En visite sur le site de Rennes, Carlos Tavares a annoncé un investissement majeur de 160 millions d’euros au sein de l’usine bretonne. Objectif : lancer la production d’un SUV Citroën 100 % électrique qui remplacera l’actuelle C5 Aircross.

Le constructeur automobile déroule sa feuille de route décarbonée. Dans le cadre de son plan stratégique Dare Forward 2030, Stellantis prévoit de ne vendre plus que des modèles électriques en Europe et de devenir neutre en carbone dans le monde en 2038. C’est pour atteindre cet objectif que le constructeur a récemment annoncé un investissement massif de 160 millions d’euros sur son site de Rennes, en Bretagne.

Un nouveau SUV électrique pour succéder au Citroën C5 Aircross

En tout, Stellantis prévoit de produire 12 véhicules électriques en France. L’usine bretonne accueillera donc la production d’un SUV électrique sur la future plateforme STLA Médium dès 2025. Actuellement, 30 % des véhicules qui sont produits sur le site de Rennes sont déjà électrifiés, notamment grâce au Citroën C5 Aircross hybride rechargeable. Le SUV Citroën est produit chaque jour à 360 exemplaires.

Présenté comme un « un véhicule familial haut de gamme », ce futur SUV électrique, dont le nom de code est CR3, succédera à l’actuelle C5 Aircross proposée aujourd’hui en essence, diesel et hybride. Il ne sera vraisemblablement pas à la portée de toutes les bourses, ni disponible dans d’autres motorisations qu’en 100 % électrique. D’ici à 2030, le groupe prévoit pas moins de 100 lancements, dont au moins 10 nouveaux modèles de 2022 à 2030. 75 seront électriques.

L’investissement au sein de l’usine rennaise permettra également au constructeur automobile de « poursuivre la réduction de son impact environnemental avec l’aide de la région Bretagne et de Rennes Métropole ». Dans son communiqué de presse, le groupe précise que « le site breton remplacera dès l’an prochain une de ses chaudières à gaz par une installation Biomasse, permettant de couvrir 45 % des besoins de chauffage du site via une énergie locale renouvelable ».

L’usine rennaise fait sa mue

Stellantis précise que l’usine sera également dotée d’un parc photovoltaïque de 90 000 m². Cette infrastructure doit permettre de couvrir « 30 % des besoins de l’usine en électricité » selon les mots de Carlos Tavares en visite dans l’usine. Le patron du groupe automobile précise que « Rennes sera demain un site compact et performant, son agilité lui permet de s’engager dans des projets audacieux comme il le fait aujourd’hui avec l’injection plastique ou ses actions en faveur de l’environnement ».

Cinq ans après son dernier passage à Rennes, Carlos Tavares souhaite également mettre l’usine « à jour » grâce à la création d’un atelier d’injection plastique. Derrière ce terme barbare, l’idée est de rendre les nouvelles lignes plus compactes et de limiter la logistique interne pour éviter les coûts annexes.

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Avis de l'auteur

C’est un beau projet et une bonne nouvelle pour la Bretagne et l’usine historique de la Janais. Néanmoins, la production de ce nouveau SUV 100 % électrique ne semble pas rassurer les travailleurs. Ils sont inquiets de « n’avoir bientôt qu’un véhicule pour faire tourner leur outil de production ». Les salariés aimeraient vraisemblablement avoir plus de pouvoir sur le choix des orientations stratégiques de l’entreprise. Pour qu’un projet industriel soit réellement durable, ils pensent, à juste titre à mon sens, qu’il doit aussi être « utile à l’emploi et utile à l’intérêt général ». Pour faire consensus, ce projet doit donc s’inscrire dans une dynamique de groupe, c’est le cas, mais aussi dans une stratégie à une échelle plus locale, pour engager toutes les parties prenantes concernées.