Devant les objectifs CO2 toujours plus exigeants, Mazda a fait le choix de « simplement » profiter du partenariat avec Toyota en allant cloner sa Yaris : un moyen d’affilier à sa gamme la référence des citadines hybrides. Originalité, l’ancienne Mazda 2, qui possède notamment plusieurs offres microhybrides, va se partager la tête d’affiche en restant au catalogue !

Que vaut alors à l’utilisation cette Toyota Yaris rebadgée ?

Copie quasi conforme

Sur le plan du look, la Mazda 2 se différencie très, très peu de sa cousine Yaris. Jugez plutôt : mis à part les logos sur la calandre, les jantes, le volant et le hayon, c’est statu quo ! Le logo « Hybrid » est même totalement repris de Toyota.

Notre version haut de gamme Select est en revanche la seule à récupérer des jantes Mazda, assez classiques. Le nuancier est partagé avec la Yaris ; les fans du « Soul Red Crystal » qui rend les Mazda si sexy en seront hélas pour leurs frais…

Mais faut-il se plaindre de l’apparence tant récupérée de la Yaris ? Point du tout. L’auto garde un avant assez aiguisé, et des hanches larges, pour un charisme jamais atteint dans la lignée de l’auto. On regrettera juste que Toyota se réserve des livrées encore plus charismatiques, avec notamment des jantes 17″ qui remplissent mieux les passages de roue… et même une très récente version GR Sport, surfant sur le succès de l’iconique version GR. On peut penser que Mazda reste en 16’’ pour l’objectif CO2, et à croire le peu de chances de résurrection de la griffe MPS, il semblerait que l’on en reste là.

… idem à l’intérieur

C’est du pareil au même à bord. Il faut s’habituer à rouler dans une Yaris avec le badge Mazda au centre du volant, certes ici avec une sellerie cuir-tissu spécifique. La planche de bord et les contreportes sont plutôt bien dessinées et fabriquées, même si on connaît plus joyeux dans la catégorie et… chez sa demi-sœur Mazda 2 « classique » ! Les sportifs apprécieront les fonds de compteurs circulaires ; mais les plus technophiles ne seront pas éblouis par les graphismes vieillissants des écrans de l’auto. Toyota installe progressivement un nouveau système multimédia « Smart Connect », désormais très à jour ; arrivera-t-il sur la Mazda 2 ?

Notons sur ce point qu’à l’image du partenariat Toyota/Suzuki, le géant nippon a refusé de partager son système GPS, ce qui importera peu les utilisateurs d’Android Auto et d’Apple CarPlay, qui répliqueront sans attendre leurs applications favorites.

Pas de miracle au niveau de l’habitabilité arrière, avec un dossier de banquette assez raide, une garde au toit plutôt limitée, on préfèrera aussi se limiter à deux passagers sur la banquette. Le coffre de 285 L est dans la moyenne de la catégorie, mais on ne pourra bénéficier d’un plancher plat, une fois la banquette rabattue.

Aisance et sobriété record au volant

Bientôt 25 ans d’hybridation pour Toyota, donc plus de crainte à avoir côté consommation et agrément de conduite. Si cette Mazda 2 récupère logiquement le train épicycloïdal opérant comme une transmission à variation continue, elle bénéficie des gros progrès d’agrément des récentes hybrides Toyota. L’électrique vous permettra toujours un décollage rapide et sans bruit du feu, et verra ensuite s’y associer le thermique dans une parfaite symbiose. Les 116 ch en puissance cumulée pour les 1 125 kg de l’auto permettent un allant très satisfaisant à l’auto (0-100 km/h en 9,7 s) ; le thermique évitant bien plus les montées en régime lancinantes typiques des premières générations. Si le trois cylindres peut être un peu vibrant, notamment quand il démarre automatiquement à froid, il est globalement silencieux… bien que l’insonorisation de l’auto la garde plus rangée du côté des urbaines que de ses concurrentes les plus modernes et polyvalentes.

Cette Mazda 2 profite de la plateforme réussie TNGA-B pour proposer un bel agrément de conduite : direction précise, bonne agilité, confort correct, châssis équilibré avec un train arrière qui enroule gentiment : une auto agréable à rouler, comme une Mazda doit l’être !

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Les bonnes performances de l’auto la rendent à l’aise sur autoroute, avec une consommation raisonnable de 6 L/100 km… bien qu’elle soit sensiblement plus élevée que les excellentes valeurs en urbain (entre 3 et 4 l/100 km !) et extra-urbain (3,9 l/100 km sur route) : attention à la chute d’autonomie soudaine, une fois sur le ruban autoroutier ! Idem, en plus d’une insonorisation un peu légère, nous l’avons dit ; le régulateur adaptatif propose des interdistances peu réalistes demandant de « déboiter » rapidement très en amont des camions de la voie de droite. Notons que les faibles consommations sont en rapport avec les rejets de CO2 très mesurés de 87 à 92 g.

Quelques nuances d’équipements

Mazda et Toyota proposent chacune une politique d’équipements propre, avec en revanche un même échelonnage avec des finitions « tout compris », sans beaucoup d’options. Notre finition Select, affichée à 27 500 € hors options, est suréquipée (système de conduite semi-autonome avec centrage de voie, affichage tête haute, caméra de recul, sièges chauffants…). Elle se positionne face à la Yaris Iconic, affichée à 26 900 € qui fait des efforts supplémentaires en présentation, avec des jantes 17’’ et un intérieur plus chatoyant. Idem pour la finition GR Sport, à la présentation… sportive. Aussi, la Mazda 2 Hybrid démarre à 22 500 € contre 22 400 € pour la Yaris équivalente.

Une histoire de badges

Lancée quelques mois avant la première auto hybride rechargeable de la marque, le SUV CX-60, cette première hybride de la marque issue de la Yaris respecte globalement l’esprit de famille : look agréable, agrément de conduite ; elle y ajoute une sobriété record, notamment en urbain et périurbain. La sœur Mazda 2 mild-hybrid restera plus raffinée à l’intérieur et adaptée à tous les amateurs de conduite à l’ancienne : quatre cylindres atmosphérique, boite mécanique… Un peu plus silencieuse et à l’aise sur autoroute, également. À vous de choisir, en fonction de votre utilisation, et de la proximité de distributeurs Mazda… ou Toyota !

 

On a aimé
  • Bon rapport prix/équipements
  • Agrément de conduite
  • Design toujours réussi
  • Excellentes consommations, surtout en urbain et périurbain


On a moins aimé
  • Peu de différenciation avec la Yaris et livrées plutôt austères
  • Insonorisation moyenne
  • Régulateur de vitesse adaptatif peu réaliste
  • Écrans un peu datés

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