En arrivant au catalogue, la Tesla Model 3 a éclipsé la Model S. Le tout nouveau Model Y se met dans le sillage de la berline et pourrait même faire de l’ombre au Model X, plus gros que lui.

Depuis quelques mois, la Tesla Model 3 cartonne et étonne au chapitre des volumes de vente. Comptant comme l’une des voitures les plus vendues dans la catégorie des voitures électriques, elle arrive même à se hisser tout en haut de la liste toutes catégories confondues selon les périodes et les régions. Dérivé de la berline, le Tesla Model Y en reprend aussi l’esprit, adapté à un format de SUV. Compte tenu de l’appétence des automobilistes pour ce genre de véhicule haut sur roues, le dernier né de Palo Alto pourrait très rapidement s’imposer comme l’un des véhicules les plus vendus et même faire de l’ombre à son grand frère, le Tesla Model X.

Un rapport encombrement/habitabilité à l’avantage du Model Y

D’une longueur de 4,75 mètres pour 1,62 mètre de haut, le Tesla Model Y est 5,7 cm plus long que la Tesla Model 3. Mais il avoue une taille de moins par rapport aux 5,04 mètres du Model X, qui croise le fer dans le segment des grands SUV, avec les Audi Q7, BMW X5 ou Mercedes GLE, pour ne citer que les représentatives références allemandes. Avantage au grand frère donc, sur le strict plan de la surface au sol, mais qui a un peu plus de mal à rentrer dans le garage moyen.

Ces dimensions n’empêchent pas le dernier né de Tesla d’embarquer jusqu’à sept places, avec une troisième rangée de sièges proposée en option (à partir de 2021) au prix de 3 200 euros (contre 3 700 euros pour le même équipement sur le Model X). Sans surprises, les deux passagers arrière sont mieux logés dans ce dernier, au regard de l’empattement de 2,97 mètres (2,89 mètres sur le Model Y) et du porte-à-faux à peine plus long.

Bien aidé par sa taille généreuse, le Model X avoue un volume de chargement total de 2.250 litres avec ses deux coffres. Le Model Y est très logiquement en retrait, avec 1.900 litres. Une valeur qui se situe tout de même tout en haut de la liste dans la catégorie. Malgré ses dimensions plus étriquées, le SUV compact devrait bénéficier d’un rapport encombrement/habitabilité plus intéressant que le Model X.

Vue de dessus pour la disposition des sièges du Model X

Plus léger pour une autonomie similaire, le Model Y met le Model X dans les cordes

Apparu en 2015, le Tesla Model X commence à accuser le poids des années dans le cycle de vie normal d’une automobile contemporaine. Durant ces cinq ans, Tesla a fait d’énormes progrès aux chapitres technologiques et mécaniques. Ce qui le place tout naturellement en retrait de son petit frère, qui reprend la dotation électrique apparue dans la Model 3. Le Model Y peut donc tirer le meilleur de sa batterie de 74 kWh : la version Grande Autonomie avoue une autonomie de 505 km (estimation WLTP basée sur l’homologation américaine EPA), alors qu’il faut tabler sur 480 km avec la version Performance aux jantes de 21 pouces.

D’après les premiers essais de cette dernière version, repérés et présentés par Maxime, le Tesla Model Y avouerait une consommation proche des 21 kWh/100 km sur autoroute. Ce qui lui autoriserait donc une autonomie réelle comprise entre 350 km et 400 km, voire un peu plus avec l’itération Grande Autonomie. Sur l’autoroute, le Tesla Model X éponyme présente une consommation constatée de 25 kWh/100 km. Il peut même aller chercher les 29 kWh/100 km par beau temps : en raison de son large pare-brise, l’ensoleillement à bord pousse les occupants à d’avantage solliciter la climatisation.

Avec près de 400 kg en moins sur la balance, le Model Y devrait même creuser l’écart en ville, terrain de prédilection de ce genre de SUV. C’est ici qu’il pourra aussi cacher ses performances en retrait avec un 0-100 km/h en 5,1 secondes et une vitesse de pointe de 217 km/h, contre 4,6 secondes et 250 km/h pour le Model X (en version Grande Autonomie).

Un comparatif dans les ornières entre ces deux SUV permettrait de les départager au chapitre tout-terrain. Avec sa transmission intégrale gérée électroniquement et sa hauteur de caisse variable, le Tesla Model X s’en sort avec les honneurs. Le Model Y a donc toutes les chances de faire aussi bien, sinon mieux : les porte-à-faux moins longs et le dessin des boucliers favorisent les angles d’attaque et de fuite, et devraient en toute logique améliorer les prestations hors bitumes. De quoi ravir les aventuriers, qui devront toutefois envisager une remorque ou une caravane plus légère : le Model Y peut tirer 1.600 kg avec le crochet d’attelage optionnel à 1.050 euros, quand le Model X peut tirer 2.250 kg.

Plus rapide au Supercharger et moins cher, victoire par KO du Model Y

Plus petit que le Model X, le Model Y n’est pas moins intéressant. Il réussi même à sérieusement faire rougir son grand frère sur le papier, à qui il ne reste qu’une certaine forme de standing pour briller, des portes Falcon et un mode Noël pour amuser la galerie. Plus pragmatique dans son approche, le SUV compact se passe de ce genres d’artifices, tout comme le fameux mode Ludicrous, mais embarque un chargeur à induction pour smartphone. Preuve en est de ses aptitudes à affronter le quotidien, à l’image de la Tesla Model 3. Il se montrera aussi plus rapide au Supercharger : en raison de sa capacité moindre, la batterie fera le plein plus rapidement à puissance égale, mais rappelons qu’elle pourra aussi avaler jusqu’à 250 kW avec les bornes V3.

Les deux derniers modèles ont déjà prouvé tout leur intérêt dans la gamme du constructeur. Au premier trimestre 2020, les Model 3 et Model Y représentaient à elles seules 85 % du volume de ventes de la marque ! Appartenant à un segment bien plus porteur que celui des berlines routières, le Model Y va non seulement éclipser le Model X, mais pourrait aussi prendre le dessus sur la Model 3 avec des volumes deux fois plus importants.