Aussi déroutant que cela puisse paraître, les SUV se déclinent aussi en coupé, avec pour principale différence une carrosserie à l’arrière surbaissé. Les lignes de l’Audi Q4 e-tron gagnent alors en dynamisme. La tentation devient encore plus grande de céder au jeu des options avec la Sportback. Attention toutefois à la facture finale qui pourrait rendre les modèles concurrents plus salivants.

Audi Q4 et VW ID.5

Le coupé et le SUV Q4 e-tron partagent une même empreinte au sol de 4,588 x 1,865 m. Seule la hauteur diffère selon les chiffres relevés sur la brochure de 50 pages diffusée tout juste avant l’été 2022 : 1,614 m pour la version à hayon arrière profilé, contre 1,632 m avec la carrosserie classique.

Le Sportback s’appuie sur la même base que le Volkswagen ID.5 (coupé de l’ID.4) moins large de 1,3 cm, mais plus long de 1,1 cm. Les deux structures en fastback s’affichent cependant sous des présentations très différentes. Becquet et pavillon fuyant jouent favorablement sur le coefficient de traînée de l’Audi qui descend de 0,28 à 0,26.

Le modèle essayé

Revêtu d’un bleu Navarre métallisé en option à 950 euros, l’Audi Q4 40 e-tron Sportback qui nous a été confié bénéficiait de la finition S line trahie par les éléments façon aluminium au niveau de la face avant. Cette proposition arrive juste avant le haut de gamme Design Luxe.

Les jantes 20 pouces de série ont été remplacées par des 21 pouces EVO à 5 bras (+ 1 600 euros) montées en pneus Bridgestone Turanza Eco. Le regard de l’engin s’éclaire de phares Matrix Led (+ 1 320 euros).

Le toit ouvrant panoramique (+ 1 530 euros) en 2 parties couvre l’avant de l’habitacle, sans descendre jusqu’aux places arrière qui bénéficient tout de même du surplus de luminosité.

Groupe motopropulseur

Dans sa version 40, l’Audi Q4 e-tron Sportback embarque un moteur synchrone à aimants permanents qui développe une puissance de 150 kW (204 ch), pour un couple de 310 Nm. Animant le train en poupe, il est alimenté par une batterie lithium-ion 400 V d’une capacité énergétique exploitable de 77 kWh (82 kWh de capacité brute).

Garanti 8 ans ou 160 000 km, le pack alourdit de 400 kg le poids du véhicule qui s’élève ainsi à un minimum de 1 970 kg (2 045 kg sur notre modèle d’essai avec les options) pour un total autorisé en charge de 2 475 kg.

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En dépit d’un look qui se veut sportif, ce coupé électrique apparaîtrait presque sage avec ses 8,5 secondes pour réaliser l’exercice du 0 à 100 km/h, face à certains modèles concurrents en version 2 roues motrices comme le Volvo XC 40 Recharge (7,4 s) ou le Tesla Model Y (5,1 s).

Coffre et remorque

Derrière le hayon qui s’ouvre électriquement à distance grâce à la télécommande (+ 580 euros) se cache sous une tablette rigide escamotable un coffre de 535 litres. Son volume peut s’étendre à 1 460 l en rabattant le dossier en 3 parties (40/20/40) de la banquette. C’est respectivement 15 l de plus et 30 l de moins que sur le SUV classique.

Les espaces derrière les roues sont bien creusés. Un double fond permet de loger plus que les câbles de recharge, mais pas de frunk sous le capot avant.

Si tout cela ne suffisait pas, l’Audi Q4 e-tron Sportback peut tracter une remorque freinée jusque 1 000 kg, et 750 kg si elle ne l’est pas. Sur notre modèle d’essai, un bouton à gauche, dans le coffre, permet de libérer la boule d’attelage qui se verrouille en la remontant du pied. Ce système est proposé en option à 1 110 euros.

Une banquette pour 3

Le toit fuyant n’empêche pas de loger sur la confortable banquette du Q4 Sportback trois personnes mesurant jusqu’à un peu plus de 1,80 m. Au-delà, les têtes flirteront avec le pavillon. Grâce à un empattement de 2,764 m, l’espace aux jambes est très généreux. Le discret tunnel de service nuit à peine au passager assis à la place centrale.

Des rangements sont disponibles en aumônière derrière les dossiers des fauteuils en face d’eux et dans les contreportes. Le confort de tout ce petit monde est augmenté par la climatisation trizone (+ 810 euros). À noter que les vitres latérales s’éclipsent entièrement au besoin.

Le point de vue du conducteur

À part les parties en plastique rigide dont certaines font un peu tâche en bas du tableau de bord et au niveau des contreportes sur une Audi en finition S line, la présentation qui attend le conducteur et son voisin de droite nous est apparue « somptueuse » sur la Q4 Sportback. La qualité de fabrication est également au rendez-vous.

Nombreux espaces de rangement avec porte-gobelets et accoudoir central réglable longitudinalement, prises 12 V et USB, et chargeur à induction pour Smartphone (+ 560 euros) sont au service de ces deux passagers. Très confortable, la sellerie haut de gamme est en cuir nappa (+ 2 300 euros), avec réglages électriques (+1 025 euros), et fonction chauffante (+ 400 euros).

Nous avons apprécié l’ergonomie des commandes sur le SUV électrique coupé d’Audi, bien mieux pensée que chez Volkswagen. Un bon point à ce sujet concernant les raccourcis au service du système de ventilation.

À savoir avant de s’élancer

L’instrumentation est riche en détail, notamment concernant la cartographie du GPS qui peut s’insérer, à la place des indications de l’ordinateur de bord, entre le cadran dédié aux valeurs énergétiques et le compteur de vitesse. Avec une belle fluidité, le système multimédia compatible Apple CarPlay et Android Auto bénéficie également de la finesse du graphisme. La route à suivre apparaît sur des vues géographiques saisissantes.

Cinq modes de conduite sont à disposition : Efficiency, Comfort, Auto, Dynamic et Individual. Avec ce dernier, le conducteur pourra intervenir sur la dureté de la direction (Confortable ou Sportive) et la réponse à l’accélération (Economique, Equilibrée et Sportive). Mais pas sur la suspension qui n’est pas ici pilotée. Notre Audi Q4 40 e-tron Sportback s’appuie sur un châssis Sport.

Aplati en haut et en bas, le volant cuir à double branche cache les 2 palettes qui permettent de jouer sur la puissance de régénération. Ce dispositif est précieux en conduite dynamique.

Sur routes sinueuses

La fermeté du châssis du Q4 Sportback a été appréciée par Maxime Fontanier : « On sent qu’on a un véhicule, certes, lourd, mais rigide, et qui répond bien ». Et au niveau de la direction ? « Elle offre un bon feeling, en mode dynamique. On a un bon retour d’informations. C’est pas trop souple », rapporte-t-il. Une relative prise de roulis n’empêche pas au SUV coupé d’enchaîner à merveille les virages sur un revêtement moyen.

Le freinage, avec des tambours à l’arrière, est moins convaincant. Non pas en raison d’un défaut d’efficacité global, mais du fait d’une pédale mollassonne qui ne dissimule pas un certain manque de mordant.

Bien qu’équipée du même châssis et de la même motorisation, l’Audi dévoile un comportement plus fun et plus précis que le Volkswagen ID.5. Ce que notre essayeur explique par une différence au niveau des tarages de suspension, ainsi que des dimensions des voies et de l’empattement.

De la ville à l’autoroute

En ville, l’Audi Q4 e-tron Sportback excelle par son silence de fonctionnement, sa douceur d’utilisation, celle de sa direction, la très bonne visibilité procurée par la rétrovision intérieure en raison de la grande lunette du hayon, les larges rétros à l’extérieur, la relative compacité de l’engin, et le diamètre de braquage de 10,20 mètres. Ce dernier est un modèle du genre pour un engin de ce gabarit.

La version 3.0 du logiciel apporte en outre la vue à 360 degrés qui faisait défaut jusque-là et qui facilite les manœuvres pour se garer en ville.

Avec une vitesse de pointe bridée à 160 km/h, autant vivre l’autoroute de façon apaisée avec ce SUV électrique coupé. D’autant plus que la très bonne insonorisation s’y prête. Elle est cependant le résultat de deux options : vitrage latéral avant (+ 140 euros) et pare-brise (+ 410 euros) acoustiques.

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Dans ces conditions, les bruits de roulement sont bien contenus et les raccords de la chaussée bien filtrés. « C’est plutôt pas mal en termes de confort sur longs parcours », met en avant Maxime Fontanier.

Aides à la conduite perfectibles

L’exemplaire de Q4 e-tron Sportback à notre disposition était doté du pack Assistance Sécurité apportant toutes les aides à la conduite, contre 1 200 euros supplémentaires sur la facture. On y trouve en particulier le régulateur de vitesse avec mode bouchon et le maintien de la distance avec les autres véhicules.

« Ça marche très bien. Mais je ne suis pas très fan de la manette derrière le volant pour régler le régulateur de vitesse. Je préfère quand c’est sur les branches du volant », souligne l’homme à la casquette.

En outre, sur la vidéo, il pointe par l’exemple le manque d’efficacité et de finesse de l’aide au maintien de ligne : « La voiture fait des écarts, elle met du temps à revenir ».

Autonomie, consommation et recharge

Sur près de 1 800 km, avec une vitesse moyenne de 87 km/h, notre journaliste essayeur a enregistré une consommation moyenne de 24,7 kWh/100 km. Les chiffres pourraient descendre à 16,5-17 kWh/100 km en été à vitesse stabilisée et en mode Eco. De quoi parcourir au mieux un peu plus de 450 km en frisant la panne d’énergie.

À 130 km/h, dans des conditions idéales, il faudra s’attendre à une conso de 23,5 kWh/100 km, pour à peine plus de 300 km après recharge complète.

Cette dernière pourra s’effectuer sur les chargeurs DC jusqu’à une puissance maximale de 135 kW. C’est quasiment 100 kW de moins que sur les Kia EV6 et Hyundai Ioniq 5. Retrouver un niveau de 80 % d’énergie prendra au mieux entre 30 et 35 minutes.

Tarifs

Les Audi Q4 35 e-tron SUV classique et coupé démarrent respectivement à 44 750 et 46 750 euros TTC hors bonus en finition d’entrée de gamme. Les tarifs pour les modèles 40 passent à 50 900 et 52 900 euros. En finition S line, comme l’exemplaire que nous avons essayé, la Q4 e-tron Sportback grimpe à 62 400 euros. Mais en ajoutant les options, elle serait facturée 78 755 euros.

« Là, on nage dans des tarifs totalement délirants même si Audi est une marque premium », lâche Maxime Fontanier.

« Même si le véhicule est très bien fabriqué, avec une finition impeccable, ça ne justifie pas le surcoût par rapport à une Kia EV6, une Hyundai Ioniq 5, ou un Tesla Model Y qui sera beaucoup plus performant, plus spacieux et mieux équipé pour moins cher et davantage d’autonomie », justifie-t-il en rappelant l’arrivée des modèles chinois concurrents. Ainsi les Xpeng P7, Nio ES8 et Voyah Free que le journaliste spécialisé est allé découvrir en Norvège.

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