Toyota Mirai 2024

Quand Toyota décide des chemins à prendre pour la mobilité durable, le constructeur japonais s’y tient. Même si les ventes ne sont pas au rendez-vous, comme c’est le cas pour la longue berline électrique à pile hydrogène. La Mirai est donc reconduite depuis février 2024, avec juste des améliorations technologiques de confort et de sécurité.

Trois réservoirs qui continuent à prendre trop de place

Le gros défaut de la Toyota Mirai, c’est la place prise par les trois réservoirs d’hydrogène, mangeant littéralement l’habitacle jusqu’au coffre compris. Voilà pourquoi le volume de ce dernier n’est que de 273 litres pour une berline longue de presque 5 mètres, à 2 centimètres près. Et pas question de basculer le dossier de la banquette pour avoir mieux. Pour comparaison, le coffre de la citadine Volkswagen e-Up! est à peine plus petit avec ses 251 l qu’il est possible d’étendre à 959 l.

Du fait du tunnel de service important qui abrite le contenant H2 cylindrique et transversal, la banquette à l’arrière ne pourra recevoir que deux personnes. Ce qui cantonne ce modèle au rôle de taxi, ou de voiture d’élu et de chef d’entreprise engagés et militants de la mobilité hydrogène. Sans doute les automobilistes qui adorent se déplacer seuls dans de longues berlines pourraient aussi s’y intéresser. Une attitude cependant d’un autre âge.

Alors que l’emploi de la molécule H2 pour la mobilité est fortement décrié, c’est toute l’architecture de la Mirai qu’il aurait fallu revoir afin de convaincre vraiment les sympathisants de l’hydrogène décarboné. Il faudra en 2024 se contenter de retouches qui ne seront perceptibles qu’aux conducteurs et éventuellement aux passagers les plus attentifs de cet engin.

Assistance et sécurité

C’est principalement au niveau des aides à la conduite que la génération 2 de la Toyota Mirai a été rafraîchie. Le fonctionnement du régulateur de vitesse adaptatif ACC a été revu, afin de se montrer à la fois plus réactif dans le trafic et plus doux dans les variations d’allure. Ainsi en activant de façon plus précoce la décélération pour suivre une courbe prononcée.

Le dispositif de maintien au centre de la voie LTA sait désormais reconnaître quand le conducteur donne un coup de volant pour éviter un obstacle. De lui même, il va décider d’annuler l’émission du message sonore et de ne pas agir sur la direction. Quand ces deux assistants (ACC + LTA) sont en fonction, sans intervention humaine au bout d’un temps défini sur le cerceau, l’accélérateur ou la pédale des freins, un avertisseur retentit dans l’habitacle. A défaut de réponse du conducteur, la berline s’arrêtera en douceur et en déclenchant les feux de détresse.

Le véhicule est programmé pour éviter les dépassements involontaires par la droite en surveillant l’usage du clignotant et de la vitesse. Ce qui permet de distinguer par exemple la prise d’une sortie d’une voie rapide.

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Détection des autres usagers de la route

Toyota a intensifié la protection des autres usagers de la route. Déjà avec la vue à 360 degrés et la visio dédiée aux angles morts qui sont incluses de série à toutes les versions de la Mirai. Les radars et caméras servent aussi à détecter et éviter encore plus qu’avant les risques de collision frontale et aux intersections. En plus des vélos et des piétons, les motos et assimilées sont également prises en compte.

Pour éviter une utilisation inappropriée de l’accélérateur lorsqu’un danger est perçu à basse vitesse, la berline ignorera l’action. L’intervention automatique au niveau de la direction et du freinage, lors des manœuvres par exemple, s’intéresse aussi aux véhicules en stationnement. Parmi les autres systèmes à l’œuvre, l’assistance à la décélération se cale en douceur sur le véhicule qui précède ou le virage à venir.

D’une largeur de 1,89 m, il peut être difficile de loger cette voiture dans certains box et sur certaines places de parking. Il est alors possible d’utiliser une application smartphone pour piloter le véhicule à distance depuis l’extérieur.

Infodivertissement

Au programme des nouveautés sur la Toyota Mirai 2024, le nouvel écran tactile qui reste à 12,3 pouces et qui supporte l’ensemble multimédia Smart Connect+ compatible sans fil avec Apple CarPlay et Android Auto. Les informations concernant la navigation s’appuient sur le Cloud avec une constante mise à jour en fonction de la situation routière, permettant d’optimiser la planification des trajets.

Toyota Mirai 2024

L’assistant vocal n’intervient que s’il identifie une séquence qui lui est destinée. Il s’active en prononçant « Hey Toyota », à la manière du prénom « Alexa » pour éveiller son pendant chez Amazon. Lors du passage des instructions, le son du système audio haut de gamme peut être conservé. Signé JBL, ce dernier s’appuie sur quatorze haut-parleurs.

Le constructeur promet pour le second semestre 2024 une clé numérique exploitable par cinq utilisateurs avec leurs smartphones individuels. Une facilité qui peut également être adoptée par les établissements en charge de l’entretien ou des réparations sur la berline H2.

Avis de l'auteur

La Toyota Mirai me pose un gros problème. L’ayant essayée dans le cadre de l’édition 2022 du Vendée énergie Tour, j’ai pu en apprécier ses qualités routières. Et j’en suis ressorti vraiment bluffé.

J’ai d’abord cru que l’aide au maintien au centre de la voie était en panne. Le voyant était bien allumé au tableau de bord, mais je ne ressentais aucune correction du volant. D’ordinaire je détecte bien ce dispositif que je coupe à chaque utilisation d’une voiture électrique. J’ai dû enlever les mains du volant pour constater sur la Mirai que le système faisait très correctement son boulot, mais avec une telle douceur et une grande anticipation, au point de se faire oublier complètement. Chapeau !

Un peu plus tard, j’ai eu à reculer. La Mirai a bipé en me signalant un véhicule venant de l’arrière. Là encore j’ai cru à un problème. Je ne voyais rien du tout. Et trois à quatre secondes après est arrivé un camion qui m’était caché par une maison. Et là, je me suis dit que Toyota avait une sacré longueur d’avance sur les aides à la conduite.

Imaginons un instant que le constructeur nippon ait sorti une e-Prius il y a déjà quelques années. Quel succès commercial elle aurait très certainement rencontré. Des années perdues, et une clientèle aussi, composée de ceux qui ne vont pas accepter le changement de discours depuis l’électrique qu’on n’a pas besoin de recharger.