Les berlines compactes peuvent rendre bien des services avec un budget raisonnable. Voici notre sélection de modèle d’occasion.
Les fabricants développent de plus en plus de petites citadines ou des berlines compactes. Si ces dernières ne sont pas aussi nombreuses que les SUV dérivés, elles peuvent suffisamment offrir de polyvalence avec un gabarit adapté en ville, une habitabilité correcte et des autonomies plus intéressantes que celles des citadines, limitées par leur petite batterie. Alors que la Kia EV4 vient jouer les trouble-fête dans ce segment, le marché de la seconde main peut être une bonne alternative. Voici notre sélection de compactes électriques d’occasion.
Voiture électrique d’occasion : que vérifier ?
Quel que soit le modèle prisé, sa catégorie ou son millésime, des précautions sont à prendre avant de se lancer. De manière générale, et ce comme pour tous les véhicules, vérifiez l’état général de la voiture. Pneus, suspension, direction et autres organes doivent aussi être contrôlés à l’arrêt et lors d’un essai routier. N’hésitez pas à regarder sous le capot et à vous pencher pour scruter l’état des soubassements ainsi que du coffre à batterie. Si le contrôle technique de moins de six mois règlementaire donne des informations, un contrôle visuel peut quand même donner une idée sur le soin apporté à l’auto. Enfin, comme toujours, demandez l’historique d’entretien et les factures de réparations.
S’ils peuvent ne pas être présents au moment d’ouvrir le coffre (vérifiez l’état général de ce dernier et sous le plancher), les câbles de recharge doivent impérativement être fournis avec le véhicule au moment de l’achat. Assurez-vous qu’ils soient d’origine, à tout le moins compatibles avec l’auto : le type de prise côté voiture, le type de courant (monophasé ou triphasé) et l’intensité maximale acceptée doivent correspondre au véhicule d’occasion. Si possible, effectuez un branchement afin de vérifier que toute la chaîne d’alimentation fonctionne correctement. Là encore, le contrôle technique peut le vérifier, mais ce n’est pas toujours le cas.
Enfin, en l’absence d’une réglementation ferme en la matière, l’état de santé de la batterie (SoH pour State of Health) n’est pas systématiquement communiqué avec la voiture électrique d’occasion. La plupart des vendeurs, conscients de faire fuir les clients en communiquant la valeur, refusent même la demande. S’il n’y a pas de raison d’être inquiet dans l’écrasante majorité des cas, des voitures accessibles à ce niveau de prix en occasion peuvent présenter des pertes de capacité. Pour faire le point, vous pouvez vous procurer un certificat batterie MoBa. Note pour les vendeurs : vous pouvez rassurer les acheteurs et accélérer la vente en fournissant vous-même un certificat avec les autres documents obligatoires.
Compacte électrique d’occasion : nos références
BYD Dolphin : la plus originale
BYD a aussi proposé sa vision de la compacte électrique avec la Dolphin. Ce modèle se démarque des autres avec un profil monocorps rappelant vaguement celui de la Volkswagen ID.3. Si le style extérieur est sans extravagance, l’ambiance intérieure est plus originale avec quelques pirouettes stylistiques dont seule BYD a le secret : filet en forme de cordes de guitare, tablette centrale rotative, … Dans tous les cas, la finition est très correcte. Ce qui n’est pas le cas dans le coffre, avec des habillages en plastique dur qui peuvent se rayer très rapidement en chargeant des affaires. Vérifiez l’état sur les modèles d’occasion. À ce titre, la soute est dans la moyenne, avec un volume de 345 l. Comme toutes les autres compactes de cette sélection, aucun bac de rangement n’est prévu sous le capot. A l’arrière, enfin, la BYD Dolphin est l’une des compactes les plus accueillantes.
La BYD Dolphin a voulu simplifier la vie avec une finition par configuration mécanique. L’entrée de gamme Active est uniquement associée à un bloc avant de 95 ch alimenté par une batterie de 44,9 kWh. Accumulateur que l’on retrouve marié à un bloc de 177 ch en finition Boost. Pour aller plus loin, la BYD Dolphin récupère une machine électrique de 204 ch et une batterie de 60,4 kWh avec les finitions Comfort ou Design. Cette dernière version n’apporte que le chargeur à induction, les vitres teintées et des peintures bicolores. Dans tous les cas, la batterie est composée de cellules prismatiques à chimie LFP. Si le chargeur AC 11 kW (7 kW en Active) est utile, la compacte ne se recharge pas bien vite sur les longs trajets. Pire encore, elle souffre de montée en température qui allongent la durée d’immobilisation. À savoir avant de partir. De plus, vérifiez la monte pneumatique. Les pneus Linglong installés au lancement sont à éviter/remplacer en raison de leurs performances catastrophiques. Corrigée avec des gommes Hankook, la Dolphin offre alors un comportement plus sécurisant.
Le bon choix : avec une autonomie de moins de 340 km et un équipement réduit, les versions d’entrée de gamme n’ont rencontré aucun succès en neuf, et sont donc quasi inexistantes en occasion. On retrouve majoritairement sur le marché la version la plus recommandable, avec la batterie de 60 kWh. Sans différence, ou presque, en matière d’équipement, la Comfort dispose de tous les indispensables modernes. Il est possible de mettre la main sur un modèle de 2024 avec 10 000 km contre un chèque de 25 000 €.
MG 4 : la plus rapide sur les bornes de recharge
MG a jeté un pavé dans la mare avec la « 4 », sa vision de la compacte électrique. Racée, cette berline de 4,29 m de long a donné des sueurs froides aux références de la catégorie avec un tarif attractif sans négliger sa polyvalence. Bien sûr, si elle n’atteint pas le niveau de finition de ses concurrentes, la Chinoise n’a pas forcément à rougir avec une présentation et des matériaux corrects. A l’avant, le conducteur profite d’un poste de conduite relativement bien travaillé, avec une instrumentation numérique et un écran central. Dommage, le revêtement brillant complique la lecture les jours ensoleillés, et l’ergonomie générale n’est pas au rendez-vous. L’habitabilité arrière est très appréciable avec un rayon aux genoux généreux pour la catégorie, alors que le coffre est dans la moyenne.
Contrairement à d’autres, la gamme de la MG 4 est simple avec une motorisation associée à une ou deux finitions. L’entrée de gamme Standard est équipée d’un accumulateur LFP de 51 kWh et d’une machine électrique arrière de 170 ch. La finition Confort, très proche de la Standard, recevait une batterie de 64 kWh et un bloc de 204 ch. Cette configuration était aussi disponible avec la Luxury, qui a très furtivement été associée à la version Autonomie Etendue, dotée d’une batterie de 77 kWh (74 kWh utiles) et d’un bloc de 245 ch. Enfin, tout en haut de la gamme se trouve la faussement terrible X-Power, dont l’électronique punitive et la « petite » batterie de 64 kWh ne permettent pas vraiment de profiter pleinement des 435 ch. Mais elle a l’avantage d’être l’une des rares compactes avec une transmission intégrale, utile pour certains.
Le bon choix : si vous n’avez besoin que d’une voiture du quotidien un peu spacieuse ou, au contraire, si vous êtes accros aux accélérations fulgurantes, les deux extrêmes sont faits pour vous. Les premières démarrent à 16 000 € avec 50 000 km, alors que les X-Power se trouvent difficilement dans les 25 000 € avec moins de 30 000 km. Même chose pour la Luxury 77 kWh, hors budget (27 000 € pour un modèle avec 30 000 km) et qui, de toute manière, ne creuse pas l’écart par rapport à la 64 kWh : elle offre 70 km d’autonomie de plus en moyenne selon nos mesures. C’est cette dernière Luxury 64 kWh qui s’impose comme le choix le plus raisonnable, notamment dans sa version mise à jour (One-Pedal et planificateur dès 2023). Il est possible de repartir avec un modèle de 2024 avec moins de 10 000 km sans dépasser les 25 000 €.
Peugeot e-308 : la plus sobre
Après la e-208, Peugeot a continué sa stratégie d’électrification en s’intéressant à la 308. Devenue Peugeot e-308, la compacte conserve donc les forces et faiblesses de la compacte thermique qui lui sert de base. On y retrouve donc une auto bien construite et au style assez spectaculaire. C’est spécifiquement le cas à l’intérieur, avec une présentation technologique et un bon niveau de finition. En revanche, l’habitabilité n’est pas son point fort : malgré sa longueur de 4,38 m, la compacte présente un rayon aux genoux et un volume de coffre inférieur à ses concurrentes plus courtes. La soute est un défaut de sa plateforme EMP2 V3 électrifiée : reprise de la version hybride rechargeable, le compartiment de la batterie de traction condamne l’espace sous le plancher. Autrement dit : la Peugeot e-308 perd inutilement du coffre sans profiter d’une capacité majorée. Dommage. Enfin, on note l’absence de palettes au volant pour moduler le freinage régénératif ou de planificateur d’itinéraire.
La Peugeot e-308 est arrivée sur le marché avec une seule configuration mécanique. Dans le plancher se trouve une batterie de 51 kWh de capacité nette. Elle permet d’offrir à la compacte une autonomie de 416 km selon la norme WLTP. Elle alimente ici une machine électrique avant d’un maximum de 156 ch avec le mode Sport activé. Si la fiche technique est modeste, la Peugeot e-308 tient ses promesses sur la route avec un comportement plaisant (au prix d’un amortissement un peu ferme) et une belle sobriété. La recharge rapide n’est pas aussi performante que celle de la MG 4, mais elle devance ses concurrentes. Si bien que la compacte est l’une des plus débrouillardes au moment de voyager !
Le bon choix : proposée avec une unique configuration, le tri devra s’effectuer en fonction de la finition et des options cochées. La GT (phare Matrix LED, sellerie Alcantara, i-Cockpit 3D, …) est plus représentée que l’Allure d’entrée de gamme. Chère à l’achat, la Peugeot e-308 garde la cote sur le marché de l’occasion. Les offres sous les 25 000 € sont rares, et l’on trouve difficilement des modèles avec moins de 40 000 km. Mais avec une rallonge (un budget de 27 000 €), il est possible de trouver des modèles avec moins de 10 000 km, voire des breaks SW !
Renault Megane e-Tech : la plus sympa à rouler
Oubliée, l’ancienne Megane thermique. Désormais, la célèbre compacte au Losange est 100 % électrique et repose même sur une plateforme dédiée CMF-EV. D’une longueur de 4,21 m, c’est la plus courte de son segment. Pour autant, l’habitabilité est relativement correcte malgré une banquette étroite. Le coffre est aussi suffisamment généreux, mais le seuil de chargement haut perché ne facilite pas toujours les manipulations. À l’avant, le poste de conduite est impeccable, avec notamment le module Open R Link reposant sur un système d’exploitation Google. Mais pour avoir le grand écran central, il faudra oublier les versions Equilibre ou Evolution d’entrée de gamme.
La Renault Megane e-Tech a été lancée avec deux motorisations, avec une machine électrique avant de 130 ch ou de 220 ch. Elle peut être alimentée par une batterie de 40 kWh (EV40) ou de 60 kWh (EV60). En fonction des configurations, la compacte offrait de 340 à 470 km WLTP. Déjà complexe, la gamme l’était encore plus au moment de choisir puisque la taille de la batterie conditionnait la puissance de recharge. Ainsi, la version EV40 Standard Charge ne dispose que d’une prise Type 2 de 7,4 kW. En Boost Charge, elle grimpe à 22 kW AC et gagne la recharge rapide 85 kW DC. La version EV60 était disponible avec les options Super et Optimum Charge. La première dispose d’un chargeur AC de 7 kW et la seconde d’un module de 22 kW, qui peut s’avérer utile. Dans les deux cas, la recharge DC est donnée pour 130 kW.
Le bon choix : avec la polyvalence d’une citadine, la version EV40 est à oublier. Surtout si elle ne dispose pas de la recharge rapide. L’EV60 est plus recommandable, permettant alors de sortir des villes sans arrière pensée. L’écart tarifaire n’étant pas vraiment significatif entre les deux motorisations, la version de 220 ch s’impose pour son agrément. La finition Techno, de loin la plus diffusée, offre tout le nécessaire. Il faudra simplement feuilleter les options cochées sur le modèle visé, notamment la présence de la pompe à chaleur et des packs optionnels. Un modèle de 2023 suréquipé se trouve à 25 000 € avec 30 000 km.
Volkswagen ID.3 : un choix pléthorique en occasion
Première concrétisation de la plateforme MEB du groupe allemand, l’ID.3 propose une habitabilité généreuse. D’une longueur de 4,26 m pour un empattement de 2,77 m, la place à l’arrière est royale, et équivalente à celle d’une MG 4. Le coffre, bien découpé, est aussi l’un des plus vastes. La sensation d’espace est aussi présente à l’avant avec l’absence, ou presque, d’une console centrale. Côté techno’, on retrouve un petit combiné d’instrumentation derrière le volant et une plus grande dalle tactile au centre. La présentation est réussie, mais l’ergonomie beaucoup moins : même les touches prétendument physiques sont tactiles. Aussi, les matériaux utilisés ne sont guère à la hauteur du standing de la marque. Il faudra pour cela viser les versions restylées (dès 2024), qui corrigent le tir.
Lancée en 2019, la Volkswagen ID.3 a bien évolué au fil de sa carrière, avec plusieurs finitions et configurations mécaniques, le tout autour d’un catalogue complexe. Pour faire simple, la compacte a proposé des batteries de 45 à 77 kWh, avec des mécaniques, toujours installées sur l’essieu arrière, de 145 à 204 ch. D’autres versions se sont ajoutées ensuite avec des batteries de 52, 59 et 79 kWh. Bref, difficile de s’y retrouver. Mais, dans ce budget, on retrouve essentiellement des versions équipées d’une batterie de 58 kWh (62 kWh brut) et d’une machine de 204 ch, offrant une autonomie WLTP de près de 420 km à sa sortie. La déclinaison de 77 kWh (545 km WLTP) est accessible. Contrairement à la MG 4, cette version peut faire la différence dans le monde réel, notamment sur autoroute où elle dispose de 100 km d’autonomie en plus ! Mais elle n’est homologuée qu’avec quatre places…
Le bon choix : cette dernière version n’est pas inaccessible, mais on ne trouve pas de modèles avec moins de 50 000 km en moyenne dans le budget. Mais si vous roulez beaucoup, c’est la version à privilégier. Autrement, la version 58 kWh rend déjà bien des services. L’offre est pléthorique, mais, pour 25 000 €, on a trouvé des modèles restylés en finition Style avec moins de 10 000 km, et vendus par le réseau Volkswagen. À noter qu’il est possible de dénicher des modèles d’occasion équivalents avec la Cupra Born, la cousine espagnole de l’ID.3.
Compacte électrique d’occasion : que retenir ?
Les compactes électriques d’occasion peuvent être d’excellentes alternatives pour qui recherche une auto bonne à tout faire, capable d’offrir suffisamment d’autonomie au quotidien, sans transformer les longs trajets en voyages interminables. Tous les modèles de cette sélection en sont capables avec plus ou moins de brio. Paradoxalement, c’est la plus chère et la moins logeable de la sélection qui est la plus à l’aise dans ce cas d’utilisation, toutefois rare pour une voiture de cette catégorie. La Peugeot e-308 l’emporte aussi en matière de sobriété au quotidien, ce qui aura un impact logique sur le coût d’utilisation. Mais, pour mieux guider votre choix, voici un récapitulatif de nos mesures effectuées avec toutes les voitures de cette sélection.
Longueur
v.max. / 0-100 km/h
Capacité utile
Temps de recharge / puiss. moy. DC
Conso. / autonomie mixte réelle
Conso. / autonomie autoroute réelle
BYD Dolphin Design
4,29 m
160 km/h / 7,3 s
60,5 kWh
40 min. / 70 kW
17,0 kWh/100 km / 360 km
23,5 kWh/100 km / 260 km
MG 4 Luxury 64
4,29 m
160 km/h / 7,3 s
61,7 kWh
25 min. / 109 kW
17,3 kWh/100 km / 360 km
25,4 kWh/100 km / 240 km
Peugeot e-308
4,38 m
170 km/h / 9,0 s
51,3 kWh
28 min. / 84 kW
15,1 kWh/100 km / 340 km
19,6 kWh/100 km / 260 km
Renault Megane e-Tech EV60
4,21 m
160 km/h / 7,4 s
60,0 kWh
37 min. / 75 kW
16,9 kWh/100 km / 355 km
24,8 kWh/100 km / 240 km
Volkswagen ID.3 58 kWh
4,26 m
160 km/h / 7,4 s
58,0 kWh
32 min. / 76 kW
16,2 kWh/100 km / 360 km
21,7 kWh/100 km / 270 km
Comparatif de nos mesures
Et puisqu’il est question de bilan, c’est la Volkswagen ID.3 (et sa cousine Cupra Born) qui se révèle comme la plus homogène. Son ratio autonomie/habitabilité est le plus intéressant de la sélection. Si elle n’est pas la plus rapide à se recharger (on, parle de sept minutes d’écart seulement avec la meilleure, la MG 4) et si elle n’est pas la plus sympa à conduire (qui fait mieux que la Megane e-Tech ?), sa diffusion permet de faire un meilleur tri dans les annonces et d’augmenter les chances de trouver des bonnes affaires.
Cependant, si nous conseillons ici les versions dotées des plus grosses batteries (60 kWh en moyenne) en phase avec la polyvalence attendue d’une compacte, les versions d’entrée de gamme ne sont pas à oublier pour autant. Car, si elles proposent des niveaux d’autonomie équivalents aux citadines électriques, elles se montrent plus pratiques au quotidien que ces dernières tout en permettant de baisser les prix en occasion. À réfléchir en fonction de vos usages et possibilités de recharge.
Si vous êtes propriétaire d’un de ces modèles, n’hésitez pas à nous partager votre expérience en commentaire !Et si non, vers quel modèle vous orienterez-vous dans cette sélection ?