Volvo EX30 Twin Performance

Petit, mais puissant. Après un premier essai de la version deux roues motrices, place à la configuration la plus survoltée : le Volvo EX30 Twin Performance. Oui, il est toujours aussi minimaliste et épuré. Mais alors, que faire de ses 428 ch sur la route ? Notre essai du plus petit modèle de la famille.

Le Volvo EX30, vous le connaissez déjà sous toutes ses coutures. De sa première présentation, jusqu’à notre essai de la version Single Motor Extended Range il y a quelques mois. Aujourd’hui, c’est au tour de la version la plus puissante du petit SUV suédois de passer entre les mains d’Automobile Propre. À cette occasion, direction le sud-est de la France pour 300 km au volant du Volvo EX30 Twin Performance. Spoiler alert : 428 ch dans ce petit SUV 100% électrique, ça envoie !

Le Volvo EX30 côté look : un SUV compact mais musclé

« Notre plus petit modèle ». C’est ainsi que le constructeur suédois introduit son SUV compact, véritable miniaturisation du mastodonte Volvo EX90. En toute logique, le Volvo EX30 en reprend donc le design épuré, avec des flancs musclés et des porte-à-faux courts. La silhouette reste cependant plus affûtée, en accord avec les ambitions urbaines du modèle. Désormais familière, l’allure trapue du petit SUV continue de nous plaire. Ceinture de caisse haute et gros pilier C grèvent cependant la sensation d’espace à bord. Un peu comme dans un Toyota C-HR. On apprécie toujours autant l’éclairage LED, en marteau de Thor à l’avant et avec sa signature étagée à l’arrière. Le logo Iron Mark sur la calandre et le lettrage Volvo du coffre sont, eux aussi, dans l’air du temps. Accessibilité oblige (il faut bien justifier l’écart et le positionnement dans la gamme), on regrette l’absence de poignées affleurantes.

Car le reste, du toit bi-ton jusqu’au marquage latéral EX30 en passant par les jantes, confère un réel caractère premium à l’ensemble. Conception, assemblages et finitions sont d’excellente facture. Les plus pointilleux remarqueront toutefois une légère irrégularité dans l’ajustement entre le capot et la calandre. En particulier au niveau des parties creusées du capot. S’il est subtil, cet « écart » inégal de carrosserie n’en reste pas moins visible. D’autant qu’il s’agit bel et bien d’un état normal, puisque les 10 Volvo EX30 à notre disposition présentaient la même chose. Passé ce détail, la qualité perçue est évidemment au rendez-vous sur ce « SUV » compact, mais qui en impose. Ses dimensions : 4,23 m de long, pour 1,83 m de large, et 1,55 m de haut. Certains pensent déjà à l’habitabilité limitée, et partiellement à raison. À titre indicatif, cela reste quelques cm plus court que le Smart #1 et ses 4,27 m de long.

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À bord : l’épure au détriment de l’ergonomie

C’est un peu fort, mais c’est malheureusement le sentiment que nous avons à bord du Volvo EX30. Certes, avant de rouler, on apprécie l’atmosphère très scandinave entre matériaux et agencement (tissu Nordico, plastiques recyclés, surfaces minimalistes). Le soin apporté à la simplification visuelle est indéniable. En pratique, cela se traduit par un tableau de bord cruellement vide. Presque 100% des commandes à bord sont confiées à l’écran central de 12,3 pouces au format portrait. Pas même d’affichage tête haute pour pallier l’absence d’un combiné d’instrumentation. Vitesse, aides à la conduite, et même ouverture de boîte à gants se font depuis l’écran. Boîte à gants remplacée par ailleurs par un compartiment central, plus près du conducteur, mais bien moins logeable. Parmi les fonctions qui nécessitent trois ou quatre actions en allant chercher dans les menus, on pense au réglage de distance du régulateur de vitesse adaptatif.

Un peu trop compliqué à notre goût. Dommage, car en face, le raccourci d’activation du régulateur depuis le commodo droit est par exemple une très bonne idée. Les amateurs de sur-simplification à la Tesla aimeront, les autres beaucoup moins. Côté habitabilité et confort, les occupants avant sont bien lotis. C’est spacieux et plus ou moins lumineux à défaut d’être chaleureux selon l’intérieur choisi. Quant aux passagers arrière, occlusion ambiante et genoux hauts risquent d’incommoder les plus d’1,75 m. Cela reste plus accueillant qu’un C-HR, mais pas vraiment digne d’un « SUV ». L’empattement est 10 cm plus court que le Smart #1 (soit 2,65 m) ce qui n’aide pas. La capacité d’emport ne fait pas de miracles non plus : 257 l dans le coffre, 318 en retirant le plancher. Là, il faudra transférer le câble de recharge du Volvo EX30 dans le coffre avant de 7 l.

Conduite et performances : 428 ch bien maîtrisés

Petit SUV, grosses performances. Notre Volvo EX30 Twin Performance développe pas moins de 428 ch, à l’instar de son cousin technique siglé Brabus. Soit 315 kW et 543 Nm de couple, en transmission intégrale. En propulsion la majorité du temps, le petit SUV électrique sait se montrer doux et très facile en milieu urbain et péri-urbain. Silencieux et agréable, il est tout indiqué pour les trajets du quotidien. C’est en donnant du rythme que l’EX30 montre ses qualités dynamiques. Bonne motricité, train avant stable, très bon équilibre en appui… Puissance et comportement sont maîtrisés, c’est indéniable. Certes, les mouvements de caisse pourraient être un poil mieux tenus, mais force est de constater que le SUV reste toujours très sécurisant. Le Twin Performance est en tout cas bien plus permissif que le Single Motor, qui coupe rapidement les vannes lorsque l’on cherche à s’amuser un peu au volant.

Finalement, en matière de sensations de conduite, le véhicule pêche surtout par sa direction peu informative. Les réglages de direction (souple, moyenne, dure) restent d’ailleurs assez anecdotiques une fois sur la route. En usage normal, le Volvo EX30 s’illustre tout de même par son agilité urbaine. L’amortissement typé confort est assez passe-partout, malgré quelques inévitables rebonds. Rien de bien méchant, on s’y fait très rapidement. (Très) vif au démarrage et aux relances, notre Twin Performance est parfait pour doubler ou s’insérer en toutes circonstances. Électrique oblige, la montée en vitesse est imperceptible. Heureusement, les sons et alertes sont largement moins dérangeants que prévu. Beaucoup plus supportables qu’à bord d’un certain Hyundai Kona par exemple. N’oublions pas l’insonorisation plutôt efficace jusqu’à 115 km/h, et à peine dérangeante au-delà.

Consommation et autonomie : jusqu’à 450 km ?

En parlant de son, mention spéciale à la grande barre Harman/Kardon posée sur la planche de bord. La qualité audio est au rendez-vous, avec des basses profondes et maîtrisées, sans saturation même à fort volume. La barre compense plutôt bien l’absence de haut-parleurs à foison dans le SUV, même si on aurait aimé un réglage plus précis de la balance dans l’habitacle. Concrètement : il y en a soit trop à l’avant, soit trop à l’arrière. Côté autonomie, le Volvo EX30 Twin Performance s’appuie sur une batterie de 69 kWh (dont 64 utiles). La marque annonce 450 km d’autonomie, soit une moyenne de 14,2 kWh/100 km. En réalité, nous avons eu du mal à vraiment descendre sous les 16,5 kWh/100 km en parcours urbain. Soit 392 km, tout au régulateur, et en conduite normale. Le SUV devient autrement gourmand sur autoroute, avec 24 kWh/100 km entre 120 et 130 km/h.

Soit 278 km d’autonomie, sachant que nous étions deux à bord. En famille et avec un coffre chargé, le Volvo EX30 Twin Performance risque d’imposer plusieurs arrêts sur la route des vacances. Heureusement, le petit suédois peut compter sur une charge rapide de 155 kW. Là, il suffit de 27 minutes pour passer de 10 à 80 %. Quant à la recharge AC (22 kW en finition Ultra), 4 h suffisent à une charge complète. Sinon, il faudra se contenter du chargeur 11 kW de série. Des valeurs que nous n’avons hélas pas pu vérifier sur nos parcours. Il faudra donc attendre nos essais longue durée pour confirmer les capacités de recharge de l’EX30 en conditions réelles. Rappelons qu’il existe deux options de batterie, en 64 kWh pour la lithium-ion donc, et 49 kWh pour l’entrée de gamme LFP. Seule la première est disponible sur la transmission intégrale Twin Performance.

Quelques consommations lors de notre essai

Type de trajet Distance parcourue Consommation
Urbain/péri-urbain 39,2 km 19,6 kWh/100 km
Urbain 20,9 km 17,9 kWh/100 km
Autoroute (130 km/h) 35,5 km 24,3 kWh/100 km
Autoroute (110 km/h) 43,1 km 22,0 kWh/100 km
Urbain/péri-urbain 23,9 km 18,4 kWh/100 km
Urbain 50,8 km 16,7 kWh/100 km

Volvo EX30 Twin Performance : à partir de 49 250€

En résumé, le Volvo EX30 Twin Performance est donc un petit SUV électrique efficace, mais perfectible. Car s’il marque un véritable renouveau chez le suédois, il tombe dans les fausses bonnes idées de centralisation tactile à outrance. Impossible à différencier de la version Single Motor à l’œil nu, faute de détails spécifiques, il étale toute sa puissance. Seulement voilà, cet étalage n’est pas nécessairement indispensable, et s’accompagne d’un surcoût non négligeable. Sans compter l’autonomie un peu juste en usage autoroutier. L’EX30 Twin Performance démarre à 49 250€ en finition Plus, et 52 200€ en Ultra. Alors oui, c’est très fun et assez sensationnel sur la route. Mais dans la vie de tous les jours, l’EX30 Single Motor Extended Range à 41 700€ en finition Start suffira largement. Ou dès 37 500€ pour du Single Motor Start 100% urbain. Allez, pourquoi pas la Plus à 40 450€. Et vous, qu’en pensez-vous ?

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