Borne recharge voiture électrique

Chaque année, l’association européenne des constructeurs automobiles (ACEA) diffuse son rapport sur la progression en Europe des véhicules électrifiés ou fonctionnant au GNV, au GPL et à l’éthanol. Les modèles 100 % électriques et les hybrides se sont très largement imposés en 2019.

Vent en poupe pour les hybrides

C’est sans surprise que les voitures particulières hybrides ont représenté la part majeure des ventes en modèles électrifiées : 66,1 %. L’ACEA mêle ici les architectures Full Hybrid révélées avec la Toyota Prius et les hybridations légères (Mild Hybrid) qui équipent, par exemple, les Fiat 500, Hyundai i20, Suzuki Swift, Volvo XC60, Land Rover Evoque, et Audi A4.

Elles permettent de réduire respectivement de 20-40 et 10-20 % les émissions de CO2 par rapport à leurs équivalents thermiques. Alors que les ventes de modèles diesel ont chuté de presque 14 % entre 2018 et 2019, les hybrides ont connu une progression de 50 % l’année dernière.

Les déclinaisons rechargeables ont tracé leur chemin plus discrètement : +13,75 %. Elles ont représenté 12,8 % des ventes en modèles électrifiés.

Prise de vitesse pour les voitures électriques

L’ACEA s’est réjouie de constater une importante progression de 94 % des voitures électriques à batterie de traction entre 2018 et 2019 en Europe. Le pourcentage était légèrement supérieur à 50 % lors des 2 précédents exercices.

Désormais, cette technologie pèse 21 % des ventes des VP électrifiées. C’est la première fois que ces engins coiffent l’ensemble des voitures fonctionnant au bioéthanol ou au GPL : 284 812 unités contre 187 378. En 2018, les électriques ne représentaient que 147 428 ventes face aux 164 270 GPL+E85. Et en 2014 : 37 517 contre 141 452.

Même si leur part a doublé, les électriques à pile hydrogène restent peu nombreuses : 535 ventes en 2019 (0,04 % des ventes des VP électrifiées) pour l’Europe des 28 comprenant alors encore le Royaume-Uni.

10,6 % de voitures à énergies alternatives

Avec une progression d’un peu plus de 5 %, les voitures fonctionnant au GNV se sont vendues davantage pour la 2e année consécutive, après plusieurs exercices à la baisse. L’ACEA dénombre pour elles 68 581 acquisitions en 2019 dans l’EU28. Ce qui est encore loin de leur niveau de 2015 : 78 511 unités.

Les ventes en véhicules à énergies alternatives ont représenté 10,6 %, dans un marché encore très largement dominé par les diesels (30,5 %) et surtout les motorisations essence qui connaissent une progression sans faille depuis au moins 5 ans. La part est moindre avec les utilitaires légers : 2,8 % (VUE = 1,2 % ; GNV = 0,7 % ; GPL + E85 = 0,6 %) face à 92,8 % de diesel.

Entre 2014 et 2019, seules les voitures hybrides et 100 % électriques ont connu dans ce mix une sensible avancée avec respectivement 4,5 et 1,6 points supplémentaires dans leur pourcentage de représentation.

Des progressions insuffisantes pour répondre aux exigences européennes en matière de réduction des émissions de CO2. Surtout quand la moyenne au kilomètre reste orientée à la hausse.

Émissions de CO2

Après une dizaine d’années de baisse, les émissions moyennes de CO2 étaient à la hausse en 2019 pour la 3e fois consécutive en Europe concernant les ventes de voitures particulières : +1,8 %. Et ce, en raison d’une part plus importante de modèles lourds. Les chiffres les plus élevés ont été remarqués en Bulgarie (137,6 grammes de CO2 au km), Slovaquie (133,4 g), au Luxembourg (133 g), en Pologne et en Lituanie (132 g). Les 5 meilleurs élèves sont les Pays-Bas (98,4 g), Malte (105,3 g), le Portugal (109,4 g), le Danemark (111,9 g) et la France (113,7 g).

Tendance à la hausse également (+0,4 %) pour les utilitaires légers. Ici, les pays crédités des moyennes les plus lourdes sont la Slovaquie (174,3 grammes de CO2 au km), la Lituanie (172,7 g), l’Allemagne (172 g), la République tchèque (171,8 g) et l’Autriche (170,8 g). À l’opposé, les plus vertueux : Chypre (131,9 g), le Portugal (138,1 g), Malte (140,7 g), la Croatie (144,6 g) et la Bulgarie (145,1 g). La France se situe entre les 2 blocs, avec une moyenne d’émission calculée en 2019 pour ses utilitaires légers de 151,1 grammes.

Géographie

C’est en Allemagne qu’ont été vendues en 2019 le plus de voitures rechargeables (VE + PHEV = 108 629 unités), d’hybrides (Full + Mild = 193 902) et de VE à pile H2 (210 exemplaires). L’Italie se distingue pour sa préférence aux architectures GNV (38.615 VP), les Pays-Bas pour ses 15 % de VE dans ses ventes de voitures en 2019, et l’Espagne pour les 8,6 % d’hybrides dans son mix.

Laissant devant elle le Royaume-Uni (72 766 unités) et les Pays-Bas (66 801), la France se classe en 4e position dans l’Europe des 28 en ce qui concerne les ventes de voitures électriques. Idem pour les VE à PAC H2 (63 ventes enregistrées en 2019, contre 156 pour les Pays-Bas et 68 dans le Royaume-Uni). Elle est 5e pour les hybrides (106 781 exemplaires), après le Royaume-Uni (156 178), l’Italie (109 789) et l’Espagne (108 684). C’est cependant dans l’Hexagone qu’ont été acquis le plus grand nombre d’utilitaires légers électriques (8 087 unités) et hybrides (1 861).

Globalement, se retrouvent en lanternes rouges de la mobilité aux énergies alternatives les pays de l’Est. Attention toutefois, avec seulement 2 693 et 3 355 ventes sur leurs territoires, l’Estonie et la Lituanie atteignent respectivement 8,1 et 7,3 % d’hybrides dans les ventes de VP l’année dernière.

Aides à l’achat des voitures électriques

Depuis plusieurs années, l’ACEA alerte sur un développement des véhicules électriques qui profitent avant tout aux habitants des pays les plus riches. Elle milite pour que des aides incitatives à l’achat se généralisent en Europe.

L’année dernière, les primes étaient encore inexistantes en Belgique, Bulgarie, Lettonie, au Danemark, à Chypre et Malte. Les 10 gouvernements les plus généreux en la matière sont localisés en Roumanie (jusqu’à 11 500 euros de subventions), Croatie (9 200 euros), Allemagne (9 000 euros), Pologne (8 350 euros), Slovaquie (8 000 euros), Slovénie (7 500 euros), Hongrie (7 350 euros), France (7 000 euros), Grèce (6 500 euros) et Italie (6 000 euros).

Des avantages fiscaux complètent les aides à l’achat. De sorte que tous les pays de l’UE proposent d’une manière ou d’une autre des facilités pour rouler en voiture électrique.

Ravitaillement en énergie

Pour fin 2019, l’ACEA rapporte un parc européen de presque 200 000 points de recharge (+480 % depuis 2014). Dans 4 pays sont dispersées plus de 10 000 de ces PDC : Pays-Bas (50.824 PDC dont 1 304 pour la recharge rapide, soit 25,4 % du parc européen), Allemagne (40 517/6 314 ; 20,3 %), France (30 367/2 706 ; 15,2 %) et Royaume-Uni (28 538/6 179 ; 14,3 %). À eux seuls, ils totalisent 75 % des points de recharge.

En matière de densité, les bons élèves ne sont pas forcément les mêmes. Sur 100 kilomètres de route se trouvent concentrés 36,4 % PDC aux Pays-Bas, 31,6 au Luxembourg, 17,6 en Allemagne et 12,5 au Portugal. Le nombre est inférieur à 10 pour tous les autres pays. Notamment pour la France, 12e ex aequo avec la Finlande, qui en compte seulement 2,8.

La situation de l’électrique à batterie de traction est toutefois bien meilleure que celle des VE à pile hydrogène. Pour ces derniers, seulement 137 stations d’avitaillement en Europe en 2019 (contre 47 en 2018), dont 76 en Allemagne, 14 au Royaume-Uni, 12 en France et 10 au Danemark.

Concernant la mobilité GNV, les stations sont 1 377 en Italie, qui a toujours soutenu cette filière, 852 en Allemagne, 208 en République tchèque et en Suède, 201 aux Pays-Bas, 154 en Autriche, et 135 en France. Pour un total en Europe de 3 743 établissements capables de distribuer du gaz naturel pour la mobilité.

Télécharger le rapport de l’ACEA