Dans l’édition 2020 de son Baromètre des énergies, L’argus révèle les intentions d’achat des Français, plus que jamais tournées vers l’électrique et l’hybride.

Les temps changent, et rapidement. Les voitures essence et diesel dominent le monde depuis un siècle après s’être battues face à la vapeur et à l’électricité. Mais 2020 marque un départ clair du virage vers de nouvelles motorisations, à ce que détaille le Baromètre énergie de L’argus.

Selon l’enquête menée en septembre et octobre, moins de la moitié des Français priorise les carburants traditionnels pour leur futur achat, une première. C’est aussi un basculement spectaculaire, avec 47 % des sondés contre 74 % en 2016. Étonnamment, le diesel passe devant l’essence, car défendu par « les grands rouleurs à la recherche des coûts d’usages les plus bas ». Or, ce n’est pas la motorisation préférée du panel.

Une majorité de Français pense à l’hybride

Désormais, l’hybride remporte les cœurs. 29 % des Français privilégient ce type de véhicule pour leur futur achat, un bond considérable face à 2019 (23 %). L’hybride rechargeable et l’arrivée de la Renault Clio E-Tech ont probablement poussé cette tendance. Pour le sondeur, ces chiffres se justifient aussi par le fait que ces véhicules proposent « moins de contraintes que l’électrique ».

Mais l’électrique a aussi grimpé dans les consciences. 14 % des interrogés la place en tête des intentions, contre 10 % en 2019 et 6 % en 2017. Là aussi, en plus d’une médiatisation exponentielle et d’aides renforcées, les nouvelles Renault ZOE et Peugeot e-208 ont certainement marqué les esprits. L’argus tempère en estimant que la faible hausse est « impactée par le prix d’achat élevé de ces véhicules ».

L’argus mesure aussi les intentions selon le type de voiture déjà possédée. On y remarque que les conducteurs de voitures hybrides ou électriques ne pensent quasiment plus à revenir à une voiture classique (9 % contre 20 % en 2016).

En outre, les « diésélistes » restent conservateurs, mais moins qu’en essence (39 % de renouvellement contre 43 %). Ils sont également plus enclins à choisir l’hybride en second choix (29 % vs 25 %). La « team sans-plomb » vise aussi davantage l’électrique : à 14 % vs 9 % pour un possesseur de diesel.

Un décalage avec le marché auto

Ces chiffres marquent un réel décalage avec le marché automobile actuel. Sur les 11 premiers mois de 2020, l’essence garde presque la moitié des ventes, contre moins d’un quart des intentions d’achat. La différence est inversement démesurée pour l’hybride, avec 14 % des immatriculations pour 29 % dans le baromètre. Cela serait-il signe d’un boom futur, tout comme en électrique ?

Type de voiture Marché automobile 2020
Baromètre L’argus
Essence 47,9 % 23 %
Diesel 31,1  % 24 %
Hybride (+rechargeable) 13,9 % 29 %
Électrique 6,2  % 14 %
Gaz/Hydrogène 1,0  % 10 %

Autre paramètre, L’argus indique les intentions entre véhicule neuf et d’occasion. Et les résultats sont très différents. L’hybride dépasse un tiers des suffrages en neuf, contre 17 % d’électrique, 22 % d’essence et 18 % de diesel. En occasion, le diesel est roi et séduit 39 % des sondés, contre 32 % en essence, 15 % en hybride et 7 % en électrique. Ce n’est pas une surprise, car l’offre électrique et hybride est encore faible en seconde main. L’argus rappelle qu’une « pénurie d’hybrides existe toujours tout comme l’excédent de véhicules diesel ».

L’hydrogène devant le GPL ?

Par contre, on remarque une croissance de l’intérêt vers l’hydrogène. Anecdotique avec quelques dizaines de ventes en France, ce type de voiture représente 7 % des résultats. La nouvelle Toyota Mirai a peut-être de beaux jours devant elle !

Enfin, les voitures au gaz n’obtiennent que 3 % des suffrages. La motorisation GPL (et GNV) est pourtant bien plus répandue que l’hydrogène, sous l’impulsion des Dacia Eco-G. Mais les supposés dangers liés au gaz, marqué par quelques rares explosions de véhicules sans soupape il y a 20 ans, sont probablement un frein ancré dans les têtes.