La présidente de la Métropole d’Aix-Marseille-Provence, Martine Vassal, a annoncé, dans une interview accordée au média “La Tribune dimanche”, qu’elle ne mettrait pas en place l’interdiction des véhicules Crit’Air 3 d’ici 2025 dans le centre-ville de Marseille.
La ville de Marseille a mis en place des restrictions ZFE en 2022, en interdisant dans son centre les véhicules Crit’Air 5 et non classés. Puis, elle a interdit les Crit Air 4 en 2023. Elle avait prévu d’enchainer rapidement avec les véhicules Crit’Air 3.
“J’ai décidé de ne pas mettre en application le Crit’Air 3, qui devait entrer en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2025 à Marseille.”, a déclaré la présidente. “Je le reporte sine die. Il faut du temps, il faut être plus tolérant.”
Martine Vassal a donc pris la responsabilité de repousser cette échéance, estimant que la transition est trop brutale pour les habitants de la métropole marseillaise. L’interdiction des Crit’Air 3 était très critiquée alors qu’à Marseille le taux de pauvreté est de 26 % contre 17,6% au niveau national en 2018.
Les véhicules particuliers émettant des émissions moins élevées (Crit’air 3, 2, 1 ou 0) nécessitent un coût d’achat supplémentaire, et la présidente de la métropole a pris conscience qu’il risque d’entraîner une grande difficulté pour les ménages marseillais devant se soumettre à cette législation annoncée par la ZFE. 310 000 foyers auraient été touchés par cette restriction des Crit’Air 3 en 2025.
Avant d’entreprendre cette transition énergétique, il semble nécessaire d’accompagner les foyers marseillais pour leur permettre de s’y préparer correctement.
À lire aussi Le Jamais Content – Les ZFE sont aussi des ZMF, des zones à mauvaise foiLa présidente de la métropole avait pourtant décidé de mettre en place des aides, permettant une facilitation d’achat de véhicules électriques ou au moins, de véhicules à faibles émissions (Crit’air 1 ou 0). Lors de ses vœux à la presse du 8 janvier 2024, elle avait annoncé : « Tout le monde n’a pas la possibilité de s’équiper en véhicule électrique dans un délai aussi court. […] C’est un sujet sur lequel on a beaucoup réfléchi : nous allons mettre en place une aide de 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique pour toute personne qui habite dans la ZFE, ou les professionnels domiciliés dans la zone ».
Des aides pour les mobilités douces existent déjà. Parmi elles, il y a par exemple l’abonnement « Pass Métropole » pour l’usage des transports en commun offert pour une durée de six mois ou encore l’abonnement au pass « Levélo » pour le service de location de vélos, offert pour une durée également de six mois.
En ce qui concerne l’aide à l’achat d’un véhicule électrique de 5 000 euros, la Métropole d’Aix-Marseille n’a encore rien actée, ce projet devrait cependant voir le jour courant 2024.
Si plus de ZFE que va t-il se passer, les gens reviendront au thermique et moi le premier.
Si on en arrive la, tous ces “écolos” qui font marche arrière devront indemniser les gens qui ont investi dans un VE.
Comme quoi l’interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs en 2035 n’est pas gravée dans le marbre.
Les ZFE ont été décidées car la France a été condamné à plusieurs reprises par le droit européen pour non respect des normes de pollution de l’air que la France avait approuvé au sein du conseil européen en 2004 et 2008. Les ZFE étaient une façon pour la France de dire, regardez on s’ occupe du problème de la pollution atmosphérique dans les villes, problème rendu encore plus grave par l’essor du diesel, largement encouragé par la France.
Comme quoi, la santé publique est souvent sacrifiée au nom des intérêts économiques. On met en place des ZFE pour dire que cela va réduire la pollution atmosphérique dans les villes, mais on ne met rien en place pendant des années pour préparer la population et aider les plus modestes à changer de véhicule, pour encourager la mobilité douce et développer les transports en commun. Lorsqu’on arrive à l’échéance, on reporte sine die la mise en œuvre de la ZFE, et tempi pour la santé publique, et en particulier celle des pauvres qui vivent le long des grands axes routiers.
Surtout un pas en arrière pour la qualité de l’air et la santé des habitants, en particulier les plus pauvres, qui sont en moyenne plus exposés à la pollution et avec plus de facteurs de santé aggravants.
Mais clairement, les municipalités et agglo doivent absolument fournir des alternatives: aides à l’achat de véhicules moins polluants, mais aussi et surtout transports en commun efficaces et peu chers, pistes cyclables sécurisées, etc. On ne peut pas demander aux gens d’arrêter de se déplacer, ces alternatives sont donc essentielles..
“nous allons mettre en place une aide de 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique pour toute personne qui habite dans la ZFE, ou les professionnels domiciliés dans la zone “
Ben il fallait peut être y penser avant et pas annoncer des mesures quand on est au pied du mur. Mais pour ça il faut avoir une vision.