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Lorsque Jean-Jacques Haudry a créé en 2011 Transports de la Mérize, à une vingtaine de kilomètres du Mans (72), il ne pensait pas qu’il aurait à déplacer des véhicules électriques ou hybrides rechargeables, dont des BMW i. Cette activité un peu à la marge de son ordinaire influe sur sa manière de percevoir et pratiquer la mobilité.

1.000 véhicules transportés

Au rythme soutenu d’environ 250 véhicules pris en charge par an, Jean-Jacques Haudry vient de dépasser le seuil symbolique des 1.000 engins transportés depuis la création de son affaire. A raison de 8.000 à 10.000 kilomètres parcourus au mois, il en est à son troisième plateau porte-voitures : un Iveco, qui a succédé à un Renault Master. Mais c’est avec son précédent camion, un Peugeot J5, qu’il a déplacé sur plus de 700 kilomètres un Kangoo de première génération, son premier modèle électrique enlevé. Un contrat signé avec un particulier qui avait passé une annonce depuis le site FretBay. Ce type de plateformes qui mettent en relation transporteurs et toute personne ayant des objets lourds et encombrants à expédier, M. Haudry les exploite pour rouler le moins possible à vide et, ainsi, proposer des tarifs particulièrement compétitifs.

Des occaz, des anciennes et des électrifiées

Environ les deux tiers des véhicules embarqués par Transports de la Mérize sont des occasions qui s’agglutinent sur de grands parkings disposés autour et en région parisienne. Ils les ramènent sur Le Mans. Le reste, ce sont des voitures en panne ou de collection. Et les électriques et hybrides rechargeables ? Environ 1% de son activité ! Outre 2 Kangoo d’ancienne génération, des particuliers ont confié à Jean-Jacques Haudry la mission d’acheminer des iOn et 106, quand ce n’est pas une golfette. Il y a quelques jours, il a été contacté pour livrer un Renault Twizy. Une association de notoriété nationale l’a même engagé pour déplacer un Goupil, depuis Paris où il assurait des tournées de collecte, vers Bordeaux (33), où le petit utilitaire au plomb devrait remplir le même usage.

BMW i

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Mais les engins survoltés qui font le plus vibrer Jean-Jacques Haudry, lorsqu’il peut se glisser derrière leur volant, ce sont les productions de BMW i. A chaque fois la magie opère, même si ce n’est que pour quelques mètres, depuis la place qu’occupe le véhicule dans le garage, jusque sur le plateau ! « C’est surprenant de nervosité ce petit bestiau ! », s’enthousiasme-t-il en pensant à la citadine i3 dont il juge l’esthétique « un peu bizarre ». Globalement, elle lui apparaît « très surprenante par rapport aux autres BMW ». La concession du Mans, non agréée BMW i, fait appel aux Transports de la Mérize pour récupérer ou déposer dans celles qui le sont, les voitures survoltées de sa clientèle. Un rituel que Jean-Jacques Haudry a repris à la volée, suite à la cessation d’activité du précédent transporteur auparavant employé pour ce type de voyages.

A monter sur le plateau avec grands soins

La sportive i8 a aussi comme point commun avec les Porsche de collection d’être suspendue avec une garde au sol très réduite qui impose d’adapter l’angle de chargement au moyen de prolongateurs de rampes. Il faut tout contrôler à ce niveau, plusieurs fois, même en cours d’opération, afin que rien ne touche en montant l’engin sur le plateau. Comme avec toute voiture haut de gamme, Jean-Jacques Haudry éprouve une certaine appréhension à effectuer une telle mission : la peur d’endommager un si beau joyau ! Une grande prudence qui signe le professionnalisme de notre artisan et qui explique que les véhicules qu’il prend en charge sont, avec lui, entre de bonnes mains. Une difficulté supplémentaire s’ajoute avec la i8 : s’en extraire ! Entre les portes en élytre, et le seuil assez haut, sortir du bolide lorsqu’il est sur les rampes ou le plateau n’est pas aisé : les pieds doivent chercher un support pour éviter une douloureuse chute au sol.

Une place à part

Parmi les modèles rares ou de prestiges qui sont confiés à Jean-Jacques Haudry, la i8 tient une place à part. Elle le séduit pour son esthétique de supercar, mais aussi par son silence d’évolution et sa nervosité. Pour autant, s’il devait s’offrir une voiture électrifiée, ce pourrait-être une Smart ED, ou, mieux, une Volkswagen Golf GTE. Décidément, il plaît beaucoup ce modèle hybride rechargeable ! « Je n’ai qu’une quinzaine de kilomètres à effectuer au quotidien, avec des contraintes en place de stationnement et la nécessité d’embarquer un peu de matériel, comme une caisse à outils », indique-t-il.

Pour lui, la Golf GTE est la seule voiture branchée qui, dans un budget relativement raisonnable, pourrait répondre à tous ses besoins en déplacements personnels et semi-professionnels. « Mes sorties m’amènent régulièrement à rejoindre des lieux distants de parfois 70 kilomètres », explique M. Haudry. Les autres hybrides rechargeables, trop imposants, ne peuvent se loger dans l’espace qu’il réserve à sa propre voiture. Notre interviewé regrette que Toyota ne se soit pas encore positionné avec une citadine sur le marché européen : « Quand on voit comment la Golf GTE est aboutie, et qu’on se rappelle comment Toyota avait de l’avance dans les motorisations hybrides… », philosophe-t-il.

Range anxiety

Même s’il trouve les modèles électriques « bluffants en termes d’agrément », notre artisan transporteur estime que le maillage actuel en bornes de recharge n’est pas suffisamment convaincant dans sa région pour se reposer sur l’autonomie annoncée par les constructeurs. Selon lui, « l’avenir du véhicule électrique sera assuré lorsque faire le plein des batteries, en cours de déplacement, ne sera pas plus long que de remplir un réservoir en essence ou gazole ». Ah, ce fameux « range anxiety » !

Façon de conduire et de se déplacer

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« Mon activité de transporteur m’a sensibilisé au coût kilométrique réel des déplacements, qui comprend le carburant, mais aussi l’assurance, l’entretien et la décote du véhicule », introduit Jean-Jacques Haudry pour expliquer la démarche qu’il a initiée voilà déjà quelques mois. Il s’agit d’utiliser le moins possible la voiture, au profit des jambes. « Plus question de parcourir 25 kilomètres pour faire les courses », précise-t-il, privilégiant la supérette du coin et autres magasins de proximité. « Pour des trajets relativement éloignés, je profite des sorties personnelles ou d’un passage dans le cadre de mon activité professionnelle », ajoute-t-il. Son credo, pour associer économie et soucis de l’environnement, c’est de revoir sa propre façon de conduire et de se déplacer !

Automobile Propre et moi-même remercions Jean-Jacques Haudry pour son accueil et sa disponibilité.