Shell Recharge Solutions (SRS) a mené une enquête auprès de conducteurs de voitures électriques. L’EV Driver Survey 2022 met en avant le besoin d’améliorer l’expérience utilisateur pour accélérer l’adoption du « zéro émission ».

L’étude de Shell s’est faite auprès de 14 991 personnes sur cinq marchés européens : Royaume-Uni, France, Allemagne, Pays-Bas et Belgique. Jean-Baptiste Guntzberger, directeur Europe de la marque, précise les raisons de cette étude.

« En tant qu’acteur, il est nécessaire de comprendre les défis auxquels sont confrontés les conducteurs de VE », explique-t-il. « Le manque d’expériences utilisateur positives reste un obstacle clé à l’adoption de masse. Pour poursuivre sur cette lancée et encourager l’adoption des véhicules électriques, ces problèmes doivent être résolus. Écouter les conducteurs nous permettra d’améliorer leur expérience utilisateur. »

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Elle a ainsi permis de mettre en lumière que c’est le confort d’expérience qui a mené 75 % des personnes à passer à l’électrique. Ce chiffre s’élève à 53 % pour les personnes ayant décidé de passer à l’hybride.

L’argument environnemental est convaincant pour 70 % des usagers de voiture électrique, et 60 % des propriétaires d’hybride. Les économies financières liées au coût de possession ont convaincu 55 % des usagers.

Un des signes qui prouve l’efficacité de la voiture électrique est le nombre d’usagers convaincus qu’ils en rachèteront une autre. En 2021, ils étaient 62 % à dire qu’ils garderaient un modèle électrique pour leur prochaine voiture, mais ils sont désormais 76 %.

Quels sont les freins à l’adoption massive de l’électrique ?

En revanche, les réponses mènent à un constat assez net quant aux progrès à faire pour convaincre davantage d’automobilistes. Que ce soient des raisons dépendant de la voiture ou de l’infrastructure de recharge, les obstacles sont encore nombreux.

Parmi les sondés, 57 % aimeraient que les voitures électriques proposent davantage d’autonomie. Bien qu’elle soit en nette augmentation, la distance moyenne à parcourir en une recharge reste en deçà de ce que propose le thermique.

Ils sont également 49 % à soulever le problème de disponibilité des bornes. Entre des stations trop peu nombreuses et des pannes assez régulières sur le réseau, trouver une borne relève parfois du parcours du combattant. 55 % des personnes interrogées craignent par ailleurs que l’infrastructure ne suive pas le rythme d’adoption de la voiture électrique.

Malgré les économies que peut aider à faire la voiture électrique au quotidien, son prix d’achat est encore trop élevé. Ainsi, 47 % des usagers pensent que le tarif des voitures électriques est un frein à la transition, malgré le bonus écologique en vigueur.

Des usagers prêts à quelques sacrifices pour l’environnement

L’étude de Shell Recharge Solutions met par ailleurs en avant que les usagers de voitures électriques sont sensibles à l’environnement. Comme dit plus haut, c’est un argument pour 70 % d’entre eux, mais ils sont surtout volontaires pour en faire davantage.

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Ils sont ainsi 66 % à soutenir le développement de la technologie V2X, si cela permet de privilégier les énergies renouvelables. Mais ils seraient également nombreux à vouloir sacrifier une partie de leur confort pour la planète.

Ainsi, 57 % d’entre eux n’auraient aucun problème à accepter une recharge plus lente pour soutenir le renouvelable. Et ils seraient même 40 % à accepter de faire plus de kilomètres pour trouver une borne utilisant de l’énergie renouvelable. Enfin, ils sont 29 % à vouloir un accès rapide à la recharge via les énergies renouvelables domestiques.

Trop de badges et de cartes de recharge

Le problème de la recharge est l’absence d’un pass unique qui permettrait de recharger partout. L’adoption du « plug and charge » se démocratise, mais ce n’est pas encore suffisant pour supprimer les multiples cartes.

De fait, 31 % des propriétaires de voiture électrique possèdent quatre cartes de recharge ou plus. C’est ainsi qu’un tiers des usagers de voitures électriques (33 %) ont émis le souhait de n’en avoir qu’une seule, universelle.

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Shell Recharge Solutions réfléchit aux moyens de mettre en place un système unique, à l’image d’un badge télépéage d’autoroute. SRS rappelle qu’au début de ce système, c’était un badge régional, avant qu’il ne soit nationalisé.

Ici, les enjeux sont forcément plus nombreux, car il y a plus d’opérateurs de bornes de recharge que de concessionnaires autoroutiers. Et Shell de rappeler qu’il faudrait également mettre en place une interopérabilité au niveau européen.

Néanmoins, ce type de solutions, au moins à l’échelle nationale, pourrait simplifier la vie des usagers de voitures électriques. Et à lire les résultats de l’enquête, c’est bien de simplicité qu’auront besoin les futurs adoptants du « zéro émission ».