Le Volvo EX30 se révèle moins spacieux et pratique que ses cousins Smart #1 et Zeekr X. Le petit SUV électrique suédois peut toutefois compter sur son design craquant et son blason valorisant.

Le géant chinois Geely poursuit son offensive sur le marché européen avec un troisième petit SUV 100% électrique conçu par les équipes de chez Volvo.

Plus court que la Smart#1

Long de 4,23 m, pour 1,84 m de large et 1,55 m de haut, le Volvo EX30 est nettement plus bas (-9 cm), un peu plus large (2 cm), et plus court (4 cm) que la Smart #1 avec laquelle il partage la même plateforme. Le petit SUV urbain suédois se distingue surtout par son style plus sobre que celui de l’originale déclinaison allemande. La chaine cinématique repose toujours sur un moteur synchrone à aimants permanents de 272 ch ou deux blocs offrant une puissance cumulée de 428 ch sur la version quatre roues motrices.

Concernant les batteries, le Volvo EX30 propose un modèle d’entrée de gamme avec un petit pack de 51 kWh (49 kWh utiles) de type LFP (Lithium Fer Phosphate) ou un pack de 69 kWh (64 kWh utiles) de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt) sur les versions Single Motor Extended Range et Twin Motor Performance soit 3 kWh de plus que la Smart#1 ; Il s’agit en fait du même pack que celui du Zeekr X.

Spartiate et dépouillé

Qui dit petite taille dit moins d’espace pour les bagages comme les passagers. Le Volvo EX30 revendique donc seulement 318 litres de coffre avec le double-fond de 61 litres inclus contre 323 litres pour la Smart qui n’est déjà pas généreuse en la matière. Pas très haut, ni très large, le coffre du Volvo EX30 n’atteint que 904 litres en rabattant les dossiers de banquette (2/3-1/3) qui peuvent forment un plancher plat grâce au plancher ajustable sur deux niveaux. La modularité se limite donc au strict minimum et fait d’autant plus regretter l’absence de trappe à ski. On se consolera avec l’ouverture du coffre électrique (à partir de la finition intermédiaire PLUS) pouvant s’effectuer via l’application pour smartphone. Mais cette dernière était encore en cours de développement lors de ce premier essai.

Le Volvo EX30 bénéficie d’un deuxième petit coffre de 7 litres situé à l’avant. Très pratique pour loger son câble de recharge sans avoir à soulever les bagages. Nous avons toutefois été surpris de constater que le dessous du capot n’était pas habillé, contrairement à celui de la Smart ou du Zeekr X. À l’arrière, l’étroitesse est aussi de rigueur avec peu d’espace aux coudes comme aux jambes. Le toit vitré panoramique (réservé au haut de gamme Ultra) augmente légèrement la garde au toit et limite la sensation de confinement, mais reste réservé à la version haut de gamme Ultra. Deux adultes de taille moyenne (1,77 m) trouveront tout de même place, voire un troisième en se serrant bien grâce au plancher quasi plat et au dossier central bien rembourré faute de disposer d’accoudoir. On notera aussi l’absence de poignées de maintien ou de buses de ventilations. Bref, les places arrière sont bien plus spartiates que dans la Smart#1 qui profite en plus d’une banquette coulissante.

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Une ergonomie décevante

Pour accéder à bord du Volvo EX30, le déverrouillage et le démarrage s’effectuent sans clef, à condition d’avoir opté pour la finition intermédiaire PLUS qui inclut aussi la climatisation bizone, le chargeur à induction et l’ensemble Hifi Harman Kardon à 9 HP avec barre de son. Notre modèle d’essai Single Motor Extended Range en finition Ultra bénéficiait quant à lui de la sellerie Céleste composée de matériaux recyclés moyennant 1030 €. Pas donnée ! Les réglages sont électriques des deux côtés, mais la fonction chauffante est facturée 360 €. Le confort est au rendez-vous même s’il est regrettable de ne pouvoir incliner l’assise.

Côté multimédia, Volvo semble avoir ici aussi fait quelques économies avec un petit écran vertical de 12,3 pouces qui regroupent toutes les informations et fait aussi office de tachymètre faute d’instrumentation derrière le volant. Comme dans une Tesla Model 3 ou Y, il faut donc constamment tourner le regard pour contrôler sa vitesse ou consulter l’ordinateur de bord. Mais pourquoi donc avoir repris ce vilain défaut ? La taille plus réduite de l’écran du Volvo EX30 n’arrange rien. Sur ce point comme sur la finition, les Smart et Zeekr X sont mieux lotis. Cela dit, le système de navigation comme l’assistant vocal sous Google fonctionnent à merveille et il sera possible d’avoir Apple Car Play sur les modèles définitifs (nous a-t-on promis). Une application pour Smartphone figurera également au menu afin d’ouvrir le véhicule, surveiller la charge ou encore contrôler la température de l’habitacle à distance.

La climatisation bizone (à partir de la finition PLUS) intègre un recyclage de l’air avec un filtre à charbon actif, mais son réglage via l’écran réclame plus de temps qu’un bon vieux bouton. Les commandes au volant se montrent aussi moins intuitives que sur le Volvo XC40 dont l’ergonomie reste celle d’une voiture et non d’un smartphone.

Un gabarit adapté à la ville

Sur le haut de gamme Ultra, la caméra 360 doublée d’une aide au parking automatique (Park pilot) facilite les manœuvres et compense l’étroitesse de la vitre arrière et la présence de montants imposants. Le diamètre de braquage de 10,6 m entre trottoirs se révèle aussi appréciable en usage urbain. La garde au sol relativement élevée (17,7 cm) permet aussi de s’aventurer en tout chemin ou grimper les méchants trottoirs. L’amortissement apparait un peu ferme pour une Volvo, mais n’est pas cassant pour autant et filtre honorablement les plaques d’égouts en ville. Comme sur la Smart, le Volvo EX30 propose plusieurs réglages de freinage régénératif dont un mode « E Pedale » autorisant l’arrêt du véhicule sans toucher à la pédale de frein. Le ralentissement se montre cependant moins puissant et précis à doser que sur une Tesla.

Vif et sécurisant

Avec 343 Nm de couple immédiatement disponibles sur les roues arrière, le Volvo EX30 assure le 0-100 km/h en 5,3 s contre 5,6 s sur le Zeekr et 6,7 s sur la Smart. Un peu plus léger que sa cousine allemande (1785 kg soit -25 kg), le EX30 se montre un peu plus réactif et semble avoir un peu moins de mouvement de pompage et de prise de roulis en virage. À confirmer avec les deux véhicules sur un même parcours. La direction privilégie la douceur à la consistance, tout comme le freinage un peu mollasson début de course, mais puissant en situation d’urgence. Sur voie rapide, la vitesse de pointe de 180 km/h est suffisante pour évoluer en France et s’accompagne de bonnes relances pour doubler efficacement. L’insonorisation est assez soignée même si les bruits d’air à partir de 120 km/h nous ont parus assez marqués.

Le régulateur actif et l’aide au maintien de voie (à partir de la version PLUS) fonctionnent bien même si les commandes au volant ne sont pas aussi intuitives que chez Smart et Zeekr. Notons que la capacité de remorquage se porte à 1400 kg freinés. Concernant la consommation, nous avons enregistré une moyenne de 18,4 kWh/100 km durant un essai réalisé en Espagne avec une partie d’autoroute à 120 km/h. Un résultat proche de celui de la Smart #1 qui permet d’envisager 340 km d’autonomie en usage mixte réel et environ 280 km d’autoroute à 130 km/h. Les 462 km revendiqués ne s’obtiendront qu’en mode éco à faible allure. Il est intéressant de noter que selon les normes WLTP, le Volvo EX30 offre plus d’autonomie tout en étant bien plus performant que la Smart#1.

Rapide en AC et DC

Capable de recevoir 155 kW de puissance de charge en courant continu (DC), le Volvo EX30 se contente de 28 min pour recharger de 10-80%. La version ULTRA reçoit un chargeur embarqué de 22 kW autorisant une charge complète en 4 h sur une borne en courant alternatif (AC). Les autres versions doivent se contenter de 11 kW.

Un premier prix alléchant

Accessible dès 37 500 € avec le petit pack de batterie LFP de 49 kWh en finition de base, le Volvo EX30 est plutôt compétitif pour un SUV électrique de marque Premium. La version Extended Range réclame toutefois 45 000 € soit environ 1500 € de plus que Smart Premium tandis que le modèle essayé en ULTRA grimpe à 47 950 €. En ajoutant, la peinture bleu nuage (1000 €) et les vitres teintées (400 €), les 50 000 € ne sont pas loin. Le Volvo EX30 entre alors en concurrence avec les SUV électriques de taille et de gamme supérieur comme le Tesla Model Y voir le XC40. Le Volvo EX30 s’accompagne d’une garantie 3 ans ou 100 000 km et peut compter sur un large réseau de garage pour assurer son SAV.

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On aime

  • Le design séduisant et le gabarit réduit
  • Les performances électrisantes
  • Les tarifs compétitifs

On aime moins

  • L’ensemble multimédia trop petit et peu fonctionnel
  • La finition moins léchée que chez Smart et Zeekr X
  • L’habitabilité et le coffre spartiates

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