Volkswagen cherche à développer une version de série 100 % électrique et autonome de niveau 4 de l’ID.Buzz. Le van réalise actuellement des essais à Hambourg. Le constructeur allemand envisage de proposer des trajets aux habitants de la ville d’ici la fin de l’année.

Des ID.Buzz autonomes à Hambourg

Après plusieurs années à bricoler sur le sujet de la conduite autonome, Volkswagen a enfin décidé d’accélérer. La marque allemande teste actuellement son ID.Buzz autonome de niveau 4 à Hambourg, la deuxième plus grande ville du pays. D’ici la fin de l’année 2024, Volkswagen souhaite proposer des trajets aux citadins. Mais les opérations de grande envergure ne devraient pas commencer avant 2026.

Durant la phase de test, le constructeur allemand précise qu’un conducteur reste à bord de l’ID.Buzz autonome par sécurité. Il est là pour s’assurer que le véhicule fonctionne correctement. Les premiers essais remontent à 2021. La firme de Wolfsburg a d’abord commencé par tester son ID.Buzz autonome à Munich, puis à Hambourg et à Austin (Texas), aux États-Unis.

Volkswagen veut son programme de robotaxi d’ici 2026

Mais pour le moment, aucun passager n’a encore pris place à bord d’un modèle autonome de la marque allemande. Le niveau 4 de la conduite autonome correspond à un système automatisé où le conducteur ne joue aucun rôle dans le processus de conduite. Les systèmes automatisés ne peuvent toutefois fonctionner que dans des conditions spécifiques et dans des zones limitées. Contrairement au niveau 5.

Carsten Intra, PDG de Volkswagen Commercial Vehicles, précise que « si nous sommes satisfaits de ces essais, nous ouvrirons le service au grand public ». Pour mener à bien ces tests, Volkswagen collabore avec Mobileye. À terme, le service sera géré par Moia, la filiale de Volkswagen spécialisée dans les solutions de mobilité. Mais cela n’aura donc pas lieu avant 2026.

Des véhicules autonomes, mais pour quel usage ?

Chris Yan, cadre chez Volkswagen Commercial Vehicles, a déclaré à Automotive News Europe, que « les véhicules autonomes peuvent contribuer à résoudre la pénurie actuelle de chauffeurs et nous donnent la possibilité de participer au marché croissant de la livraison de marchandises ». Avec ses ID.Buzz autonomes, Volkswagen prévoit deux cas d’utilisation : les services de mobilité et les services de transport.

M. Yan estime qu’à l’avenir, « les véhicules autonomes seront même capables de se rendre aux stations de chargement et de déchargement ou même aux adresses des clients de manière indépendante ». Mais comme Waymo a pu le constater aux États-Unis, les technologies de conduite autonome posent des défis importants. Notamment d’un point de vue législatif et sociétal.

Chris Yan en a évidemment conscience. Il précise que « l’initiative de tester l’ID.Buzz autonome avec des passagers est un pas en avant », mais rappelle que le chemin vers une adoption généralisée « est semé d’embûches ». Pour déployer un tel service, il faut être en mesure de garantir la sécurité des passagers et celle des autres personnes, l’évolutivité ou encore la rentabilité du programme.

La rentabilité avant tout

Pour y parvenir, Volkswagen devra être capable de gagner la confiance du public. Autrefois intéressés par le sujet, BMW et Mercedes se sont finalement ravisés. Les deux constructeurs allemands ont changé de stratégie. Volkswagen fait aujourd’hui office de leader dans le domaine en Europe. Reste à savoir s’il y a un marché et comment la marque allemande compte l’exploiter précisément et en tirer profit.

C’est une chose de développer un projet pilote pour tester de nouvelles technologies, mais c’en est une autre de les faire accepter par le grand public. « Il s’agit d’une très grande entreprise dotée d’une grande puissance financière, mais nous ne savons pas combien elle est réellement prête à investir dans cette initiative », précise Pedro Pacheco, analyste chez Gartner.

Si Volkswagen doit réduire ses coûts, comme c’est le cas chez Tesla actuellement, certaines activités seront réexaminées, voire abandonnées. À ce moment-là, les technologies de conduite autonome ne seront peut-être pas prioritaires.