Intégré au groupe Stellantis, Jeep se place désormais sur le marché des SUV électriques compacts. Loin de se fondre dans le lot, le Jeep Avenger apporte au groupe un étonnant esprit baroudeur maison pour un véhicule dépourvu de la motricité intégrale. Qu’en pense notre essayeur Maxime Fontanier ?
Plus court mais davantage de puissance
Distingué en janvier dernier par le très envié titre de « Car of the Year » annoncé dans le cadre du salon automobile de Bruxelles, l’Avenger de la marque américaine se présente plutôt sous des dimensions adaptées à l’Europe.
Pour une même hauteur de 1,53 m, il est même plus court avec ses 4,08 m (-22 cm) que le Peugeot e-2008 qui lui prête son architecture e-CMP. Il est ainsi bien plus proche de la e-208 (4,06 m). La largeur des 2 SUV est en revanche quasiment identique, aux alentours des 1,78 m. Curieusement, le site du constructeur joue en solo en créditant le Jeep Avenger de seulement 1,72 m de large.
L’espace sous le capot est bien rempli, masquant le moteur synchrone à aimant permanent qui entraîne les roues avant. Avec le Jeep, les chiffres se sont améliorés, puisque son bloc développe une puissance de 115 kW (156 ch) contre 100 kW (136 ch) sur le e-2008 lors de sa sortie, pour un couple inchangé de 260 Nm.
La motorisation est alimentée par une batterie lithium-ion NMC (nickel manganèse cobalt) d’une capacité énergétique utile de 51 kWh sur un total de 54. Elle est composée de 102 cellules réparties dans 17 modules.
Jeep Avenger : pour 4 passagers
Dans sa robe dorée Sun avec toit noir Volcano (+ 1 250 €), et chaussé des jantes alliage 18 pouces de série, l’Avenger à notre disposition bénéficie de la finition haut de gamme Summit. A l’arrière, les vitres sont surteintées et descendent jusqu’en bas.
Caché par le hayon qui s’ouvre électriquement à partir de la télécommande, le coffre offre un volume de 355 litres, extensible à 1 250 l en rabattant le dossier en deux parties de la banquette. Sans véritable soute en double-fond ni frunk à l’avant, les câbles de recharge risquent d’être souvent condamnés à traîner derrière les passagers.
À lire aussi Voiture de l’année 2023 : le Jeep Avenger électrique vainqueur par KODu fait d’une largeur relativement réduite et du tunnel central de service hérité de la version thermique indisponible en France, il vaudra mieux limiter la banquette au transport de 2 personnes. Dommage, car en l’absence d’accoudoir escamotable, la place centrale est quasiment aussi confortable que les 2 autres.
Plusieurs éléments ne plaident pas pour le SUV électrique de Jeep : pas de poignée de maintien ni de rangement dans les contreportes rigides, et le ciel de toit est plutôt bof-bof. Des défauts d’ajustement ont également été remarqués, y compris à l’extérieur entre les pièces de carrosserie.
Des touches à tout
Si certaines voitures électriques privent leurs conducteurs du plaisir de manipuler des touches, ce n’est pas le cas du Jeep Avenger. Des boutons physiques servent même en sélecteur de marche « PRND » et à naviguer sur l’écran central 10,25 pouces qui ressemble à un gros smartphone.
Le pack Navigation à 500 € apporte à la petite dalle néanmoins tactile la compatibilité Bluetooth avec Apple CarPlay et Android Auto, la navigation GPS et des informations sur les panneaux de signalisation lus par le véhicule.
Assis au volant, Maxime Fontanier est séduit par le design intérieur : « La finition est vraiment très sympathique, typique des Jeep ». Il est pourtant entouré uniquement de plastiques rigides, omniprésents aussi sur la planche de bord : « On retrouve la qualité de la Fiat 500e ». Grâce à la finition Summit, la sono 100 W dispose de 6 haut-parleurs, contre 4 et 50 W en entrée de gamme.
Elle apporte aussi le combiné numérique d’instrumentation 10,25 pouces, contre 7 pouces avec les niveaux inférieurs : « Il est très bien présenté et très lisible, il y a tout ce qu’il faut sous les yeux ». A noter la présence d’un chargeur à induction pour smartphone, et de nombreux espaces de rangement, y compris sous l’accoudoir coulissant.
Premiers tours de roues
Bien calé sur des sièges dont les réglages son manuels mais recouverts d’une sellerie confortable qui assure un bon maintien, nous voilà prêts à goûter le bitume avec le Jeep Avenger. Un coup d’œil dans le grand rétroviseur intérieur sans encadrement permet d’obtenir une visibilité correcte sur l’arrière. Tant mieux, car la surface vitrée n’est pas des plus généreuses.
Les manœuvres sont facilitées par une vue arrière à 180 degrés, une représentation sommaire du dessus et un diamètre de braquage à 10,5 m : « C’est l’avantage d’avoir un véhicule qui est à la fois court et étroit ».
À lire aussi Essai – DS 3 e-Tense : une nouvelle mécanique pour une nouvelle vie ?Afin de s’adapter à un maximum de revêtements, le SUV électrique compact propose des modes de conduite pas tous courants : Normal, Eco, Sable, Boue et Neige. « Même si c’est une deux roues motrices, on a un système de motricité renforcée pour pouvoir évoluer sur surfaces meubles ». Sans aller jusqu’à l’arrêt complet, le freinage régénératif peut s’intensifier en sélectionnant le mode B (Brake).
Les premiers ralentisseurs trahissent « le châssis rigide avec barre Panhard à l’arrière. C’est toutefois pas trop ferme ». En outre, avec du bruit de mobilier, les pneus à flancs épais se montrent « un poil rebondissants ».
Quelle épreuve pour l’Avenger ces routes sinueuses !
En ville, la direction est apparue « douce, très agréable, très précise et dotée d’un bon rappel naturel ». Sur routes sinueuses, « le train avant ne suit pas aussi bien ». Dès que Maxime Fontanier force un peu dans les virages, il sent que le véhicule « a tendance à élargir la trajectoire ». Et même quand on accélère, le système « a du mal à passer le couple au sol, ce qui a tendance à patiner un petit peu et à faire jouer l’antipatinage ».
A cela s’ajoute une « pédale d’accélérateur qui n’est pas hyper franche ». Le meilleur est à rechercher du côté de celle des freins : « Elle est agréable, avec un dosage précis, ce qui n’est pas toujours le cas sur les véhicules électriques ».
L’Avenger est avant tout une Jeep, qui « privilégie la souplesse et la garde au sol (20 cm) pour monter sur les trottoirs, plus que le maintien dans les virages ». D’où une prise de roulis « relativement marquée » compensée par « un bon maintien dans les sièges ». Les limites de la qualité de fabrication se font ici aussi ressentir par des bruits de mobilier lorsque la chaussée est dégradée.
Elle aime quand ça grimpe ou descend fortement
Sur un chemin caillouteux assez raide, le Jeep Avenger montre d’excellente aptitude à la grimpette. Grâce à ses diverses protections qui seront également très utiles en ville, la carrosserie ne craint pas trop une telle exploitation.
Le SUV compact est doté d’une aide à la descente qui sera appréciée dans les situations difficiles. En appuyant à la suite sur 2 boutons éloignés, « la voiture descend ensuite toute seule, pas très vite, mais au moins elle accroche bien, rectifiant quand le système sent que ça dérape ». Il reste possible d’appuyer sur l’accélérateur. Mais dès qu’on le relâche, le Jeep revient à une allure plus prudente : « C’est vraiment très agréable comme système ».
Cette expérience satisfait notre journaliste essayeur : « Franchement, pour un deux roues motrices, il se débrouille très bien cet Avenger. Ce qui prouve son ADN Jeep. Ce n’est pas que du marketing ».
Jeep Avenger : pas trop mal sur voies rapides
L’autoroute n’est sans doute pas le terrain de jeu privilégié de l’Avenger dont la vitesse de pointe est limitée à 150 km/h. Toutefois l’accélération est très largement suffisante pour bien s’insérer sur les voies rapides : « Ils annoncent 9 secondes pour le 0 à 100 km/h ».
Contre toute attente au regard des précédentes observations, le niveau sonore « est très correct » à 120 km/h, vitesse maximale en Espagne où a été réalisé cet essai. Pas trop de bruits d’air, certes, mais au niveau des roulements, ça va dépendre de la chaussée. Si elle est granuleuse, ça se ressent pas mal dans l’habitacle. Avec les aides à la conduite qui sont maximales dans la finition Summit, « la voiture reste bien entre les lignes, sans osciller ».
Il faudra compter sur une consommation de l’ordre de 22 kWh/100 km dans ces conditions, contre un peu moins de 18 en usage mixte. Ce qui se traduit en autonomies réelles par 230-240 km sur autoroute, 300 km en usage mixte, et 350 km en ville.
Sur un chargeur en courant continu, la puissance pourra s’élever jusque 100 kW, pour retrouver 80 % d’énergie dans les 30 minutes. Pour les bornes AC, l’Avenger embarque un appareil 11 kW.
Tarifs du Jeep Avenger
La grille tarifaire du Jeep Avenger démarre à 36 500 €, hors bonus écologique. On passe à 42 500 € avec la finition haut de gamme Summit, sans compter les options.
« C’est un peu moins cher que le DS e-Tense et le Peugeot e-2008. Mais ça reste onéreux comparé à la MG4 ou à la Tesla Model 3 qui affichent aujourd’hui des tarifs canons avec des batteries de capacité équivalente. Mais ce ne sont pas des petits SUV urbains très sympathiques, comme celui-ci », conclut Maxime Fontanier.
Nous vous invitons à retrouver nos vidéos sur Youtube. En vous abonnant et en acceptant de recevoir les notifications, vous serez rapidement prévenu de nos nouvelles publications.
À lire aussi Jeep annonce une version quatre roues motrices pour l’Avenger électriqueVous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
Tant mieux que la Model 3 et la MG4 ne soient pas des SUV! Donc, maintenant, le fait de ne pas être un SUV devient un défaut! On va où, là?? Il en faut pour tous les goûts. Apparemment, pour certains, il ne faudrait sur la route que et uniquement des SUV!
22 kWh / 100 sur autoroute, soit la conso de la e-208, pas mal !
A titre de comparaison, la e-2008 et DS3 tournent à 26 kWh / 100 !
Donc il est plutôt prometteur ce nouveau bloc moteur de Stellantis, hâte de voir les Supertest pour confirmer ça
J’adore son look! Enfin un joli VE ! Les prestation sont correctes bien que le tarif soit salé, surtout celui de la version dite « haut de gamme » qui ne comporte, en fin de compte, le minimum vital en équipement.
En revanche pour une Jeep, c’est pas terrible. Pas de 4×4, puissance et couple faible pour un VE, surtout une Jeep et surtout pour ce tarif.
Dommage que l’essai ne détaille pas du tout l’infodivertissement. On sait qu’il y a CarPlay sans fil et avec recharge à induction, c’est déjà ça.
Si son prix est réajusté à la baisse, au niveau de la MG4 luxury, je suis preneur ! :-)
Autonomie très limitée et rapidité de recharge très moyenne. C’est un joli jouet.
Rendez-vous dans 1 an, et on verra lorsque les chiffres de ventes, qui eux sont bien plus tangibles qu’un prix de » véhicule de l’année » (…), seront connus, si elle sera dans les meilleures ventes …
Maintenant, en dehors de l’aspect, si cher aux journalistes, elle risque de payer son autonomie très quelconque, conséquence de la énième version sur la base (208) non dédiée de Stellentis, à la batterie trop réduite, avec un rapport qualité prix mal placé, par rapport aux meilleures.
Je ne pensais pas voir écrit un jour « un Jeep ». Mais bon, puisque le marketing veut masculiniser les SUV, allons-y même si c’est moche.
« que vaut le premier SUV électrique de Jeep ? »Il ne vaut pas grand chose, plaira aux b*b*s parisien pour grimper les trottoirs, pour le reste il n’y a rien de JEEP, c’est du stellantis pur jus, avec la finition playmobil en prime.
MG peu dormir tranquille, sa MG4 est bien plus recommandable que ce parpaing.
Ce Jeep devrait trouver sa clientèle à court terme, par son look et son positionnement prix en interne Stellantis (et un coup supplémentaire au pauvre DS3) ; mais à l’arrivée des VE sous les 30k€ sa carrière risque de se compliquer.
Elle est jolie de l’extérieur, certes.
Mais…
– le tunnel central qui incommode / empêche le 5ème passager, et
– le fond qui n’est pas plat lorsqu’on rabat les sièges arrières
C’est bête et rédhibitoire !
L’Avenger est avant tout une Jeep, qui « privilégie la souplesse et la garde au sol (20 cm) pour monter sur les trottoirs, plus que le maintien dans les virages ».
C’est un constat que les Jeep montent souvent sur les trottoirs réservés aux piétons ou un encouragement à le faire ?
Ce n’est pas « un peu moins cher que le DS 3 e-Tense » (quel nom ridicule) c’est plus de 5000 euros de moins. Alors que le modèle de DS a une suspension moins confortable. Par contre ces accoudoirs durs c’est un choix franchement étrange. Il faudrait vérifier que ce Jeep a les mêmes aides à la conduite que la Fiat e-500, qui évitent les freinages fantomes et les lectures de panneaux dangereuses.
1er véhicule à embarquer un GMP Emotors, si je ne m’abuse
Face aux TM3 et MG4, la Jeep a pour elle le look SUV baroudeur qui plait.
A partir de 36 k€.
A ne pas confondre avec le look TMY qui n’a rien à voir avec un SUB baroudeur – mais qui se vend bien pour d’autres raisons.
Comment cette voiture a pu être élue « voiture de l’année » ? un assemblage de mécanique PSA, accastillage intérieur de FIAT 500E, look et qualité de fabrication JEEP, en quoi cela fait une voiture qui sort du lot ? un champion de la marge financière , probablement.