À cause de problèmes dans le développement de logiciels, les grands projets électriques du groupe Volkswagen sont perturbés. Audi est particulièrement touché.
Les prochains porte-drapeaux électriques des marques du groupe Volkswagen auront du retard. Et même de gros retards. Par exemple, selon le média allemand Automobilwoche, la berline Audi du projet Artemis ne serait pas lancée avant 2027, soit un report de trois ans.
La volonté de Bentley de ne vendre que des électriques dès 2030 est aussi remise en doute. Plus proches, les futurs Porsche Macan électrique et Audi Q6 e-tron ont également vu leur lancement reporté. Attendus en 2021, ils devraient être dans les concessions en 2023.
Le fautif ? Cariad. Vous ne connaissez pas ? C’est pourtant une filiale très importante du groupe Volkswagen. Fondée en 2020, celle-ci a pour mission de développer la future infrastructure électronique du groupe, « une plateforme logicielle standardisée ». En clair, elle doit accélérer la digitalisation des véhicules, pour les rendre toujours plus connectés et autonomes. L’un des buts de Cariad était d’aider VW à contrer Tesla.
Mais Cariad connaît de grosses difficultés de fonctionnement. L’entreprise accumule les problèmes d’organisation et les retards. Ce qui plombe donc tout le calendrier de lancements du groupe. On se souvient que la commercialisation de l’ID.3, fer-de-lance de la révolution électrique de Volkswagen, avait déjà été perturbée par des problèmes de logiciels.
Herbert Diess, patron du groupe VW, est intervenu pour remettre de l’ordre. Le projet Artemis devait avoir le droit à un logiciel 2.0 de Cariad en 2024, capable d’une conduite autonome de niveau 4. Cette version 2.0 ne sera en conséquence pas prête avant 2026/2027 et pourrait finalement être inaugurée par la berline Volkswagen Trinity. VW aurait repris la main sur le développement du logiciel.
Audi travaillerait sur un autre modèle pour 2025, moins ambitieux sur le plan technologique. Pour l’instant, la firme aux anneaux et Cariad travaillent surtout à une version intermédiaire et provisoire du logiciel pour le Q6 e-tron, mais celle-ci a aussi du retard, ce qui a provoqué un nouveau report pour le SUV.
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Commentaires
Les constructeurs se fourvoient totalement avec ce graal de la 'voiture autonome'. Ils ont sous-estimé la difficulté technique et les coûts d'un facteur 10 ou 50. Qu'ils aillent voir chez leurs collègues de l'aéronautique ce que coûte et combien de temps cela prend de developper un automatisme (hardware + software) qualifié DAL A DO-178 / ARP 4754 avec 30 années d'experience derrière. Ils seront horrifiés. Cette quête vaine va leur couter des milliards, va augmenter le prux des vehicules a un niveau encore plus stratosphérique qu'aujourd'hui, et les detourne de ce qui devrait etre leur objectif prioritaire et urgent : mettre tres rapidement sur le marché des VE ACCESSIBLES à 80 % des automobilistes afin de decarboner les transports, pas seulement aux 20 % de CSP+.
Clairement. Aujourd'hui un bon niveau 2 (maintien dans la voie, régulateur adaptatif, géolocalisation avec lecture des panneaux et caméra 360° avec vérification des angles morts et détection des obstacles type voiture qui double) suffisent largement. On peut s'arrêter là et amortir les coûts de R&D.
Tu as bien raison , j'utilise tout ca ts les jours et ca me suffit bien !! Si il suppriment le bip bip lâcher de volant, comme prévu en aout , je serai comblé !
Ben oui, ils ont pensé que supprimer une dimension rendrait les choses plus faciles !
mais en partique, la densité d'objets à gérer rend le truc autrement plus exigeant, surtout que ce ne sont pas les mêmes objectifs de prix (Pentagone) à la fin.
Bravo, c'est exactement ça !
En plus d'être d'un intérêt limité, la conduite autonome est extrêmement difficile à concevoir.
N'oublions pas que les avions ne sont pas encore autonomes même s'ils peuvent accomplir quelques tâches automatiquement, toujours sous la supervision des pilotes. N'oublions pas non plus qu'ils évoluent dans un environnement beaucoup plus simple, les airs, que les voitures qui se déplacent dans des environnements extrêmement complexes (routes non-standardisées, travaux, obstacles divers, piétons, vélos, ronds-points, casse-vitesses...)
+1
C'est clair et fort bien résumé.
J'approuve et partage cette perception.
Tout est dit.
C’est moi ou vw a vraiment du mal avec son virage électrique ? Il y avait des problèmes, des lenteurs, des retards pour le logiciel de l’id3. Mais je vois que ça continue de plus belle avec des retards en années et sur tout le groupe…
J’aime beaucoup la Cupra Born mais ces soucis me font vraiment hesiter 🤔
Le problème n'est pas vraiment le virage de la motorisation électrique. Le problème, c'est que les constructeurs veulent en profiter pour bourrer leurs vehicules d'automatismes excessivement élaborés et sans lien direct avec la decarbonation (notamment la fameuse 'conduite autonome') dont ils ont sous-estimé la complexité (donc les coûts et les delais) d'un facteur 10 au minimum.
VW se leurre à mettre autant d'importance dans les auto connectées.
Le principal soucis du conducteur consiste à se déplacer le plus économiquement possible avec de la sécurité, de la fiabilité et du confort.
Tous ces gadgets couteux sont souvent inutilisés quand pas agaçants !
VW devrait se demander pourquoi la Dacia Spring a tant de succès !
Exactement, dépenser autant d'argent pour s'adresser aux 10% d'acheteurs geeks qui s'amuseront de voir le volant de leur voiture tourner tout seul à certaines occasions n'a, à mon sens, absolument aucun intérêt.
Je plussois.
100 % d'accord.
« L’un des buts de Cariad était d’aider VW à contrer Tesla. ». Je note l’utilisation de l’imparfait…
Excellent !
Toujours plus de gadgets logiciels à l'utilité douteuse et au coût faramineux. Et pendant ce temps, ils améliorent vraiment les batteries et l'infra de recharge? C'est vrai que je suis plus hardeux que softeux!
Non, toute la question est bien là : permettre a 20 % de la population d'avoir des VE autonomes extremements sophistiqués et couteux, les 80 % restant continuant a utiliser leur fumantes hors d'âge pendant 20 ans ou plus, ou bien developper aussi des VE plus simples et moins couteux - avec l'infrastructure de recharge de proximité qui va avec, notamment a destination des plus de 30 % d'automobilistes qui n'ont aucun moyen de recharger à domicile ni au travail - pour permettre une réelle decarbonation du parc automobile.