Pour celles et ceux qui comme moi militent en faveur d’une meilleure qualité de l’air en ville, mieux vaut savoir prendre son mal en patience. Malgré le renforcement des normes anti-pollution et le développement des alternatives à la voiture individuelle dans les grandes villes, la qualité de l’air en ville reste une préoccupation majeure de santé publique.
Trop de vieux Diesel en ville ?
C’est l’argument massue le plus souvent cité lorsqu’il s’agit d’énumérer les « coupables ». Mais attention à ne pas abuser des raccourcis un peu rapides ! Car si la part des véhicules Diesel âgés de 15 ans et plus constitue un peu plus de 10% du parc roulant, force est de constater que les propriétaires de ces vieux « mazout » habitent généralement à la campagne et que seule, une petite partie d’entre eux, se rendent quotidiennement à la grande ville pour le travail et/ou les loisirs.
Et puis, s’agissant de la pollution aux gaz d’échappement, les spécialistes du contrôle technique vous le diront mieux que n’importe qui : ça n’est pas toujours les voitures les plus anciennes qui crachent le plus !
Depuis la génération des Diesel common-rail il y a une dizaine d’année environ, le nombre d’acheteurs de petites voitures Diesel circulant majoritairement en ville n’a cessé de croître. Résultat : les moteurs s’encrassent plus vite et les dispositifs anti-pollution sont moins efficaces. Plus grave encore : en usage exclusivement urbain, la consommation de ces petits moteurs turbo-compressés n’a franchement rien à envier aux petits moteurs à essence atmosphériques disponibles à des prix pourtant bien inférieurs.
Trop de petits trajets effectués moteur froid !
Cet argument là, on l’entend moins souvent et pourtant c’est une réalité impossible à nier qui contribue à dégrader fortement la qualité de l’air en ville. Les campagnes de sensibilisation et/ou d’encouragement à la marche à pieds ou au vélo ont beau se multiplier, l’automobile à pétrole de 1,4t à vide pour se déplacer seul à 25 km/h de moyenne sur moins de 3 kilomètres continue d’être.
Une aberration énergétique que certains rêveraient de pouvoir faire disparaître d’un coup de baguette magique tellement ce genre de pratique n’a plus sa place dans ce siècle. Mais la réalité est tout autre et le sentiment qui domine aujourd’hui est davantage l’impuissance que le manque de pédagogie. Aussi aberrantes soient-elles, ça fait parti de ces habitudes qu’il est difficile de faire évoluer. Alors qu’il ne viendrait à personne l’idée de manger un yaourt avec une louche plutôt qu’avec une petite cuillère, l’automobile à pétrole continue d’être utilisée aussi bien pour partir en voyage en famille avec des bagages plein le coffre que pour rouler seul(e) en ville à moins de 30 km/h. Cherchez l’erreur…
Un manque d’ambition politique et de volonté à agir
Au cours de la dernière décennie, les collectivités locales françaises ont beaucoup investi en faveur des transports collectifs, du vélo, de la marche à pieds (zone 30, plateau piétonnier, réaménagements urbains, etc…). Résultat : il est aujourd’hui beaucoup plus facile de se déplacer sans voiture à l’intérieur des grandes villes françaises qu’il y a 10 ans.
Mais il reste encore du chemin à parcourir. Pour améliorer la qualité de l’air en ville, de nombreuses initiatives restent à mener en direction des professionnels par exemple. Est-il normal que les chauffeur de taxis qui travaillent dans les grandes agglomérations aient encore le droit de rouler au volant de véhicules Diesel ? Même chose s’agissant des professions libérales et des services à domicile qui parcourent chaque jour des milliers de kilomètres à l’intérieur des grandes agglomérations au volant de véhicules exclusivement Diesel ? Et que dire des bus urbains et des nombreux véhicules utilitaires dont les moteurs restent allumés inutilement à chaque arrêt, même prolongé ?
Plutôt que d’entretenir la nostalgie du passé comme seule la France sait le faire, ne serait-il pas plus judicieux de mettre les deux pieds dans ce siècle et commencer tout doucement à ringardiser la consommation de pétrole ?
Une proposition que les conducteurs(trices) de véhicules électriques ne manqueront pas de soutenir, j’en suis sûr !;-)
Il y a en ce moment sur france 5 un très bon reportage sur le tout diésel
Oui, moi aussi je l’ai vu.
Scandaleux, cette affaire. Quant-aux FAP qui arrête tout (sur 10cm !!!), hum, ça sent la manipulation journalistique ! Un filtre parfait se boucherait rapidement, qu’on se le dise.
J’espère au moins que Mr Montebourg l’a regardé, et qu’il n’a pas pu dormir cette nuit-là. Qu’il va dare-dare prendre conscience du mal que cela fait, ces bonus qu’au CO².
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Entre le reportage diffusé hier soir sur France 5 (Diesel : le scandale français) et le projet de loi de B. Delanoé visant à interdire les véhicules à moteur indignes de ce siècle dans les rues de la capitale, le moins qu’on puisse dire C que le sujet commence a occupé – enfin (!) – le devant de la scène!
Qlq soit les mesures à venir, on peut d’ores et déjà parier sur des résultats très limités vu le manque de courage politique du gvt face à la mesure n°1 : augmenter la fiscalité du gazole.
Et supprimer d’urgence le bonus écolo pour nombre de véhicules qui ne le méritent absolument pas! A commencer par exemple par l’hybride-diesel by PSA :
http://www.spritmonitor.de/fr/apercu/36-Peugeot/1150-3008.html?fueltype=1&vehicletype=1&power_s=163&power_e=200&gearing=2&powerunit=2
Déjà que je haïe d’une force insoupçonnable cette bagnole immonde, inutile de vous dire que devant de tels chiffres, je suis révolté.
Vive le futur sobre et intelligent (si si j’y crois encore!)
Oui Guillaume,
On se demande encore comment des véhicules fumants peuvent encore rouler devant nous !
Encore que la photo est trompeuse. Si ce n’est que de la vapeur d’eau et du CO², il n’y a moindre mal. Bon sérieusement, pourquoi les gens se déplacent-ils en diesel à 25 km/h ?
Déplacement :
Oui, notre monde actuel est de la famille « du loin de tout » !
Je me rappelle quand j’étais petit, on allait à pieds au marché deux à trois fois par semaine, le cinéma de quartier était à 15min de marche, l’épicerie était au coin de rue et ma mère nous amenait à l’école à pieds. C’est fini ça ! Maintenant, les lycées sont loin, les cinémas et épiceries de quartier ont disparu, les courses sont principalement le samedi, au Carrefour à 20km de-là , et il faut remplir le coffre pour tenir une semaine. Le monde a changé, on est devenu « play mobile » !
Diesel :
Oui, les incitations au gazole ont beaucoup favorisé ce carburant. Les gens ont donc acheté du diesel même pour les petits véhicules. Mais ça va changer, on commence à faire comprendre aux gens que c’est finalement plus cher au porte monnaies, si on ne roule pas beaucoup. Il faut juste du temps pour que cela rentre dans les esprits. L’harmonisation des taxes accélérerait bien-sûr les choses!
Le 25km/h :
Là, c’est à cause du manque de discernement de la DDE.
Il tarde à restructurer les axes de circulation aux heures de pointes, pour favoriser et fluidifier le flux et le reflux du trafic. OK, il manque de sous, le nombre de voitures augmente inexorablement avec la population périurbaine, mais pourquoi faut-il attendre 20 ans pour enfin commencer les travaux ?
Entre le temps de l’étude (les hommes en jaune qui comptent les voitures au carrefour) et le moment où les travaux commencent, le parc a grandi (avec les quartiers périphériques qui poussent comme des champignons) et les plans initiaux ne sont finalement plus adaptés au besoin. D’où rebouchons et cette vitesse de tortue tous les matins et soir !
Alors, que peut-on faire dans notre moitié de siècle (d’ici à fin 2050) ?
Si on ne peut toujours pas changer le réseau d’ici-là, faisons alors au moins circuler à 25km/h les véhicules en mode électrique dans les bouchons, puis en thermique (essence/alcool) à 110km/h sur les périphériques. Un bon compromis pour nos villes et nos poumons
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Si les élus n’avaient pas stupidement limité les primes et malus au seul CO2, on n’en serait pas là!
De plus, les diesels modernes équipés de FAP ne sont pas les moins polluants, les filtres ne diminuant pas nécessairement les particules les plus fines (toujours difficile à vérifier) et produisant davantage de NO2, et les moyens pour limiter celui-ci provoquent d’autres rejets.
Il faut avoir le courage de taxer davantage le mazout à la pompe et plus généralement de limiter les moteurs thermiques en centre-ville, taxis et transports en commun compris!