Total accélère son offensive dans le domaine de l’électromobilité. Fort d’une nouvelle organisation, le groupe entend se positionner sur tous les fronts. En France, il prévoit d’équiper 300 de ses stations en bornes de recharge ultrarapides d’ici à fin 2022.
On vous l’avait bien dit ! Dans le domaine de la voiture électrique, l’avenir appartient sans doute aux groupes pétroliers. Dotés de moyens financiers gargantuesques, ces géants de l’or noir sont de plus en plus nombreux à engager une transition verte. Total ne déroge pas à la règle avec une stratégie désormais multiénergie et des ambitions particulièrement fortes dans le domaine du véhicule électrique.
Une nouvelle organisation pour une nouvelle offensive
Jadis séparées, les différentes activités mobilités durables de Total sont désormais regroupées au sein d’une nouvelle direction Mobilités et Nouvelles Énergies. Celle-ci rassemble les structures qui ont récemment rejoint le groupe, telles que G2Mobility, startup spécialiste de l’électrique rachetée en 2018, ou Pitpoint, entreprise spécialisée dans le GNV acquise en 2017.
Une façon pour le groupe de mieux coordonner ses efforts, mais aussi d’atteindre ses objectifs en matière de réduction des émissions de CO2. « Total s’aligne aujourd’hui sur un objectif de neutralité carbone en 2050 sur l’ensemble de ses activités au niveau mondial, en incluant en Europe, dont la France, les émissions de CO2 de ses propres clients », souligne Stéphane Chambon qui assure avec Xavier Bourat la direction des Affaires publiques de cette nouvelle direction rattachée à Total Marketing France.
150 000 chargeurs en 2025
Aujourd’hui réparti dans cinq pays (France, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Allemagne) et constitué de plus de 20 000 points de charge, le réseau de recharge Total va considérablement augmenter au cours des prochaines années.
« Notre cible est d’opérer 150 000 points de charge à l’horizon 2025, dont 500 stations à fin 2022 équipées de bornes haute puissance 175 KW », chiffre Stéphane Chambon. « L’idée, c’est d’avoir un maillage parfaitement complémentaire sur le réseau Total avec une station tous les 150 kilomètres pour subvenir aux besoins de longue distance des utilisateurs. 300 seront déployées le long du réseau routier national, autoroutes comprises, et le reste en zone urbaine où nous allons développer des hubs de recharge », détaille-t-il.
« C’est une vision à date qui sera adaptée en fonction de l’évolution du marché », précise Xavier Bourat. « Sur le réseau routier et les autoroutes, nous équiperons les stations existantes avec un modèle qui se veut évolutif. On part aujourd’hui sur 6 à 8 places par station tout en anticipant de pouvoir en installer davantage en fonction de la demande. Tout cela sera harmonisé et piloté par une même plateforme avec une approche européenne. L’ensemble du réseau a été passé au peigne fin et les stations équipables ont toutes été identifiées. Nous en sommes à la phase de planification des travaux avec un plan de montée en charge jusqu’en 2022 », poursuit-il. Total est d’ailleurs signataire de la Charte « Objectif 100 000 bornes ».
L’ensemble des nouvelles stations déployées par le groupe seront couvertes. En matière de monétique, le lecteur de carte n’est pas prévu, mais un QR Code permettra de payer sa charge par Internet via une plateforme bancaire. « Pour l’instant et compte tenu de la réglementation en France, nous sommes sur une tarification à la minute. L’idée à terme c’est d’avoir un prix au kWh en fonction de la puissance », précise Xavier Bourat.
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Au cours des derniers mois, le groupe a multiplié les acquisitions et a notamment investi deux grandes métropoles européennes. Après avoir repris à Bolloré le réseau londonien Source London, Total a récemment été retenu par Paris pour reprendre et étendre le réseau Bélib. « Notre ambition, c’est de nous positionner sur tous les marchés », résume Xavier Bourat.
Les hubs de recharge sont également l’une des priorités du groupe français. Implantées au cœur des villes, ces « stations-service du futur » mélangent charge rapide et accélérée pour couvrir différents types d’usages. « Ces stations seront calibrées en fonction des besoins et des usages. Nous répondons aux appels d’offres des collectivités, mais pas seulement, puisque nous avons également du foncier en zones urbaines que nous pouvons exploiter. On travaille actuellement sur plusieurs projets qui devraient sortir de terre d’ici fin 2022 ».
Aussi dans le privé
« Sur l’électrique, on a vocation à adresser l’ensemble des cibles et des typologies de clients qui peuvent être amenés à avoir des bornes chez eux », souligne Xavier Bourat.
Outre le public, Total a donc une grosse appétence à répondre aux besoins de l’ensemble de la clientèle privée, qu’il s’agisse d’une entreprise désireuse de proposer des bornes de recharge à ses salariés ou au public qu’elle est amenée à recevoir ou d’un particulier souhaitant s’équiper en copropriété ou chez lui en maison (via la filiale Total Direct Energie).
Une ambition multiénergie
Si l’électrique est au cœur des dernières annonces, d’autres énergies sont également dans le scope de Total. Dans le domaine du GNV, le groupe compte déjà près d’une vingtaine de stations opérationnelles dans l’Hexagone et en prévoit plus d’une centaine d’ici à 2025. Ici aussi, l’ambition est européenne avec un objectif 2025 fixé à 450 stations.
Moins mature, l’hydrogène fait lui aussi partie des marchés visés par le groupe. Impliqué au sein de la filière depuis 2002, Total compte plus d’une vingtaine de stations en Allemagne, mais aussi quelques installations privatives pour l’alimentation de bus à hydrogène en Belgique et aux Pays-Bas. En France, la première station a été ouverte en juillet de cette année au Mans. Il faut dire que Total est également partenaire de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO) depuis 2018 et fournisseur officiel de carburant du Championnat du monde d’Endurance de la FIA, dont les 24 Heures du Mans, jusqu’en 2022.
« Entre les stations publiques et privées, il y a une bonne quinzaine de projets hydrogène en France sur lesquels nous sommes en train de travailler. Le modèle économique est plus difficile à trouver, surtout s’il faut intégrer une production à la station, mais on voit qu’on peut parvenir à l’équilibre dans certains projets où l’on peut bénéficier d’aides et d’accompagnement par les collectivités dans le cadre d’écosystèmes locaux. »
Tiens du coup le lobbying pétrolier anti VE va peut être se calmer. Vous verrez que dans 2 ans le VE sera paré de toutes les vertus écologiques…
Il est clair que ce sont les pétroliers qui vont encore tirer parti de la situation, même s’ils voulaient rester avec le pétrole monopolistique à l’infini…
Pour eux RnV + Bornes = jackpot… plus le pétrole pour encore pas mal de temps…
Une fois installées, si les bornes fournissent une électricité à un prix raisonnable, cest a dire inférieur à un coût d’usage du diesel, ok pour moi. Faut bien ammortir le véhicule.
En gros 40 cts le kw maximum( 4x mon tarif heures creuses à domicile)…, sinon je passe mon chemin.
Avec 50000km par an, je ne suis pas prêt à me faire plumer.
Ayant parcouru quasiment 3000 km cette semaine, entre picardie, Finistère, limousin, ardeche, Bourgogne et retour là là-haut dans le nord, j’ai du faire avec un maillage decousu de bornes rapides en france et des tarifs souvent excessifs. Au moins , ces bornes auront le mérite de depanner ponctuellement.
Ce que j’apprécie, c’est le reseau de charge rapide en bretagne et pays de la loire: 33 cts en rapide et 22 Cts en accéléré. Un même tarif pour toute une grande region: simple, lisible, prévisible, bon maillage
Un exemple a suivre
Bien que ce soit un pétrolier, si Total joue le jeu c’est toujours bon à prendre. Par contre, il faut espérer, lorsque l’entreprise pourra vendre au kW, qu’un kW ne coutera pas le prix d’un litre d’essence…..
Il faut laisser faire les pro, total va faire le job. Apres on dira il gagne plein de sous sur notre dos, oui oui, il a investit, il récupérera la mise. Si chaque station service bascule progressivement en point de recharge rapide on va avoir l’embarras du choix.
Il est logique qu’ils s’y mettent. Les voitures à essence vont disparaitre et les stations-services avec. Il est aussi parfaitement logique qu’ils se positionnent sur la charge ultra-rapide car on n’a pas vocation à s’éterniser chez eux. Tout le contraire d’un supermarché, d’un parking souterrain ou d’un centre commercial.
L’article ne parle pas d’une éventuelle régulation sur l’emplacement des stations au moins sur autoroute.
Construire 500 stations, ce sont à la fois des investissements financiers importants et des émissions CO2.
Ionity finit de développer son installation de 400 stations en Europe.
Il serait regrettable que les 300 ou 500 stations Total en 2021 soit majoritairement en face de chez Ionity.
Ce serait doubler l’investissement global (Ionity puis Total) pour 0 avantage client.
Le pire collectivement étant chaque constructeur qui installe au même endroit ses stations « propriétaires » sous utilisées.
Actuellement il y a tout au plus 12 stations Total qui proposent une borne de charge. Source: https://www.total.fr/mes-deplacements/tout-savoir-sur-les-carburants-total/gammes-de-carburants/mobilite-electrique/trouver-station-electricite
Bizarrement, sur le site « total.fr », c’est pas les mêmes chiffres, on annonce 500 bornes en Europe dont « près de » 300 en France, mais en 2023!
300 bornes ultra en France d’ici 2022? Curieux. Sur le site « evcharge.total » il y a une vidéo de présentation qui indique à la fin: « 300 bornes en Europe dont 180 en France d’ici 2022 ».
Bonjour Monsieur A.P. Allez-vous discuter pour intégrer ce réseau au badge Chargemap ?
Si Total déploie au même rythme que Ionity , on aura un réseau de borne en 2025
Au moins ils partent d’une page blanche de blanche!
Pas de lecteur de carte, prix à la minute: c’est décevant!
Les futurs acheteurs de VE qui veulent les utiliser occasionnellement sur longue distance devront être plus attentifs aux capacité de charges de leur voitures, aussi bien en ac qu’en dc. En dessous de 100kWh dc et 11kW ac ça deviendra difficile à vendre. Une Zoé 50 pourrait très bien faire de longues distances mais avec 50kW max et une batterie refroidie à air, le temps de charge peut être encore disuasif. Les constructeurs devront s’améliorer sur ce point car avec !a concurrence arrivant, ce sera de plus en plus un critère différenciant et certains vont vite le comprendre.
La montée en nombre de stations ultra rapides mettra vite en évidence les modeles à éviter pour cet exercice.
Si c’est visible, bien dimensionné, fiable et agréable à utiliser, bien reparti sur le territoire, cela va contribuer à « normaliser » les véhicules électriques et lever des freins à l’adoption. Les prix me paraissent corrects vu les coûts de l’infrastructure qui s’additionnent aux coûts de l’énergie, surtout vu qu’on n’en aura pas besoin de ce service tous les jours, sauf quelques grands rouleurs.
500 stations en 2 ans ! ça me parait prétentieux. il ne suffit pas de creuser et poser une cuve remplis par des camions.
les réseaux c’est ce que beaucoup demandent pour franchir le pas. si vous voyagez, seul tesla est sérieux aujourd’hui.
par contre , les tarifs total sont dissuasifs comme ceux de ionity. ce ne sont pas des philanthropes :)
et restons lucide, seul les véhicules équipé de batteries grandes capacités, pourrons sérieusement effectués de grands trajets. en raison du delta temps de charge temps de déplacement.
ça bouge ! a suivre…
Quand Total ose annoncer sans rougir « On part aujourd’hui sur 6 à 8 places par station tout en anticipant de pouvoir en installer davantage en fonction de la demande », on peut mesurer leur volonté. Un mensonge éhonté, quand la majorité des stations n’ont que deux places, ou quand certaines places sont même plus ou moins confondues avec les places d’aspirateurs.
Et toujours pas de lecteur de CB ? Quelle honte, ils ont eu tout le temps nécessaire pour découvrir les attentes des automobilistes, et il n’y en a pas UN SEUL qui ait pu leur dire qu’il voulait absolument devoir utiliser une ènième nouvelle carte dans son portefeuille trop peu garni de plastique inutile…
Doit-on insister sur la jérémiade pour se faire subventionner pour des pompes à hydrogène ?
Bref, cette communication du pétrolier est mensongère et méprisante.
Enfin!!!
inévitablement les prix du kw/h pour la mobiliter vont exploser mais nous pourrons partir en vacances même avec de petite batterie de 50kw
Je pense que le glas a sonné pour les moteurs Thermique et les boîtes de vitesse manuelle
Enfin ! Espérons que les prix ne s’envoleront pas façon Ionity !
2022 ? C’est un peu comme un Canadair qui décollerait enfin alors que le feu est déjà éteint, non ?