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On ne présente plus la MG 4, une petite révolution dans le segment des électriques. Déjà connue de nos services, on la passe maintenant au Supertest.
Qu’il est loin le temps du tout premier MG ZS EV arrivé en France. Imparfait, il n’allait pas aider le constructeur désormais chinois à se faire une place de ce côté du globe. Mais le groupe SAIC apprend vite, et a revu sa copie. Le SUV s’est présenté sous un nouveau jour, avec une bien meilleure polyvalence. La MG 5 a continué d’étoffer la gamme avec un break compact unique sur le marché. C’est désormais au tour de la MG 4 d’intégrer la gamme, pour attirer encore plus de monde. Et elle n’a pas que son prix comme atout.
À lire aussiEssai Renault Megane e-Tech : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestLa gamme est composée de trois versions. Le catalogue s’ouvre avec la finition Standard, dotée d’une batterie de 51 kWh. Les finitions Comfort et Luxury embarquent une unité de 64 kWh. C’est cette dernière version que nous avons eu à l’essai. La MG 4 repose sur l’inédite plateforme MSP (Modular Scalable Platform) du groupe. Loin d’être un bricolage comme peuvent l’être les autres modèles de la gamme, elle permet de multiplier les configurations mécaniques. Pour le moment, la compacte ne dispose que d’une seule machine électrique synchrone posée sur le train arrière, d’une puissance de 204 ch pour 250 Nm de couple.
Elle est alimentée par une batterie CATL de 64 kWh de capacité brute, dont 61,7 kWh utiles. Cette batterie, baptisée One Pack présente un agencement unique : les 104 cellules prismatiques NMC sont directement reliées entre elles (en série), et non pas regroupées en modules comme c’est couramment le cas. Ce procédé, aussi appelé Cell to Pack dans l’industrie, permet d’augmenter la densité énergétique (tout comme la techno’ NMC vs LFP), et donc de réduire le poids, mais aussi de maîtriser les coûts.
En matière de recharge, la MG 4 Luxury propose d’office le chargeur embarqué AC de 11 kW. Cette batterie permet d’encaisser 135 kW de puissance DC, pour un plein de 10 à 80 % en 35 minutes. On sait déjà que la compacte est capable de dépasser ses valeurs, mais les performances ont encore évolué entre temps.
Au terme de notre boucle de mesure mixte, la MG 4 a présenté une consommation moyenne de 17,3 kWh/100 km, ce qui se traduit par une autonomie totale théorique de 357 km. Avec sa batterie à peine plus généreuse et sa consommation à peine plus faible, elle fait donc mieux que la Renault Megane e-Tech, essayée avec les mêmes conditions. Et pourtant, entre autres spécificités techniques, précisons que ses pneus Continental sont un peu plus énergivores que les Goodyear de la Française. D’après nos estimations, il faudrait tabler sur un 1 kWh/100 km de moins avec des pneus de classe A. Mais ce ne sont là que des estimations.
Dans le détail, la compacte électrique a présenté les mêmes traits de caractère que nous avons remarqué sur les autres modèles de la gamme : plutôt sobre en ville, son appétit augmente de manière exponentielle à haute vitesse. Ainsi, quand nous avons relevé une consommation de 14,2 kWh/100 km en ville plus faible que celle de la Megane, nous avons noté un appétit similaire (20,8 contre 20,5 kWh/100 km) sur les voies rapides.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 16,8 | 20,8 | 14,2 | 17,3 |
Autonomie totale théorique (km) | 367 | 297 | 435 | 357 |
Et on en a aussi pour preuve sur autoroute lors d’un long trajet de 500 km, là encore réalisé avec des conditions climatiques et un thermomètre similaires. Nous avons relevé une consommation de 25,4 kWh/100 km en passant la ligne d’arrivée. Voilà qui laisse espérer un rayon d’action total de 243 km, ou de 170 km sur un plein utile entre 80 et 10 % de charge. Si elle est au coude à coude avec la Megane en matière d’autonomie, elle présente une consommation plus importante. Cette autonomie théorique représente un écart de -44,16 % par rapport à la valeur WLTP.
À lire aussiEssai vidéo – MG4 Luxury : l’électrique au juste prixA 110 km/h, nous avons noté une consommation de 20,6 kWh/100 km, soit 300 km d’autonomie tout rond. A 130 km/h, l’appétit explose à 26,0 kWh/100 km, soit 237 km d’autonomie dans ces conditions. La différence (+26,2 %) est dans la moyenne, mais rappelons que la Megane est passée de 19,6 à 23,8 kWh/100 km sur ces mêmes exercices au même endroit (+21,4 %). Sur un plein utile, la différence d’autonomie pourrait être de 44 km.
110 km/h | 130 km/h | |
Conso. moyenne (kWh/100 km) | 20,6 | 26 |
Autonomie totale théorique (km) | 300 | 237 |
Sur autoroute, une autonomie de 239 km (25,8 kWh/100) semble être un minimum avec la MG 4, et fait jeu égal avec la Megane. Sur un parcours favorable, la compacte chinoise a présenté une consommation de 12,9 kWh/100 km, se traduisant par une autonomie de 478 km. Ce qui est à noter, et que nous avons déjà remarqué avec les autres exercices, c’est l’écart de 100 % entre les deux valeurs, la plus grosse enregistrée à ce jour !
Nous avons déjà eu l’occasion d’essayer la MG 4 Luxury en détail dans le sud de la France, avec une température de 24/25 °C. Nous avons relevé à l’époque une consommation de 23,7 kWh/100 km à une vitesse fixe de 130 km/h, et une moyenne de 22,2 kWh/100 km sur autoroute (120 km/h de moyenne). Certes les terrains étaient différents, mais le protocole était quasi identique. D’après ces valeurs, nous pouvons estimer une différence de consommation moyenne -12 % avec des températures chaudes. Ce qui se traduirait par des autonomies en hausse de 14 % en moyenne. Avec des températures favorables, la MG 4 disposerait de 270 km d’autonomie sur autoroute et de 414 km en utilisation mixte. Ces écarts relatifs mesurés sont donc assez similaires à ceux que nous avions trouvé en comparant, sur les mêmes routes cette fois, les consommations hiver/été de la Renault Megane e-Tech.
La MG 4 pèse à vide 1 685 kg, ou 1 775 kg avec le conducteur à bord. Le rapport poids/puissance en ordre de marche est de 8,70 kg/ch. D’après la fiche technique, elle tombe le 0-100 km/h en 7,9 s et peut atteindre les 160 km/h. En mode Normal avec 80 % de charge dans la batterie, nous avons chronométré un 0-100 km/h en 7,32 s, un 400 m D.A en 15,50 s et un 80-120 km/h lancé en 4,46 s. Cela corrige nos premières mesures réalisées en dehors de notre base. En reprise pure à partir d’une vitesse stabilisée (80-120 km/h), il faut compter 4,88 s à 80 % de batterie. La perte de puissance est dans la moyenne, avec à peine moins d’une seconde de plus à 20 %, alors qu’il faut compter près de 6,5 s à 10 % de charge. En mode Sport, les chronos s’améliorent de 0,2 à 0,3 s.
0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m | Accel. longi. max |
7,32 s | 4,46 s | 15,5 s | 0,493 G |
SoC à 80 % | SoC à 50 % | SoC à 20 % | SoC à 10 % |
4,88 s | 5,29 s | 5,72 s | 6,48 s |
Comme toujours, Il ne faut toutefois pas trop en demander à la MG 4, qui souffre rapidement de bouffées de chaleur. Enchaîner les reprises bride rapidement la puissance de sortie de la batterie et active le mode tortue. Dommage, car elle se montre toujours enthousiasmante à conduire, avec son train arrière moteur et équipé d’un amortissement multi bras. Surtout, les PremiumContact 6 se sont révélés plus adaptés que les PremiumContact C pour profiter du châssis de la compacte. On n’achète pas une MG 4 pour s’amuser comme un fou avec, mais elle pose les premières pierres des GTI électriques. Conduite normalement, l’architecture permet de libérer le train avant et de lui offrir un diamètre de braquage très réduit.
Tempérons notre enthousiasme tout de même. Si la MG 4 est autrement plus intéressante à conduire qu’une Volkswagen ID.3, elle n’est pas aussi incisive que la Megane. Son amortissement perfectible peut être cassant en ville, et trop mou sur route, alors que le système de freinage surprend par son manque de mordant si l’on oublie de régler la force depuis l’écran tactile central. Ce qui emmène à souligner ici l’ergonomie complexe qui ternie le tableau à bord de cette compacte : police d’écriture de petite taille, organisation embrouillée des menus, et les quelques bizarreries à l’image d’un panneau de commande de climatisation qui ne laisse pas le temps au conducteur de réfléchir. Surtout que, au chapitre climatisation, il faudra passer du temps avant de trouver le bon réglage : la ventilation commençait à souffler du chaud (ou presque) à partir d’un réglage à 26 °C. Une constante dans les MG, où l’on a souvent froid en hiver.
à 50 km/h | à 80 km/h | à 110 km/h | à 130 km/h |
69 dB | 71 dB | 74 dB | 75 dB |
Profitant de roues plus petites et d’un amortissement plus doux, la MG 4 est plus conciliante avec les passagers sur la route qu’une Megane avec ses roues de 20 pouces. Les bruits environnants sont assez bien maîtrisés. Tout du moins les bruits de roulement : nous avons relevé sur notre revêtement de référence une valeur de 75 dB à 130 km/h, contre 77 dB lors de notre premier essai. Voilà les effets sur notre sonomètre de pneus plus sérieux. Enfin, rappelons à quel point les aides à la conduite manquent d’efficacité, et corrigent les moindres écarts avec l’autorité d’un chef de dictature communiste. Le régulateur de vitesse en est même inutilisable puisqu’il se permet de réduire la vitesse en fonction de celle définie et de l’angle au volant : il nous a été impossible de réaliser nos mesures de consommations instantanées autrement qu’avec le limiteur de vitesse par exemple !
Si la MG 4 ne propose pas de poignée de maintien, elle ne manque pas d’aspects pratiques : aumônières sur le dossier des sièges, larges rangements sur le plancher secondés par une boîte sous l’accoudoir, … L’essentiel est là. Et la semi console centrale propose même un chargeur à induction, mais qui ne maintient pas les téléphones dans les virages. Côté coffre, la Chinoise présente une valeur de 350 l. La faute au moteur arrière qui rehausse le plancher. Mais la soute est large, et il n’est pas nécessaire d’abaisser un dossier pour pouvoir y ranger une trottinette, comme c’est le cas avec la Megane par exemple. Preuve que les valeurs indiquées sont à relativiser, et que la MG 4 remplira parfaitement ses missions quotidiennes ou plus exceptionnelles.
À lire aussiEssai – Volkswagen ID.3 : les consommations, autonomies et performances mesurées de notre SupertestLa MG 4 a déjà eu l’occasion d’être essayée en détail, et d’être confronté à sa concurrente naturelle par Pierre et Maxime. Désormais, elle montre toute l’étendue de ses capacités à l’occasion d’un Supertest réalisé dans les mêmes conditions, et de confirmer ses traits de caractère : dotée d’une meilleure autonomie en ville, et au coude à coude sur la route avec la Megane e-Tech EV60, la MG 4 affiche une autonomie moins généreuse sur autoroute.
Mais il ne s’agit là que d’une stricte comparaison des chiffres puisque la 4, en dehors de quelques griefs en matière d’ergonomie et d’électronique, rend des services équivalents. Reste donc à la mettre à l’épreuve de la route, où les performances de recharge lui permettera de prendre le large. Et il ne faudrait pas se faire induire en erreur avec les puissances de recharge en pic annoncées assez similaires : la MG 4 a plus d’un tour dans son sac. Si vous nous suivez, vous avez déjà une vague idée du résultat. Mais des choses ont changé. Rendez-vous la semaine prochaine !
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