Dans la tourmente, la marque confirme supprimer 14.600 postes dans le monde, mais conserve ses sites de Flins et Douai-Maubeuge, centrés sur les voitures électriques Renault ZOE et utilitaires type Kangoo Z.E.

Après l’Alliance mercredi, Nissan jeudi, c’est au tour de Renault d’annoncer son plan de relance. Au programme : un plan d’économies de plus de 2 milliards d’euros sur 3 ans. Le Losange confirme une restructuration, faisant passer sa capacité de production de 4,2 à 3,3 millions de voitures en 2024, alors que l’objectif initial était de 5 millions en 2022. « Nous payons le prix de cette politique, celle du volume », a souligné Clotilde Debos, directrice générale, « taillée pour une croissance qui n’a pas eu lieu ».

Ceci aura un impact lourd sur l’emploi, « des décisions difficiles » selon le PDG. Au total, 14.600 suppressions de postes sont attendues, dont 4.600 en France. Aucun licenciement sec n’est prévu. En lieu et place, des « mesures de reconversion, de mobilité interne et des départs volontaires ». Que cela signifie-t-il en termes de véhicules ? En France, la stratégie de la marque est claire et restera axée autour des « véhicules électriques et véhicules utilitaires ».

La ZOE conservée à Flins, de l’électrique à Dieppe ?

Tout d’abord, Renault donne des (petites) précisions sur ses sites. Contrairement aux dernières rumeurs, le site de Flins (78), où la ZOE est actuellement fabriquée, serait conservé avec la « création d’un écosystème d’économie circulaire ». Les usines de Douai et Maubeuge (59) se rassembleront en un « pôle d’excellence optimisé des véhicules électriques et utilitaires légers ». Ces deux lieux produisent actuellement le Kangoo Z.E., tandis que C. Debos a balayé une relocalisation de l’e-NV200. « Ce que vous lisez dans la presse, ce sont des rumeurs » souligne-t-elle. Cependant, ce « pôle » pourrait accueillir le potentiel Nissan e-NV250.

« Nous ne fermerons qu’un des sites », ce sera Choisy-le-Roi (94).  Le constructeur sauve également le site de Dieppe (76), pour le moment, qu’il convertira après la fin de la sportive Alpine A110. Ce site pourrait-il ainsi être le meilleur candidat pour les futurs SUVs électriques ? Renault n’a pas confirmé cette information. Si le premier modèle sur base CMF-EV (commune au Nissan Ariya) sera industrialisé à à Douai, la location du second demeure aujourd’hui inconnue. Autre point électrique, l’usine de Cléon fabriquera le futur moteur de 100 kW, comme annoncé par Emmanuel Macron mardi 26 mai.

Renault prévoit aussi « moins de diversité de véhicules, moteurs et composants ». Cela se traduira par un passage de « 13 à 4 plateformes d’ici 2026 » selon le Français. Une réduction que le groupe relativise. « C’est un projet offensif », assure Jean-Dominique Senard, président du conseil d’administration avec « 22 lancement sur 3 ans ». Toutefois, pas de détails en termes de voitures. « C’est un projet » explique  Clotilde Debos. « La stratégie en incombe à Luca di Meo » poursuit-elle. Anciennement patron de Seat, le nouveau PDG arrivera au 1er juillet 2020, mais ne donnera pas sa vision avant « quelques mois » selon la directrice.

Renault assemblera le futur Kangoo Z.E. dans le pôle unique reprenant les activités de Douai et Maubeuge