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Faraday Future ne semble toujours pas en mesure de développer son SUV électrique. Retour sur huit ans d’une situation qui continue à s’envenimer pour la jeune start-up américaine.
Créer une start-up pour fabriquer des voitures électriques est un défi très important, notamment sur le plan financier. Les difficultés de Tesla jusqu’en 2018 avaient déjà prouvé cela. Mais si l’entreprise a pu survivre et lancer sa production grâce aux fonds d’Elon Musk, Faraday Future est encore à la peine.
Cette semaine, malgré une levée de fonds de 350 millions de dollars qui devait permettre de produire la FF91, la jeune marque a révélé avoir des « doutes importants » sur sa capacité à lancer son industrie.
Et si les montagnes russes continuent pour la start-up, ce nouveau contretemps n’est pas si surprenant. Pour comprendre pourquoi, retour sur huit ans de galère et d’obstacles pour Faraday Future.
C’est un homme d’affaires chinois, Jia Yueting, qui a fondé Faraday Future. Celui qui s’est aussi impliqué dans la création de Lucid Motors a décidé de baser la firme à Los Angeles. L’objectif des premiers mois était de préparer la construction d’une usine et de recruter du personnel.
En 2015, l’entreprise trouvait le lieu de son usine, dans laquelle elle prévoyait d’injecter un milliard de dollars. Le projet initial était celui d’une usine à 500 millions de dollars, et la construction débuta en avril 2016.
Moins de six mois plus tard, la construction était mise en pause. Le temps de vérifier, déjà, la stabilité financière de la start-up. En parallèle, Faraday Future recrutait et atteignait 1000 employés en janvier 2016. Au total, elle souhaitait embaucher 4500 personnes dans l’usine californienne.
Pour matérialiser ses projets, Faraday Future présentait une supercar éléctrique du nom de FFZERO1. En théorie, le projet était très avancé, puisqu’il s’agissait d’un véhicule sur plateforme modulaire. Le FFZERO1 devait servir de vitrine au jeune constructeur, avec une production prévue en 2017. Elle fut rapidement retardée, et Faraday Future reporta rapidement la production à 2020.
En octobre 2016, Faraday Future décida de se faire un nom via le sport automobile. La troisième saison de Formule E vit Faraday Future s’associer à l’équipe Dragon Racing. Initialement, le constructeur était partenaire technique et sponsor de l’équipe de course.
Peu après, les problèmes financiers firent de nouveau leur apparition, et Faraday décida de réduire sa participation. Ses logos disparurent des monoplaces électriques, mais elle fit la promesse de continuer à aider l’équipe. Finalement, fin 2017, Faraday Future annonça son retrait total de la Formule E pour cause de problèmes financiers.
C’est dans ce contexte déjà délétère que la FF91 fut présentée, début 2017. Ce SUV électrique promettant 465 kilomètres d’autonomie s’affichait alors comme un rival crédible à Tesla. De plus, les performances étaient, elles aussi, prometteuses, avec le 0 à 100 km/h en 2,5 secondes.
Mais fin 2017, après l’échec du programme en Formule E et une FF91 très peu concrète, l’image de Faraday était peu reluisante. Début 2018, les montagnes russes repartirent vers le haut avec l’annonce d’une énorme levée de fonds. En effet, le constructeur annonça qu’un mystérieux investisseur chinois avait injecté un milliard et demi de dollars.
Le groupe chinois Evergrande injecta lui aussi 845 millions de dollars, lui offrant 45 % de la start-up. L’optimiste était ainsi de rigueur, et la production du FF91 semblait approcher. Mais quelques mois plus tard, l’entreprise licencia 20 % de son personnel, tandis que son cofondateur et son vice-président démissionnèrent.
Les mois passèrent, et les nouvelles suivantes arrivèrent en mars 2019, avec la banqueroute personnelle du fondateur, Jia Yueting. Carsten Breitfeld devint PDG, et un an et demi plus tard, en janvier 2021, Faraday Future déposa un dossier d’entrée en bourse. Malheureusement, les actions valant initialement 10 dollars cotent aujourd’hui à 32 centimes.
Huit ans après sa création, Faraday Future espère toujours s’installer sur le marché de la voiture électrique. L’année 2022 de la start-up est le miroir de cette instabilité, avec des espoirs et des difficultés.
En février, deux bonnes nouvelles arrivaient pour Faraday Future, qui préparait un deuxième modèle. Quelques jours plus tard, la FF91 se montrait en version de présérie, laissant espérer une production proche.
En mai, on apprenait que Faraday Future avait gonflé ses chiffres de réservations de la FF91. Pendant cinq ans, le modèle n’avait attiré que 401 propriétaires potentiels, un chiffre qui n’a fait que baisser depuis.
En juillet, les difficultés financières bloquaient de nouveau le projet, et obligeaient de reporter le lancement de la FF91. Un mois plus tard, Faraday Future fixait une date pour les premières livraisons du SUV électrique.
Ce rebond semblait marquer la fin des problèmes pour la marque, mais un mois plus tard, elle s’embourbait de nouveau dans un scandale inédit. Une campagne de désinformation menait à des menaces de mort contre le PDG, apprenait-on.
Fin septembre puis courant novembre, la communication de l’entreprise était très optimiste. Elle annonçait même plusieurs levées de fonds normalement suffisantes pour lancer la production de la FF91.
Malheureusement, il paraîtrait que ce ne soit pas le cas, au vu des doutes que la firme affiche publiquement. Et compte tenu de cet historique tumultueux, on peut légitimement douter de l’avenir de la marque et de son modèle phare.
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