Le show-car Renault ZOE Cab

Invité par Renault à l’évènement “Spring” de Paris-Saclay 2019, nous avons pu monter à bord de la Renault ZOE autonome et découvrir la navette électrique de Lohr-Transdev avant l’ouverture officielle du service au public, prévue en fin d’année.

Sorte de CES à la française, Viva Tech ne démarre officiellement que ce jeudi 16 mai. Or, il a a ouvert partiellement sur le Plateau de Paris-Saclay à l’occasion de l’événement Spring. Au sud de Paris, cette nouvelle ville en construction berce entre universités, logements et entreprises où fourmillent les technologies de demain. Elle a accueilli l’Autonomous Lab, un projet d’expérimentation de véhicules autonomes dévoilé et mis en pratique.

Une ZOE autonome, encore ?

Depuis un an, Renault et Transdev se sont unis pour expérimenter des voitures électriques autonomes à Saint-Etienne du Rouvray, près de Rouen. Ici, c’est un nouveau cas de figure, puisque le campus accueille les ZOE dans des voies entre bus, véhicules de services et de nombreux piétons.

Ici, nous avons été parmi les premiers à tester ce service dont l’ouverture au public est prévue pour l’automne 2019. Outre l’apparence de ZOE normale, une énorme porte en élytre vient accueillir les passagers, du moins sur le show-car, pas sur les 6 ZOE d’essais privés. Pour y accéder et commander son trajet, il faudra passer par une application basée sur celle de Marcel.

L’intérieur est encore classique avec ses 4 sièges, loin des banquettes et des aspects “salon” de certains show-cars autonomes. Nous avons également le droit aux écrans de contrôle, traduisant ce que « voit » les LiDAR, radar et caméras de la ZOE. Aussi, l’opérateur est obligé de prendre la place de feu le conducteur, pour des raisons de sécurité et de… légalité !

Ça marche presque partout

Sur une boucle de quelques kilomètres, la Renault électrique tourne, s’arrête aux feux ou laisse passer les piétons de façon autonome.

Lors de notre trajet d’essai, nous avons toutefois aperçu quelques accrocs lors desquels des interventions humaines furent nécessaires, preuve des mises au point en cours.

En plus de ses nombreux capteurs, la voiture communique avec l’infrastructure. C’est ce qu’on appelle le V2X (voiture à X), ou « augmenter la perception, au-delà où elle ne voit pas » précise Abdelkrim Doufene de System X, un des acteurs du projet. Exemple : une caméra installée à un arrêt de bus prévient à l’avance de piétons venant se ruer sur la route pour attraper leur rame. Cela peut-être également un capteur à un feu rouge, ou un point sensible comme un rond-point (où les fonctionnalités autonomes sont encore à perfectionner).

Au terme de notre petit périple, nous faisons confiance à la voiture sans problème, mais on est un peu déçu. Alors que l’on nous promet des véhicules autonomes à chaque coin de rue depuis déjà des années, on ne sent pas une réelle évolution. De plus, nous sommes ici dans un circuit fermé, avec parcours enregistrés à l’avance, loin d’un robotaxi allant d’un point A à un point B sans chauffeur.

Un système « cherchant l’équilibre »

Renault nous rassure, et veut prendre le contrepied de Tesla, qui veut jeter sur les routes ses Model 3 autonomes dès 2020. « Nous allons un cran plus loin » promet Hadi Zablit, senior vice-président de l’Alliance, « et cherchons l’équilibre entre la sécurité et l’efficacité pour que ce soit une réussite ».

« On prend en compte les passagers dans la planification » ajoute David Filliat, directeur de l’Unité Informatique et Ingénierie des Systèmes de l’ENSTA, « on ne va pas dans une trajectoire idéale à la vitesse maximale, ça serait insupportable ». En pratique, nous avons noté par exemple qu’un petit dos d’âne était toujours pris avec douceur, et les prises de virages sont progressives, sans à-coup.

Bientôt une navette sans volant

Outre la ZOE évoluant sur demande de jour dans le plateau de Saclay, une navette sera chargée de transporter des personnes de nuit sur 3 kilomètres. Le but : remplir un vide dans l’offre de transport public, entre 0h30 et 3h du matin, où chacun peut aller de Paris-Saclay à la gare de Massy-Palaiseau. Cette navette autonome i-Cristal de 16 places maximum est l’œuvre des Alsaciens de Lohr. 100 % électrique, elle est dotée des technologies de Transdev.

Côté batterie, cela tient, car 10 heures d’utilisation sont prévues, soit 3 jours de service, pour recharge réalisée en 2 heures. Nous n’avons pas eu la chance d’essayer ce véhicule, mais l’interface utilisateur, toujours par application mobile (Transdev cette fois) semble être au point.

En complément, un poste de contrôle avec opérateur surveille la navette en permanence, en plus des ZOE Cab. Le but : communiquer si besoin avec les passagers, contrôler la sécurité et intervenir à l’arrêt des véhicules en cas d’urgence. « On reste responsable de la sécurité » déclare Patricia Villoslada, directrice Systèmes de Transport Autonome Transdev, « il y a toujours un humain dans la boucle ».

A bord, un écran affiche la ligne avec ses arrêts, un autre indiquant ce que voit la i-Cristal. Reste à accumuler l’expérience et les kilomètres, avant une mise en service prévue en fin d’année 2019.

Renault EZ-POD : Surprise !

Cerise sur le capot, un troisième véhicule s’est invité à l’événement, le Renault EZ-POD. Ce petit bout de voiture reposant sur la Twizy se veut le transport autonome du dernier kilomètre. Avec ses deux sièges en diagonale, la puce électrique invite à se poser le temps de quelques hectomètres.

“Spring” – Paris-Saclay 2019 – Galerie photos

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