démanteler les efforts du président américain. Et il y a de grandes chances pour que cela s’intensifie dans le cadre de la campagne présidentielle qui démarre. Donald Trump a ouvertement marqué son opposition à une transition vers les voitures électriques. Selon le candidat pour le camp des républicains, « le passage au tout électrique va supprimer des milliers d’emplois dans le pays ». Certains constructeurs préparent d’ailleurs deux scénarios en fonction des résultats des élections.

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