Renault et R-Fit, en voilà un partenariat sympathique pour électrifier les petites anciennes ! C’est au Salon Rétromobile 2023 que The Originals Renault donne le coup d’envoi du kit R-Fit pour Renault 4L. Rencontre.
Lecteur assidu d’Automobile Propre, vous connaissez déjà R-Fit, et en particulier la 2CV électrifiée par le spécialiste. Toujours chez les Françaises, c’est au tour des anciennes petites Renault les plus populaires de passer à l’électrique. Au programme : la 4L, la 5, et la première Twingo. Hugues Portron, directeur de The Originals Renault (anciennement Renault Classic) nous en parle depuis le stand à Rétromobile.
The Originals Renault : électrification vintage
Vous l’aurez compris, on ne parle pas des futures RT et 4L électriques parfaitement modernes, mais bien de leurs aînées originelles. En ce début d’année 2023, le losange s’adresse aux habitués de la marque désirant conserver leur petite Renault. Et pour un bon bout de temps, grâce à l’électrification via un kit R-Fit dédié. Pour rappel, R-Fit est une entreprise spécialisée dans la transformation et l’homologation de voitures thermiques en électriques depuis 2016. Une démarche d’économie circulaire qui permet de conserver des modèles emblématiques, même dans les ZFE. Le tout a un prix largement inférieur à celui d’une voiture électrique neuve. Alors oui, ce n’est pas directement comparable à une voiture électrique moderne. Mais avec la 4L, suivie de la R5 et de la Twingo dans le viseur… Avouons que c’est plus moderne que la 2CV électrique !
Pourquoi rétrofiter d’anciennes voitures thermiques ?
« Eh bien déjà, l’homologation le permet, et c’est une excellente nouvelle pour les amoureux de modèles iconiques. Les Renault 4L, R5, et Twingo de première génération en sont de parfaits exemples » nous répond Hugues Portron. « On a l’opportunité de les modifier, tout en y touchant le moins possible finalement ». L’installation d’un kit permet en effet de conserver sa voiture en roulant plus propre, voire plus facilement dans certaines régions. Le processus en lui-même est réalisé par un monteur agréé, ce qui garantit le bon fonctionnement de l’ensemble. D’un point administratif, tout ce qui change, c’est le champ P.3 (type de carburant) sur votre certificat d’immatriculation. Votre carte grise indiquera désormais « EL », tout simplement. À noter qu’il faut attendre 6 mois minimum pour être éligible à la prime à la conversion. Cela fait donc d’autant plus sens si vous possédez déjà votre Renault « d’époque » depuis longtemps.
Pourra-t-on acheter directement une « Originals » R-Fit ?
« Non, du moins pas pour l’instant. Le cœur de cible, c’est essentiellement celui ou celle qui a déjà une 4L, une 5, ou une Twingo. Quelqu’un qui aime sa voiture et qui veut continuer à rouler avec. ». Le directeur de Renault The Originals n’exclut cependant pas totalement cette éventualité, le service en étant qu’à ses débuts. « On s’adresse à ceux qui ne veulent pas changer leur petite voiture, qui ont leurs habitudes avec. Le kit est monté sur leur propre voiture et pas sur une autre. Et puis, s’ils ont éventuellement la fibre écolo en plus, c’est encore mieux ! ». Car Hugues insiste : le kit n’est pas du tout intrusif au niveau de la conduite. Le propriétaire retrouve les mêmes habitudes en termes de transmission et d’ergonomie de son véhicule.
Pour ceux qui souhaitent acheter directement une ancienne équipée R-Fit, il faudra plutôt se tourner vers les 2CV. En berline ou en fourgonnette, R-Fit propose des véhicules neufs sur-mesure et personnalisables avec le Méhari Club Cassis. Petite précision toutefois : un achat clé en main ne permet évidemment pas de profiter d’une quelconque prime à la conversion. Cela va de soi.
Quelles performances pour la 4L électrique ?
« La Renault 4L transformée par R-Fit est aussi simple qu’avant, et même encore plus simple. On retrouve tout l’univers à bord et le comportement de la 4L comme on l’aime ! ». Le kit R-Fit intègre une Power Box permettant de gérer les batteries, un moteur électrique d’une puissance équivalente au moteur d’origine, un pack batteries, ainsi que le chargeur, l’alimentation et la main-d’œuvre. Le tout garanti 2 ans. En pratique, l’homologation annonce 78 km d’autonomie, pour une vitesse maximale de 100 km/h. La batterie LFP de 10,7 kWh se recharge en 3h30 via une prise domestique 16 A – 220 V. Le kit est compatible avec les 4L GTL, 4L Savane R112 800, et 4L Savane R112 C00. Le kit R-Fit évoluera pour la future Renault 5 rétrofitée dès le mois de septembre. Il faudra patienter encore un peu pour la Twingo de première génération, qui lui emboîtera le pas.
La Twingo sera plus puissante que la R5, elle-même plus puissante que la 4L. « Le kit évolue avec chaque modèle, et est soumis à une nouvelle homologation à chaque fois. Les performances délivrées feront sens avec l’usage du véhicule en question, ce sera cohérent ».
D’autres modèles en vue ? Une R21 R-Fit par exemple ?
« L’avantage avec les modèles iconiques populaires, c’est que ce sont également des véhicules simples, du quotidien, faciles. Et surtout, il y a un parc roulant très important. D’autres modèles tels que la Renault 21, c’est plus gros, c’est plus lourd, il faut de plus grosses batteries, etc. Et essentiellement, il ne faut pas oublier que l’homologation coûte cher, il faut trouver une certaine rentabilité. Et crois-moi, il y a beaucoup, beaucoup moins de R21 en circulation que de R5 et de Twingo ! La première Clio par contre, pourquoi pas » nous répond Hughes. Sans surprise, il ne faut pas s’attendre à une électrification de toutes les Renault « classiques ». Si c’est techniquement réalisable, il n’y a pas encore la maturité économique et à l’usage pour se lancer là-dedans. Sans oublier que la réglementation est contraignante en termes de poids, de réparation, et de puissance.
Même pour les petits modèles, puisque l’on apprend que la première électrification de la 4L était trop puissante ! Et des à-coups nerveux électriques à répétition, c’est un peu gênant à la longue. Heureusement, le kit définitif est fin prêt et disponible depuis le 1er février. Pour le prix, comptez à partir de 11 900 €. Le tarif final variant selon la prime à la conversion, dépendant de votre foyer fiscal. Alors, des propriétaires de 4L, R5, ou Twingo 1 intéressés parmi les lecteurs d’AP ?
Quid de l’assurance d’une « voiture de collection » rétrofitée en EV ???
Une 4L c’est une voiture de collection.
Un collectionneur va la garder tel quel tant qu’il peut rouler…
Et aussi la question des vignettes Cri’Air ?
En tant qu’électrique elle y a droit normalement.
Chacun fait ce qui lui plaît de ses sous, encore heureux qu’il y ait des avis différents. Sur le principe, je vois Renault globalement à la ramasse sur l’électrique, brassant de l’air avec des idées qui n’en sont pas et des VE, pour l’instant, qui ne déchaînent pas l’enthousiasme. Faire du neuf très cher avec du vieux, c’est tout ce qu’ils ont en magasin ?
L’intérêt écologique est évident, mais le prix me semble trop cher pour que ça soit un projet viable, pour un tarif équivalent on trouve maintenant un grand nombre de véhicules électriques d’occasion avec une batterie plus grande…
C’est surtout un n-ième coup de com’ de Renault pour faire patienter en attendant la R5 et la 4L et un coup de pub pour R-Fit.
Si j’avais une voiture style R5 ou 4L ou Twingo qui a une valeur à peu près nulle je n’irai pas lui mettre 15000€ pour la faire rouler mais plutôt 1000€ en lui trouvant un moteur d’occasion.
Le rétrofit ce n’est vraiment qu’un marché de petite niche.
L’intérêt est selon moi de continuer à utiliser un véhicule auquel on est attaché, même en ZFE, en silence et sans polluer – le tout en économisant sur l’entretien et le coût d’usage.
Je critique l’homologation administrative, qui impose de garder la transmission mécanique d’origine (embrayage et boîte). C’est un non-sens, alors que le couple du moteur électrique permet de simplifier ça en offrant gratos l’équivalent d’une transmission automatique.
Franchement, j’ai un Express essence de 1997 en super état, et si demain RFit homologue un kit (sachant qu’il partage énormément de choses avec la R5 et la Twingo 1), je l’envisagerai sérieusement.
On ne fait plus de petits utilitaires rustiques comme ça, et ça permettrait de le garder à terme.
Mauvaise idée, juste du greenwashing pour faire fonctionner un business, un passionné de son auto d’époque comme vous dites, il la laisse d’époque, point final, pas besoin de piles pour ces véhicules qui roulent peu, leur moteur c’est leur charme, et même la restauration qui va avec en fait partie… laissez nous notre patrimoine quand même.