Hyundai Kona et Aiways U5 en recharge

À 52 ans, Olivier Delpierre a eu plus de 25 voitures dans sa vie. Après un premier passage malheureux par la mobilité électrique en 2008, suivi d’un désert de 6 ans, il ne reviendrait désormais plus à des modèles essence ou diesel. Surtout pour effectuer ses 4 000 kilomètres mensuels.

Un passionné des voitures

Citroën CX ou Aiways U5 : Olivier Delpierre est du style à vouloir découvrir un peu tout ce qui se fait d’original en matière d’automobiles. Il fait partie des conducteurs qui sont arrivés tôt à l’électrique en nourrissant à la base une passion pour les voitures. Ce n’était pas un cas isolé en 2008, lorsqu’il a acquis pour 2 000 euros un Citroën Berlingo à batteries nickel-cadmium.

« Électronicien de formation, je venais de m’établir comme artisan électricien. Je suis tombé sur cet utilitaire qui collait bien à ma nouvelle vie professionnelle. C’est toutefois avec une approche de technicien un peu avant-gardiste que j’ai acheté ce véhicule », commente notre interlocuteur.

« J’ai toutefois connu bien des misères avec le Berlingo électrique dont l’autonomie sur une recharge me permettait au mieux de passer du Val-d’Oise à l’Essonne », avoue-t-il.

8 000 km en 10 mois

« Mon premier gros problème avec cet utilitaire est arrivé très vite, avec l’explosion du bac de batterie sous le tunnel de l’A14. Le professionnel qui m’avait vendu la voiture, sans doute obtenu dans un lot des domaines, n’y connaissait visiblement rien en véhicules électriques. L’engin sortait a priori du parc d’une mairie, pour l’entretien des espaces verts », raconte Olivier Delpierre.

« Heureusement, je suis tombé ensuite sur le concessionnaire Citroën de Colombes pour lequel cette technologie n’avait pas de secret. Il m’a aidé à sortir de l’impasse. Déjà en réintégrant le Berlingo dans le circuit officiel qui imposait la location des batteries, contre 150 euros par mois. Il a alors pu me remplacer le bac défectueux », apprécie-t-il encore.

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« Quelque temps plus tard, un voyant moteur s’est allumé au tableau de bord. Le Berlingo s’est brusquement immobilisé, surprenant les automobilistes qui me suivaient. J’étais alors sur la file de gauche de l’A86 à hauteur de Gennevilliers. Cette fois-ci, c’étaient les charbons du moteur qui étaient à remplacer », rapporte-t-il.

Des barils de pétrole devant les yeux

« Puis il y a eu une panne de ventilateur qui a ruiné à nouveau les charbons, et encore un autre problème peu de temps après. Bref, de septembre 2008 à juin 2009, je n’ai pu parcourir que 8 000 km. Citroën Colombes m’a mis en rapport avec Accus Service, près de Bordeaux, qui rachetait à l’époque ce genre de véhicules. Ce fut fait pour 500 euros. Les deux établissements ont vraiment très bien géré mon problème à l’époque », remercie Olivier Delpierre.

« De 2009 à 2015, j’ai repris des véhicules thermiques. Et puis j’ai eu une prise de conscience. Je roulais beaucoup. J’ai calculé ce que ça pouvait faire en nombre de barils de pétrole. Je pouvais même les visualiser. Et là, je me suis dit que ce n’était plus possible, que je devais essayer à nouveau une voiture électrique », nous confie-t-il.

« J’ai alors acheté 4 700 euros un Renault Kangoo Z.E. 5 places d’occasion que j’ai gardé 2 ans, pour 20 000 km effectués. C’était un véhicule pratique, sans aucun agrément. Il acceptait 35 sacs de 35 kg chacun, chargés sur palettes. Je glissais ça dans le coffre directement avec un chariot élévateur. J’ai pu couler grâce à ce véhicule 8 à 10 tonnes de béton », explique-t-il.

Vacances à 250 km de la maison

« En 2019, j’ai acheté un Peugeot Partner Tepee Galicia Electric 16 000 euros. Il affichait 500 km au compteur. Il était superbe, très confortable, et bien équipé avec sa clim et les tablettes à l’arrière pour les enfants. Je l’ai aussi conservé 2 ans, mais j’ai parcouru 30 000 km avec lui », chiffre Olivier Delpierre.

Peugeot Partner Tepee Electric

« Nous nous en sommes servi plusieurs fois pour partir en vacances d’été. Avec nos deux enfants, nous étions quatre à bord, en plus du chien berger créole de 18 kg. Nous aimions tous bien ce ludospace. Pour les grands départs, deux vélos étaient installés sur le toit, et deux autres sur le hayon », se souvient-il.

« Le Partner électrique n’avait ainsi qu’une autonomie de l’ordre de 120 km. Mais il disposait de la recharge CHAdeMO. Pour rejoindre Fort-Mahon dans la baie de Somme depuis la région parisienne, nous prenions les routes secondaires et nous arrêtions 3 fois pour brancher le véhicule : Auchan Beauvais, Amiens, puis pas loin de l’arrivée. Il nous fallait 5 à 6 heures pour boucler les 250 km », témoigne-t-il.

40 000 km en un an avec le Hyundai Kona

« Aujourd’hui, je suis prof d’électrotechnique auprès de jeunes de 15 à 18 ans dans une section pro, en Touraine. J’aime leur faire programmer des automates. Je cherche sur place une maison. En attendant, j’effectue environ 1 000 km par semaine pour rentrer chez moi. Je réalise désormais mes déplacements avec un Hyundai Kona électrique que j’ai acheté neuf 29 000 euros », expose Olivier Delpierre.

« J’ai bénéficié d’une belle remise de 10 % sur un modèle d’entrée de gamme. Avec lui, l’électrique est passé du rôle de seconde voiture à celui de véhicule principal en détrônant un Ford Grand C-max. Il est un peu petit, mais, jusqu’à présent, les grands voyages familiaux ont été effectués avec lui : Bretagne, Cap-Ferret, Salzbourg en Autriche, Europa-Park en Allemagne, etc. Et toujours à quatre, avec le chien, les quatre vélos et un coffre sur boule d’attelage », détaille-t-il.

Coffre sur boule d'attelage - Hyundai Kona électrique

« C’est un vrai régal de le conduire sur les routes de montagne. Quand nous le pouvons, nous exploitons les bornes Ionity. Là, le Kona électrique est un peu décevant en puissance de recharge. Ce qui ne le rend pas vraiment moins cher à l’utilisation qu’une voiture thermique », compare-t-il.

Nouveau venu : Aiways U5

« Lorsque la boîte automatique du Grand C-max a cassé, nous nous sommes mis à la recherche d’un véhicule électrique spacieux. J’avais lu des retours assez positifs d’essais de l’Aiways U5. Le principal défaut relevé par les journalistes était alors l’ingérence du système de conduite », remonte Olivier Delpierre.

« En décembre, les commerciaux de la marque n’avaient pas fait leurs chiffres. J’ai pu bénéficier, en plus des 6 000 euros du bonus gouvernemental, de 5 000 euros de remise, et d’une reprise inattendue du Grand C-max pour 4 700 euros, malgré le problème de boîte. Ainsi, notre modèle neuf dans une série limitée très bien équipée nous est revenu à 27 000 euros », calcule-t-il.

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« Pas très grande, ma femme apprécie d’avoir au volant une position en hauteur. Elle a été emballée de suite par l’Aiways U5. Nous avons reçu notre exemplaire le 7 février dernier. Il totalise à ce jour 5 000 km au compteur. C’est un véhicule très agréable à conduire au quotidien, très spacieux, et très silencieux. Il y a juste un peu de bruits d’air au niveau des vitres », juge-t-il.

« Avec lui, je déconnecte la reconnaissance des panneaux. Le régulateur de vitesse adaptatif fonctionne relativement bien, mais il fait ralentir l’U5, qu’il y ait du monde devant ou pas », complète-t-il.

Hyundai Kona vs Aiways U5

« Ma femme et moi avons dû rejoindre Cap-Ferret depuis Vouvray ; elle en U5 et moi en Kona. Ce qui nous a permis d’effectuer quelques comparaisons. Déjà au niveau de la consommation. En roulant à 110-120 km/h, le Hyundai a eu besoin d’un peu moins de 15 kWh/100 km. C’est d’ailleurs ce que j’obtiens habituellement avec lui. En revanche, avec l’Aiways, il faut compter 5 kWh de plus, soit 20 kWh/100 km », aligne notre lecteur.

« Le SUV coréen me permet d’effectuer un Paris-Vouvray sans m’arrêter. En revanche, avec le chinois, je dois recharger à Blois », souligne-t-il.

« Même au niveau 3, le freinage régénératif de l’U5 est trop léger. Le système de palettes au volant du Kona est bien plus performant, allant même jusqu’à l’immobilisation du véhicule sans appui sur la pédale des freins. Il permet vraiment d’obtenir des consommations serrées », estime-t-il.

Une puissance de recharge qui divise

« Côté puissance de recharge en courant continu, l’Aiways est bien meilleur. Les 2 voitures bénéficient d’une capacité énergétique similaire de 63-64 kWh. Avec un superchargeur Tesla à Angoulême, le niveau d’énergie est passé de 35 à 95 % sur l’U5, pendant qu’il évoluait entre 50 et 85 % au tableau de bord du Kona », a observé Olivier Delpierre.

« Au-delà de 80 % d’énergie, le premier dispose d’une puissance de recharge plus élevée que le coréen à 60 %. Sauf tarif préférentiel, et pour une même quantité d’énergie reçue, l’Aiways coûtera moins cher que le Hyundai en passant chez Ionity qui facture à la minute », prévient notre interlocuteur.

Un petit penchant pour…

« De tous les véhicules électriques qui sont passés à la maison, c’est le Hyundai Kona que je préfère. C’est une voiture très joueuse et très sympathique à conduire. C’est cependant avec l’Aiways que j’aime voyager loin, en restant à 110-120 km/h sur l’autoroute », reconnaît Olivier Delpierre.

« J’aimerais bien essayer les Tesla Model Y et Model X. Mais ces voitures sont chères. Je serais assez tenté par un Mercedes EQV d’occasion. Et par une moto électrique aussi, une Zero, par exemple », réfléchit-il.

« Je ne regrette absolument pas d’être passé à la voiture électrique, et je ne reviendrais pas en arrière. J’adorais auparavant bricoler sur mes voitures V6, GPL, diesel, etc. Mais je devais être trop souvent dessus. Aujourd’hui, même ma tondeuse à gazon est électrique. Et si je devais acheter un tracteur tondeur, il le serait aussi », imagine-t-il.

« Lorsque nous serons dans notre nouvelle maison, en Touraine, je l’équiperai d’une grosse installation photovoltaïque, en particulier sur des carports. J’ai les compétences pour le faire, et je connais un bon fournisseur près de Nantes », conclut-il.

Automobile Propre et moi-même remercions chaleureusement Olivier Delpierre pour son excellent accueil et son enthousiasme communicatif.

Avis de l'auteur

Je me suis pas mal retrouvé dans le témoignage d’Olivier Delpierre. Déjà son passage par un véhicule électrique à batterie nickel-cadmium. J’avais franchi le pas un an plus tôt, avec cependant la chance d’être très bien entouré pour faire fonctionner au mieux la Renault Clio de 1996, puis le Kangoo Elect’Road de 2002. Sans cela, je n’aurais jamais pas pu parcourir environ 80 000 km au total avec ces véhicules, en presque 9 ans. Ils réclamaient une mise en eau des batteries tous les 3 000 km, étaient sensibles à tout. Humidité, chaleur, froid, routes salées, air chargé de particules, etc. : autant de raison de pannes et d’allumage de voyants au tableau de bord.

Aussi pour les vacances pas très loin du domicile. Avec la Clio, mon fils et moi avions dormi dans un hôtel à 70 km de chez nous pour rejoindre Créhange depuis Bar-le-Duc (130 km) où je résidais auparavant. Aucune tristesse. Au contraire, nous en avions profité pour découvrir la carte du restaurant et les environs. Avec le Kangoo, nous sommes allés plus loin à quatre, en Alsace, à 250 km. Également à Épinal et Mirecourt dans les Vosges. Et toujours avec beaucoup de satisfaction. Ce ludospace était équipé d’un prolongateur d’autonomie à essence, le plus souvent en panne, car trop peu souvent utilisé. Pas de recharge rapide. On profitait de visites, du temps passé dans un parc d’attractions ou au restaurant pour brancher le Kangoo.

Comme Olivier Delpierre, j’ai apprécié de passer du temps sur mes voitures thermiques que j’entretenais moi-même au maximum. Ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Si les électriques à batterie NiCd étaient également très exigeantes à ce sujet, c’est tout le contraire avec celles équipées de pack lithium-ion. Quelle tranquillité depuis !