Développement de la gamme Z.E., mise à niveau et choix d’achat des batteries, on a interrogé les représentants du programme véhicule électrique chez Renault. Et sur la question d’éventuels nouveaux modèles, on nous a donné rendez-vous en octobre prochain pour l’annonce du nouveau plan stratégique du constructeur.

Il y avait beaucoup de responsables du véhicule électrique sous la tente géante dressée par Renault au grand-prix de Formule E de Paris. On a profité de l’occasion pour leur poser quelques questions, notamment sur le développement de nouveaux modèles dans la gamme électrique. Sur ce thème, Gilles Normand, le directeur de la division V.E. chez Renault nous a demandé « un peu de patience » jusqu’en octobre prochain pour l’annonce du nouveau plan d’action du groupe « qui comprendra un volet véhicules électriques ».

« Continuer à travailler sur la gamme Zoé »

Face à l’émergence de nouveaux modèles électriques chez les autres constructeurs et au flou qui entoure l’avenir de la gamme ZE, le responsable explique « on est dans ce moment où on vient de lancer notre gamme, les autres annoncent, nous on va annoncer, mais plutôt en octobre ». Un suspense à nuancer avec cette précision qu’il ajoute « ce qu’on a défini comme axe, c’est clairement de continuer à travailler sur la gamme Zoé ».

Gilles Normand affirme que les prises de commandes de la Zoé ont augmentées de 90% sur le premier trimestre 2017 par rapport à l’année précédente. Un argument favorable à la stratégie de Renault sur ce segment. Et s’il confirme que la question du développement d’un véhicule de segment C (berlines et monospaces compacts) a été posée, il explique que la marque a finalement décidée d’aller attaquer le segment utilitaire «parce-que Renault est fort dans ce domaine ».

Il voit le développement du Kangoo ZE33 et Master ZE comme un « mariage de savoir-faire anciens et nouveaux ». Pour lui, le plus important « c’est de proposer un véhicule électrique abordable », car « c’est dans l’image de marque de Renault d’être un constructeur qui propose des voitures pour le plus grand nombre ».

Attaquer le marché chinois du véhicule électrique

Le responsable a également expliqué l’importance d’attaquer le marché Chinois, qui représente « la moitié du marché mondial du pur électrique ». Il a rappelé le lancement à la fin de l’année de la Dongfeng Fengnuo, issue de la Fluence ZE, et confirmé que le constructeur travaillait au développement d’un segment A électrique destiné à ce pays.

A propos du développement du véhicule autonome, Gilles Normand affirme que la marque travaille sur ce « levier », en nuançant « le véhicule autonome grand public a un certain nombre de validations et d’évolutions de la réglementation à faire, ça va prendre quelques années ». D’après lui, ces véhicules autonomes n’arriveront pas du jour au lendemain « c’est des briques technologiques qu’on fait monter » dit-il.

Laisser enfin le choix entre l’achat et la location de la batterie ?

Sur ce point, ça semble clair : laisser le choix au client Français d’acheter ou louer la batterie de son véhicule n’est franchement pas envisagé par Renault. « On pense qu’on n’a pas assez d’historique pour libérer complètement la contrainte et lever toutes les inquiétudes que pourrait avoir le client » justifie Gilles Normand. « J’alerte sur le fait que l’histoire ne vient que de commencer […] on a 5 ans d’historique, je demande un peu d’attente » ajoute t-il, en précisant ne pas être « dogmatique ».

Un choix renforcé par les données annoncées par le constructeur : dans les pays où l’achat de batterie est possible pour des raisons juridiques, 93% des clients ont opté pour la location.

Mise à niveau de la Zoé 22 vers la nouvelle batterie disponible dans « quelques semaines ».

Quand à la mise à niveau des batteries de la Zoé 22, elle devrait être proposée d’ici « quelques semaines » d’après Eric Feunteun, le directeur du programme V.E. « On est en train de faire les derniers tests, ça a été plus compliqué qu’on pensait [car] les homologations se font pays par pays, alors qu’on pensait que c’était Européen » explique t-il.

Rendez-vous est donc donné à l’automne prochain pour connaître l’avenir du véhicule électrique chez Renault. S’il ne devrait pas y avoir de grosses révélations, les responsables du programme laissent tout de même planer un certain suspense.