BMW profite du Salon automobile de Munich pour présenter un concept de voiture compacte pour 2040. Il doit concilier luxe et recyclabilité.

Une mobilité urbaine électrique repensée

En plus d’engins à 2 roues, c’est avec l’image d’une voiture électrique et connectée de 4 mètres de long conçue pour 4 personnes que BMW envisage l’avenir de la mobilité individuelle dans 20 ans.

Le concept s’appuie sur les 4 principes de base de l’économie circulaire selon le groupe allemand : Re:Think, Re:Duce, Re:Use et Re:Cycle. Il entend avec cela « devenir le constructeur le plus durable du monde dans le domaine de la mobilité Premium ».

Globalement, BMW compte totalement repenser son approche des moyens de transport en faisant une large place aux matériaux recyclés ou certifiés d’origine biologique. Leur part passerait ainsi de 30 % aujourd’hui à 50 %. Et même à 100 % quasiment pour la i Vision Circular qui illustre une démarche à travers laquelle il s’agit de réduire l’empreinte CO2 des véhicules sur leur cycle de vie complet.

Réduire les processus de fabrication

Le nouveau prototype qui attend les visiteurs à Munich montre ce qu’il est possible d’obtenir comme voiture en réduisant les processus de fabrication. Et ça commence par l’absence de peinture (surfaces anodisées ou traitées thermiquement), de cuir et de chrome. Et, plus symboliquement encore, par le logo qui est gravé dans la carrosserie à l’avant, et intégré à la bande lumineuse de l’arrière.

Les panneaux de commande intelligents permettent à la fois de simplifier l’utilisation d’une voiture et de réduire le nombre d’équipements, et ainsi les besoins en matériaux. Les systèmes de fixation sans colle sont étudiés sur la i Vision Circular pour pouvoir fixer rapidement les roues, les sièges, et le tableau de bord, facilitant la déconstruction en fin de vie via une clé spéciale antivol.

« Le nombre de pièces a été réduit au maximum », explique BMW. Certaines sont réalisées en 3D à partir de matériaux biologiques, les chutes de matière étant immédiatement réemployées. C’est le cas du volant, employant de la poudre de bois.

Vers de nouvelles silhouettes dans l’automobile

Le suivi d’un cahier des charges très rigoureux en matière de réduction des process et de l’impact CO2 à la construction se traduit par un renouveau stylistique des véhicules. Une voiture particulière adopterait ainsi une forme monovolume, comme le montre la i Vision Circular.

« Le véhicule s’étend en un volume continu de l’essieu avant à l’essieu arrière, offrant ainsi une grande habitabilité dans un espace réduit », met en perspective le constructeur.

 

L’engin échappe à un certain effet de masse informe grâce à différents espaces numériques, dont certains, sous forme de bandes d’affichage pour l’extérieur comme pour l’intérieur, remplacent les antiques baguettes pour enjoliver les carrosseries et abritent les commandes de vitres électriques, d’ouverture des portières, et de pare-soleil. Des jeux de lumières et d’éclairage animent le véhicule lorsqu’il est en mouvement.

Intérieur lumineux

Cette recherche d’une luminosité attractive se retrouve à l’intérieur, au bénéfice des occupants. Le constructeur a souhaité pour eux « un haut degré de transparence et une sensation d’espace ouvert ». Cette impression est obtenue par l’emploi de larges surfaces vitrées, qui comprennent le toit en verre et un pare-brise qui remonte très haut vers lui. De quoi imaginer être assis « en plein air », imagine BMW.

Le sentiment d’espace à bord se nourrit également de l’absence de console centrale et d’un piètement très mince des sièges. Les passagers à l’arrière pourront glisser leurs pieds sous les assises de l’avant. Le tableau de bord phygital lui-même participe à ce sentiment en figurant une œuvre artistique. L’interface revêt la forme d’une sculpture planante en forme de V. De nombreux capteurs à bord l’animent en fonction des souhaits du conducteur.

L’affichage des informations pertinentes est jeté au bas du pare-brise, sur toute la largeur du vitrage. Ce qui permet aux autres occupants de bénéficier d’une zone à leur intention, activable avec leurs appareils nomades.

Le son traité avec soin

Toujours avec l’idée de réduire le nombre de pièces et de faciliter le recyclage, l’ambiance sonore de la i Vision Circular a fait l’objet d’une attention particulière. Une zone réservée se retrouve par exemple au niveau de chacun des sièges, pour un niveau d’écoute optimum.

Une nouvelle fois BMW a fait appel au compositeur Hans Zimmer et à Renzo Vitale, directeur de la création sonore de BMW Group, pour imaginer une identité sonore exclusive pour le concept. Leur mission : Rendre palpable le principe de l’économie circulaire au cœur de la conception de l’engin.

BMW i Vision Circular

« L’idée était de combiner différents échantillons pour continuer à injecter une nouvelle vie dans les sons à l’intérieur du véhicule, de la même manière que ses matériaux ont une nouvelle vie », commente Hans Zimmer. « Le concept d’objets ayant potentiellement une durée de vie presque infinie nous a incités à utiliser également des échantillons d’instruments physiques d’une époque révolue, comme un célèbre violoncelle ancien qui fonctionne encore aujourd’hui grâce aux merveilles de la circularité numérique », illustre-t-il.

Connectée

La BMW i Vision Circular se veut connectée de 2 façons. Tout d’abord en intégrant la recharge bidirectionnelle qui permet au concept d’être aussi vu, au besoin, comme une unité de stockage énergétique. Ainsi pour soutenir des réseaux électriques, selon le principe du V2G (du véhicule au réseau électrique). Plus exactement du V2x, puisqu’il est ainsi possible d’alimenter des architectures plus modestes, comme une maison, un bureau, ou un bâtiment.

Le prototype se veut également connecté aux autres véhicules et à des serveurs externes pour un échange d’informations utiles au trafic et à la sécurité.