Convertir le monde entier aux énergies renouvelables va réclamer un investissement absolument colossal dans les années à venir, mais ça sera toujours moins que de continuer à se reposer sur les carburants fossiles, selon Elon Musk.

Une construction massive d’usines alimentées par des panneaux solaires et de raffineries de métaux sera nécessaire durant les vingt prochaines années pour assurer la génération d’énergie renouvelable et la capacité de stockage d’électricité nécessaire pour alimenter l’économie mondiale exclusivement sans émission, selon le Master Plan Part 3 publié par Tesla la semaine dernière. “La Terre va passer à une économie basée sur l’énergie renouvelable” a déclaré Elon Musk lors d’un évènement à Austin, au Texas. “Et cela arrivera suffisamment tôt pour que nous puissions tous le voir.”

Le patron de Tesla voit un réseau électrique alimenté par vent et soleil, d’énormes usines de production de batterie, des réservoirs d’hydrogène pour stocker l’énergie, un réoutillage des industries lourdes comme l’acier ou la production de ciment ainsi que des maisons et des lieux de travail réchauffés ou refroidis par des pompes à chaleur.

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Évidemment, tout ceci à un coût colossal avec des chiffres qui dépassent les limites de l’imagination. Selon les calculs d’Elon Musk, le système d’énergie global a besoin pour tourner d’une puissance de 30 000 GW (soit 30 milliards de kW) et d’une capacité de stockage de 240 000 GWh. Des chiffres à comparer aux 3,214 GW de puissance en 2021 et 1,432 GW de stockage annoncé à la fin des années 2030 en énergie renouvelable et qui nécessiteraient donc des investissements à hauteur de 10 000 milliards de dollars pour atteindre les objectifs. Mais, toujours selon le célèbre entrepreneur, continuer à produire du pétrole, du charbon et du gaz naturel nécessiterait dans le même temps des dépenses à hauteur de 14 000 milliards de dollars.

Ces 10 000 milliards de dollars, “ce n’est pas énorme”, selon Musk, qui le compare aux 100 000 milliards de dollars annuels de l’économie mondiale. “Sur 20 ans, cela ne représente que 0,5 %”.

En suivant le scénario de Musk, le secteur de la sidérurgie connaîtrait une explosion de la demande, avec un budget à prévoir de 502 milliards de dollars d’exploitation minière et 662 milliards de dollars pour traiter ensuite nickel, lithium, cuivre et d’autres matériaux pour qu’ils soient utilisés dans des batteries. Au plus haut, il faudrait creuser 3,3 milliards de tonnes chaque année pour obtenir les métaux nécessaires à la transition, une nouvelle fois un chiffre qui coupe le souffle jusqu’à ce que l’on le mette en face des 15,5 milliards de tonnes extraites actuellement annuellement pour les carburants fossiles.

Le recyclage commencera à remplacer de façon notable l’arrivée de nouveaux métaux à partir de 2040, quand les batteries, les panneaux solaires et les éoliennes en fin de vie seront disponibles pour être réutilisés. D’autres matériaux seront moins ou plus du tout utilisés en remplaçant par exemple l’argent par le cuivre dans les panneaux solaires, du graphite artificiel dans les batteries ou en éliminant les terres rares des éoliennes.

“Un futur électrifié et durable est techniquement possible et requiert moins d’investissement et d’extraction de matériaux que de continuer la politique énergétique actuelle”, conclue le document.

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