Déjà éprouvée avant la pandémie, la marque chinoise Lifan a été sauvée in extremis par Geely en mal de capacités de production… La coentreprise entre Lifan Technology et Geely a repris à son compte la marque Maple avec quelques véhicules clonés de la gamme Geely, mais électrifiés et destinés à une clientèle de taxis grâce à leur système d’échange de batterie.
Nouveau départ
Aujourd’hui, Geely va un peu plus loin en donnant naissance à une nouvelle marque (encore une…). De Lifan à Livan, le changement sera-t-il suffisant pour faire oublier la réputation peu reluisante de la marque ? Geely semble y croire et n’a pas mégoté. Livan aura droit à une toute nouvelle plateforme spécifique.
Dans les faits, la plateforme est adaptée à des empattements de 2 700 à 3 100 mm, des modèles hauts ou bas, traction, propulsion ou 4 roues motrices et avec des moteurs prévus de 100, 120 ou 155 kW. Modulaire et adaptée à un large éventail de modèles, elle embarque surtout nativement la technologie d’échange de batterie GRBC (Global Battery Rapid Change). À l’instar de Nio, Livan compte sur ce système pour convaincre les clients. Professionnels ou particuliers. Geely compte déployer 200 stations d’ici à la fin 2022. Les batteries sont qualifiées de « capsules » avec des capacités de 50 à 100 kWh.
À lire aussi Zeekr, la nouvelle marque de Geely pour venir concurrencer TeslaSur cette plateforme, Livan compte présenter deux modèles par an entre 2022 et 2024. Les deux premiers seront le SUV Coupé Livan 7 et le grand SUV Livan 9. En attendant leur présentation finale, on ignore exactement leur lien avec des modèles Geely existants. Leur face avant semble néanmoins s’inscrire dans la même veine que nombre de modèles électriques chinois : Nio, Xpeng, IM, Arcfox, Neta et consorts… Le R7 aurait un Cx de 0,24 et serait capable de passer de 0 à 100 km/h en 4,9 s. À des années lumières donc de l’image ultra low cost des Lifan d’antan…
Nio est le champion de l’échange de batterie et a basé l’ensemble de son modèle économique sur cette technologie, comme Tesla avec les Superchargers.
Le gouvernement chinois y voit un intérêt majeur et pousse cette technologie. Le principe plaît aux usagers, mais amène aujourd’hui chaque constructeur à déployer sa technologie et son réseau. Officiellement, tous sont prêts à ouvrir leur réseau aux autres, mais aucun n’est prêt à adopter celle des autres. Ceci malgré la mise en place de premiers standards techniques par les autorités, sur la base du système de Nio…
Seul CATL avec son système EVOGO semble en mesure de changer la donne. Il a déjà convaincu deux constructeurs, FAW et Aiways.
Commentaires
Certes, sur le papier, l'idée semble séduisante, avec en gros VE moins cher à l'achat, possibilité d'emport d'une batterie réduite au quotidienne ( conso) et grosses pour les voyages ( autonomie)etc, etc...
Sauf que, dans la pratique, c'est nettement moins idyllique, car il faut compter le rajout du loyer incontrôlable ( surtout si on roule + que prévu), absence d'interopérabilité, saturation des demandes aux mêmes périodes ( vacances, comme pour les locations de voitures...) .
Es-ce un hasard si aucune formule de ce type n'a commercialement fonctionné ?
Bref, cela le fait penser à l'E- tender, à priori génial sur le papier, mais irréaliste...
En clair, sans un avantage supplémentaire, comme c'est le cas pour les scooters, avec la possibilité d'emporter la batterie dans son appartement pour la recharger, l'échange de batteries pour les VE risque de rester , qu'une bonne idée, sans avenir commercial, et encore plus, à terme, avec les battteries structurelles, qui permettront des VE moins lourds, et donc plus efficients, ceci sans compter sur les raccourcissements des temps de recharges ( 800V, préchauffage, et évolution des batteries) .
Même si le concept est ancien et n'a jusqu'à présent que peu ou mal fonctionné, le swap de batterie est potentiellement une idée intéressante dans un cas de figure qui n'a pas été abordé jusqu'à présent : la baterie auxilliaire (dans le véhicule) comme prolongateur d'autonomie.
Le principe serait davoir par exemple un module de 35 kWh pour les usages régulier auquel pourrait s'ajouter un second module permettant d'augmenter significativement l'autonomie pour es cas de voyages longs ou d'usages intensifs. (remorquage)
Le véhicule serait ainsi beaucoup plus léger la plupart du temps et l'ensemble génererait une forte économie de ressources.
Oui.
Ou de manière plus général, avoir une architecture par pack de 10~20kWh que l'on modulerait comme on veut. Possibilité de rouler avec 1 à 5 pack de 15kWh par exemple. Mais pour ça il faudrait une normalisation généralisée qui n'est pas près d'arriver.
Et il faudrait encore que le coût de la "consigne" d'un pack ne soit pas prohibitif, ni le coût de la recharge. Actuellement, les prix envisagés par Nio me font peur. Même si on considère que l'on n'a plus à s'inquiéter du vieillissement de la batterie.
Merci de votre intérêt pour l'idée, balutiante, je vais commencer à calculer un peu les efforts structurels et voir si l'on peut imaginer quelque chose de pratique et sûr.
Cela pourrait répondre à un type d'usage de double circulation, citadine/urbaine avec le pack de base et péri-urbaine avec un pack supplémentaire, pour des problématiques d'artisans, de transporteurs ou de livraisons avec un avantage pour l'infrastructure de recharge.
Du coup une voiture qui aurait un poids variant de genre 400kg entre un pack et 5 pack, une repartition des masses completement aux fraises dans au moins une des configurations extremes : bref ingerable si on veut garder une voiture agreable à conduire.