L’an 2040 devrait marquer le début d’une nouvelle ère. Après l’objectif de ne plus commercialiser de véhicules thermiques à cette échéance, le ministère de la transition écologique vise désormais la fin de la production d’hydrocarbures en France.
C’est un des volets du « plan climat » de Nicolas Hulot, mais aussi une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. Plus aucun gisement d’hydrocarbure ne sera exploité en France d’ici 2040 si le projet de loi du ministre de la transition écologique est approuvé. Il devrait être présenté en conseil des ministres le 6 septembre d’après Le Monde, après avoir été dévoilé au Conseil national de la transition écologique le 23 août pour consultation.
Hydrocarbures de schistes définitivement interdis
Un texte qui prévoit dans un premier temps d’interdire totalement l’exploration d’hydrocarbures non-conventionnels comme les gaz et huiles de schistes ainsi que les hydrates de méthane. Si la loi prohibait depuis 2011 leur recherche et exploitation via la technique de la fracturation hydraulique, elle n’empêchait pas l’utilisation de méthodes alternatives. Le projet de loi prévoit d’interdire leur recherche « par quelque technique que ce soit ».
« Sortie progressive de la production d’hydrocarbures »
Le gouvernement, qui souhaite « une sortie progressive de la production d’hydrocarbures sur le territoire français », prévoit ensuite de ne plus délivrer de permis d’exploration pour le pétrole et gaz conventionnels, incluant les demandes en cours.
Aucune concession ne devrait également être prolongée d’ici 2040, date à laquelle la « quasi-totalité des concessions » arrivera à échéance.
Les exceptions : gaz de houilles et permis déjà accordés
Il existe cependant quelques exceptions : les gaz de houilles qui émanent des anciennes mines de charbon pourront toujours être exploités « pour des raisons de sécurité » et de « protection de l’environnement ». Le méthane pouvant exploser en s’accumulant dans les cavités et contribuer à l’effet de serre en s’échappant dans l’atmosphère.
Les permis de recherche exclusifs déjà attribués pourront également se voir confier des concessions d’exploitation, dans le respect du principe du « droit de suite » qui autorise systématiquement l’exploitation d’un gisement jugé fructueux lors de l’exploration.
Greenwashing !
En France, on ne tire déjà pas beaucoup de pétrole, alors d’ici à 2040, on ne se mouille pas trop la chemise. Par contre, cela bloquerait les recherches dans les schistes … jusqu’à la prochain abrogation gouvernementale suivante ! Mais il ne faut pas forcément voir dans cette démarche, que des aspects idéo-écologiques. Si on prévoit maintenant qu’on arrêtera le pétrole en 2040, l’OPEP va aussi casser ses prix pour freiner les « alternatives » (on gagne du temps !), mais cela n’implique pas forcément un arrêt définitif du carburant sous cette forme. Les alcools ont leur mot à dire …
Le carburant liquide est celui qui porte en lui une très forte densité énergétique, avec peu de moyen pour le transporter et l’approvisionner aux quatre coins du pays. Idéal pour le transport ! Un litre de butanol et hop, vous embarquez quasi 20x plus d’énergie effective qu’une batterie de même masse. Et pour ce qui est « recharge », alors là, cela équivaut à une Ultra-Super-Charger de 14.4MW de puissance (oui vous avez bien lu), si on voulait faire la même chose avec une ultra-super batterie !
Si finalement nous arrivons à faire ces alcools sans trop polluer, tout en utilisant aussi de l’électricité à bon escient (genre hybridation intelligente), cela sera déjà pas mal pour notre planète et surtout, bien mieux que le VE avec de l’électricité encore essentiellement charbonnée dans le monde.
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Je suppose que cette interdiction s’entend après interdiction préalable des importations sinon cela n’a aucun sens.
On ne va pas importer du pétrole et interdire d’extraire le nôtre.
Il faudra aussi sérieusement doper la production de biocarburants pour les applications comme l’aviation et les bateaux qui pour l’heure ne peuvent effectivement s’en passer.
Parallèlement il faut massivement remplacer la pétrochimie par l’éthanochimie pour tout ce qui concerne la production de produits chimiques, de médicaments, de détergents, de plastiques et d’asphalte synthétique.
Rappelons que le pétrole n’est pas utilisé que pour faire avancer les voitures. Faudrait arrêter le programme spatiale pour être cohérent aussi.
Pendant que l’on a droit à un joli article de green watching de la part de notre ministre, TOTAL fait ces emplettes.
http://theconversation.com/total-achete-maersk-oil-decryptage-en-cinq-points-dune-acquisition-a-7-45-milliards-83086
Il s’agit, la, de la plus grosse opération jamais effectué par TOTAL pour près de 7.5 Milliard de dollars. Pour comparer lorsque GM à vendu OPEL à PSA on parlait d’environ 1 Milliard Euro.
Cette opération est gigantesque et permet à TOTAL de contrôler plus de 80% des champs pétrolifères dans la mer du nord. La bourse et les banques sont content et recommande le titre à l’achat « Renforcer ».
Quid du gaz naturel pour alimenter les chaudières à condensation des maisons? C’est un hydrocarbure non? Notre maison est récente, à la norme RT2012 et utilise une telle chaudière.
D’ici là les quelques puits de pétrole qui tournent encore en Seine-et-Marne seront de toutes façons vides. Et donc c’est très bien comme ça.
Que l’on importe 100% du pétrole qu’on consomme ou seulement 99.5% ne fait pas de différence. L’important c’est le symbole!
Ah bah ça c’est intelligent. On aura toujours besoin d’hydrocarbures massivement après 2040, mais on en interdit l’extraction en France. Donc au lieu d’avoir une petite partie de production locale, on aura 100% d’importation… Très intelligent…