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Hype, une société française qui a déployé un réseau de stations de production-distribution et la plus grande flotte de taxis à pile à combustible au monde – des Toyota Mirai bleues emblématiques – concentrée en Île-de-France, annonce officiellement qu’elle quitte la filière. Depuis 2015, Hype est présentée comme un acteur « engagé dans la mobilité zéro émission ».
C’est dans un post LinkedIn que Hype annonce cette décision, confirmant ce qui avait déjà été évoqué il y a quelques semaines.
À lire aussiEn cause, l’augmentation brutale des coûts de l’hydrogène. D’après les explications partagées par l’entreprise, le prix du kilogramme vendu aux taxis est passé d’environ 12 € HT/kg en 2015 à seulement 9 € HT/kg en 2021, puis il s’est envolé à 16–18 € HT/kg en 2025. Hype note que cela fait l’hydrogène francilien deux fois plus cher qu’en 2021 et jusqu’à cinq fois plus cher (en coût par kilomètre) qu’une recharge électrique équivalente. Cette flambée est jugée inexplicable au regard des soutiens publics (plans hydrogène, JO 2024, subventions…) et du déploiement de nouvelles stations. Pour Hype, l’explication tient au « système verrouillé » qu’elle dénonce. Air Liquide et TotalEnergies ont investi dans toutes les structures de distribution d’hydrogène en Île-de-France (HysetCo, Hy24, TEAL…) et formé un quasi-oligopole régional. Ces deux grands groupes annoncent des projets « colossaux » pour l’hydrogène vert, mais sans calendrier précis. Hype les accuse d’avoir capté le marché sans garantir de baisse des prix : en 2025, l’hydrogène Hype en région parisienne coûte deux fois plus que celui livré “vert” à Bruxelles.
Un autre tournant a été l’effondrement de McPhy, seul fabricant français d’électrolyseurs pour Hype, qui a été placé en redressement judiciaire début juin 2025. Hype rappelle qu’elle a déjà engagé 6 millions d’euros dans quatre projets franciliens avec McPhy. Ce revirement de situation « a pris tout le monde de court » et dissuade Hype de continuer à garantir un « chemin réaliste vers l’hydrogène vert » en Île-de-France. La société demande d’ailleurs l’intervention des pouvoirs publics (BPI, EDF) pour assurer la continuité des équipements en cours.
Hype s’était fait connaître par ces Toyota Mirai bleues sillonnant Paris et sa petite couronne. En dépit de ce démarrage médiatique, le développement local de l’hydrogène reste timide. Le prix élevé du kilogramme de H₂ en Île-de-France est parmi les plus hauts d’Europe. De nombreuses stations ont été annoncées – et plusieurs ouvertures ont eu lieu – mais la cadence est lente. Selon un cabinet d’analyse, près de 99% des projets hydrogène annoncés en France n’ont pas de décision d’investissement définitive. Autrement dit, beaucoup de « projets » restent au stade des études ou de l’annonce. Dans ce contexte instable, Hype juge qu’il ne peut servir de « caution » à un éventuel greenwashing de l’hydrogène en Île-de-France.
Face à ces difficultés, Hype choisit de basculer vers l’électrique à batterie pour les taxis. Cette solution devient financièrement plus avantageuse : comme le constate Hype, recharger un taxi électrique coûte environ cinq fois moins cher par kilomètre que de faire le plein d’hydrogène. De plus, le réseau de recharge pour véhicules électriques se développe rapidement en milieu urbain (partenariat Hype-Electra). Dans sa communication, Hype indique clairement qu’« à présent tous [ses] efforts […] se porteront exclusivement sur le véhicule électrique à batterie » pour ses taxis franciliens. Le passage au tout-batterie lui permettra de diffuser un nouveau modèle à partir de 2025 (sur le même principe que la Mirai à hydrogène) et d’atteindre ses objectifs zéro émission.
Hype ne renonce cependant pas complètement à l’hydrogène pour d’autres usages. Elle souligne que certains transports lourds (bus, camions-bennes, tracteurs, véhicules spéciaux) peuvent rester pertinents en H₂, notamment dans des projets locaux ou industriels. Ainsi, l’entreprise affirme vouloir « poursuivre les projets bus, camions, bennes… avec des acteurs comme Lhyfe ou B.E. Green » qui développent l’hydrogène vert en France. En revanche, pour les véhicules utilitaires légers (VUL) comme les vans PMR (personnes à mobilité réduite), aucun équivalent batterie n’existe aujourd’hui. Hype indique donc qu’elle maintiendra certains VUL à hydrogène « si [un] partenariat industriel compatible » se met en place.
Dans tous les cas, le cœur du modèle d’affaires reste la flotte de taxis zéro émission. Hype prévoit de déployer plusieurs centaines de nouveaux taxis électriques d’ici la fin de l’année. L’objectif final étant de faire basculer 100% des 60 000 taxis et VTC franciliens vers le zéro émission avant 2030. Cela signifie qu’à terme tous les taxis Hype (et idéalement l’ensemble du secteur taxi/VTC en Île-de-France) seront des véhicules 100 % électrifiés.
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