Photographie : Toyota

Dans un rapport intitulé « Energy Outlook 2023 », BP livre sa vision sur l’avenir de l’hydrogène. Les voitures électriques devraient prendre le dessus.

Selon le géant pétrolier, l’hydrogène ne jouera qu’un rôle minime dans la décarbonation des véhicules légers, mais sera un carburant important pour l’industrie, l’aviation et le transport maritime. Publié pour la première fois en janvier 2023, ce rapport a été mis à jour avec une nouvelle section. BP se projette et donne son avis sur les moyens à mettre en œuvre pour arriver à des émissions nulles d’ici 2050.

Quel avenir pour la voiture à hydrogène ?

Bien que l’entreprise soit l’un des principaux investisseurs dans le secteur de l’hydrogène, elle ne perçoit pas un avenir radieux pour le ravitaillement des véhicules en hydrogène. Comme Renault, BP estime même que le potentiel de marché des voitures à hydrogène est pratiquement inexistant pour 2050. Le groupe est convaincu que l’hydrogène n’est pas la solution pour décarboner l’industrie automobile.

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Dans un scénario prospectif, l’entreprise britannique imagine qu’en 2050, 70 % des véhicules seront électriques. 20 % seront toujours alimentés par des produits pétroliers, dont une faible part avec des biocarburants et du gaz naturel. Avec ses projets de production d’hydrogène, BP s’oriente plutôt vers les industries sidérurgiques et chimiques ou ses propres raffineries de pétrole.

Qu’en est-il pour les autres marchés ?

Le géant pétrolier n’a pas le même avis en ce qui concerne les camions. « Les principales alternatives au diesel pour les camions moyens et lourds, sont l’électricité et l’hydrogène », explique le rapport. Dans son scénario « zéro net », l’hydrogène et ses carburants dérivés, comme l’ammoniac, représenteront environ 30 % du marché. Le géant pétrolier voit 50 % des camions fonctionner grâce à des batteries électriques.

Selon l’entreprise, le choix entre l’électricité et l’hydrogène dépendra du cas d’utilisation. BP précise que « l’utilisation de l’électricité nécessite des véhicules dotés de batteries volumineuses et coûteuses et nécessite un temps de recharge assez long ». En revanche, le rapport précise que les camions à hydrogène, comme ceux testés par Volvo Trucks, offrent un « ravitaillement plus rapide et une plus grande souplesse d’utilisation ».

Pour ce qui est du transport maritime, l’hydrogène ne sera pas utilisé directement comme carburant dans les scénarios de BP. Le géant britannique voit plutôt l’utilisation de dérivés, comme l’ammoniac et le méthanol. Deux carburants qui représenteront 55 % de la part d’énergie du secteur maritime en 2050 selon le scénario « zéro net ».

Le rapport précise que « parmi les carburants à base d’hydrogène, l’ammoniac semble être la solution la moins coûteuse, bien qu’il présente des défis de manipulation ». Aujourd’hui, des technologies fonctionnant à base d’ammoniac sont en cours de développement. Il est assez probable que de tels moteurs soient commercialisés dans un avenir proche. Au global, BP pense que l’hydrogène ne représentera que 10 % de la consommation totale d’énergie en 2050.