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Entre les citadines et les SUV, la catégorie des berlines n’est pas encore très étoffée sur le marché des voitures électriques. C’est pourquoi la chinoise BYD Seal n’est pas de trop. Maxime Fontanier propose de la découvrir ici en statique.
En s’attaquant aux marchés français et européens, les constructeurs asiatiques ne font finalement que répondre aux programmes de développement en Asie de leurs homologues du vieux continent. « BYD », c’est pour « Build your Dreams », c’est-à-dire « Construisez vos rêves ».
Cette marque se distingue des autres Chinoises à deux niveaux. Tout d’abord en ayant tenté bien avant les autres de s’implanter chez nous. Et surtout d’avoir voulu le faire en produisant sur place. Ainsi avec l’usine de Beauvais, dans l’Oise, pour ses bus électriques. Hélas déménagée en Hongrie au bout de quelques années du fait du peu d’intérêt rencontré dans notre pays.
Le nom du modèle, « Seal », est aussi tout un programme, pouvant symboliser un ancrage durable et apaisé. En référence à l’univers marin très présent chez BYD, c’est un phoque qu’il faut voir, ce mammifère d’une taille relativement contenue. Chez ce constructeur, de toute façon, toutes les raisons sont bonnes pour employer des styles débridés qu’on n’associerait pas forcément ensemble. C’est souvent à l’intérieur que ça se remarque le plus. Vous verrez : la Seal ne déroge pas à cette liberté d’expression.
Beaucoup de similitudes entre la BYD Seal et la Tesla Model 3. Toutes les deux sont des berlines 4 portes, c’est-à-dire avec une malle et non un hayon. La chinoise s’offre même le confort de s’étirer davantage : 4,80 x 1,88 m, contre 4,69 x 1,85 m pour la concurrente dessinée aux États-Unis. Avec ses 1,46 m de haut, elle coiffe même de 2 cm la Tesla.
La BYD Seal sera disponible en propulsion et avec une motricité intégrale. Équipée d’un unique moteur maison, la première développe une puissance de 230 kW (313 ch), contre 390 kW (530 ch) et 670 Nm de couple pour la dotation supérieure à 2 blocs, un par train roulant. Identifiée sur le couvercle de malle par ses performances au 0-100 km/h (3,8 s), cette dernière s’alourdit ainsi de 105 kg (2 205 contre 2 100 kg).
Pour une même vitesse de pointe limitée à 180 km/h, la version propulsion demande 5,9 secondes pour franchir les 100 km/h depuis un départ à l’arrêt. À noter que Maxime Fontanier montre dans la vidéo la plateforme technique du véhicule.
Peut-on dire qu’il est révolu le temps où les entreprises chinoises se contentaient de copier les standards dans différents domaines ? L’emploi des batteries à lames est la preuve que l’industrie asiatique sait proposer des solutions novatrices, parfois surprenantes, mais efficaces. Ainsi avec les batteries à lames qui présentent bien des avantages.
En particulier celui de compenser la moindre densité énergétique de la chimie LFP (lithium fer phosphate) par rapport aux cellules NMC (nickel manganèse cobalt). Et ce, par compactage, et en étant solidaires de la plateforme. Autres atouts : Une durée de vie supérieure, et un coût allégé.
Grâce à une capacité de 82 kWh, le constructeur communique sur une autonomie en cycle mixte WLTP de 570 km pour la propulsion, et 520 km pour la déclinaison à quatre roues motrices. « C’est plutôt un bon résultat », souligne Maxime Fontanier.
Avec la Seal, BYD a fait un effort au niveau de la puissance de recharge en courant continu : jusqu’à 170 kW. L’appareil embarqué se contente d’une valeur moyenne de 11 kW pour exploiter les bornes AC. De série, la berline sait aussi redistribuer du courant selon le principe du V2L (Vehicle-to-Load), avec une puissance maximale de 3 kW.
À lire aussiEssai vidéo – BYD Han EV : La berline électrique chinoise entre Tesla Model 3 et Model SLes voitures électriques de BYD accrochent souvent le regard grâce à une richesse d’équipements. C’est le cas sur la Seal qui se coiffe d’un toit vitré panoramique et s’appuie dès la version de base sur des jantes alliage 19 pouces. Lors de notre découverte, elles étaient chaussées de pneus été Continental SportContact 7 en 235/45. La technologie full LED est chargée de la signature lumineuse du modèle, à l’avant comme à l’arrière.
Ouvrir le coffre s’effectue en pressant d’un doigt le bouton implanté au niveau du bouclier arrière, juste au-dessus de la caméra de recul. Le couvercle de malle s’élève alors électriquement, découvrant un volume de 402 litres partout tapissé d’un feutrage style moquette, y compris sous la tablette de lunette.
Un double-fond engloutira un peu plus que les câbles de recharge. Il est possible d’augmenter l’espace en rabattant le dossier en deux parties de la banquette. Le plancher ainsi formé est alors quasiment plat de bout en bout. Sous le capot, un frunk de 53 litres pourra recevoir un sac moyen ou de quoi assurer un pique-nique lors d’un déplacement un peu lointain.
Grâce à un empattement de 2,92 m, la place allouée aux passagers assis à l’arrière est généreuse. Les jambes ne viennent pas s’écraser sur les dossiers des sièges avant. Percés à hauteur des yeux, ces derniers offrent une petite lucarne vers ce qui se passe devant. Le verre panoramique apporte à la fois de la luminosité dans l’habitacle, et une garde au toit qu’apprécieront certainement les voyageurs de grande taille.
L’absence de tunnel de service favoriserait la présente d’une troisième personne au milieu. Toutefois, l’accoudoir escamotable à deux porte-gobelets pourrait bien nuire à son confort sur des distances plus ou moins longues.
L’habillage des contreportes témoigne d’une finition soignée, égayée d’un mélange de matériaux et de teintes, et soulignée de surpiqûres sur du similicuir rembourré. Pour avaler tout un tas de bricoles, des rangements complètent les panneaux, avec une redondance en aumônière devant soi et sous les deux buses de ventilation.
Un peu plus bas encore, un volet dissimule trois prises : USB, USB-C, et 220 V AC 2,2 kW. En ajoutant les poignées de maintien et les loupiotes LED, Maxime Fontanier résume : « Bref, on ne manque de rien ».
En passant à l’avant, on retrouve l’agréable sellerie claire micro-perforée pour le chauffage et la ventilation. A ces places, les sièges à bon maintien latéral affichent un look musclé qui n’a rien à envier au monde des bodybuilders.
Derrière le volant au moyeu rond, l’écran d’instrumentation semble vous prévenir que vous aurez en roulant à composer régulièrement avec des reflets rendant difficilement lisibles les informations de conduite disposées sur fond blanchâtre. L’affichage tête haute sera-t-il alors suffisant ?
Mélange des genres sur la planche de bord. Il voudrait évoquer la mer, quand les lignes horizontales et ouïes de ventilation feraient presque penser à l’avant ou à l’arrière des carrosseries des voitures américaines plus ou moins exubérantes d’une certaine époque du pétrole. Sans rien de vraiment choquant cependant. « C’est un petit peu moins kitch que dans les autres BYD », rassure le journaliste spécialisé.
Avec une finition ici aussi soignée, le conducteur et le passager assis à sa droite se réjouiront de trouver deux chargeurs à induction pour smartphone, des porte-gobelets, plusieurs prises d’alimentation et divers espaces de rangement. Et même un micro pour le karaoké !? Mais non, je n’y crois pas, quel plaisantin ce Maxime Fontanier ! Ah ben si en fait, c’est bien dans la dotation, déjà en Chine.
Le cerceau regroupe à gauche les boutons pour gérer les aides à la conduite, et sur la branche à l’opposé ceux qui permettent d’intervenir sur le système multimédia. Ce dernier est couplé avec la grande dalle numérique 15 pouces implantée au milieu du tableau de bord en mode portrait. Non, en mode paysage. Comme vous voudrez finalement, puisque vous pouvez changer l’orientation selon vos envies.
Le système se montre bien réactif, mieux que sur d’autres productions venues de Chine. « Cette BYD n’a absolument rien à envier à une Tesla Model 3 en termes d’équipements, de qualité de fabrication, et de finition », prévient le journaliste.
À lire aussiLa BYD Dolphin en Europe cet été pour affronter MG4 et Renault MeganePour quels tarifs la berline électrique BYD Seal ? « On n’a pas d’information pour le moment. Mais on peut estimer qu’ils seront calqués sur ceux de Kia et Hyundai ».
Ce qui pourrait donner dans les 50 000 euros pour la version à deux roues motrices et les 60 000 euros avec la déclinaison à motricité intégrale : « Ce qui resterait assez onéreux par rapport aux tarifs d’une Tesla Model 3 ».
Toutefois, un élément pourrait jouer en faveur d’une grille plus alléchante pour la voiture branchée chinoise, ce sont les cellules LFP, normalement meilleur marché.
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