Leapmotor n’est peut-être pas une marque qui vous est familière, mais il se pourrait bien qu’elle le devienne très vite avec des produits au rapport prestations/prix particulièrement redoutable. Essai d’un premier modèle, la T03 !

En provenance directe de Chine, la Leapmotor T03 est une petite citadine 5 portes 100 % électrique mesurant 3,62 m de long pour 1,65 m de large et 1,58 m de haut, ce qui en fait la rivale toute désignée de la Fiat 500e. Sous le capot de cette petite traction se trouve un moteur synchrone à aimant permanent qui délivre 109 ch et 158 Nm et qui est alimenté par une batterie lithium fer phosphate (LFP) d’une capacité brute de 41,3 kWh, soit environ 38 kWh en net.

Si le style de cette chinoise n’est pas aussi sexy que celui de l’italienne, l’équipement est à la page puisqu’on trouve des optiques entièrement à LED, des jantes en alliage de 15 pouces, un toit panoramique et pas moins de 11 capteurs de proximité à ultrasons, le tout de série !

À l’intérieur de la Leapmotor T03

L’ouverture du coffre révèle un espace étroit au niveau de l’embase, mais profond, ce qui permet d’avoir 210 litres de volume de chargement, soit un peu mieux que la Fiat qui propose 185 litres. Sinon pas de double-fond, pas de frunk et la banquette arrière ne se rabat que d’un seul tenant. À l’arrière, les passagers disposent d’un espace aux genoux étonnant pour le gabarit du véhicule, avec de plus une banquette qui se montre confortable. Pas d’accoudoir par contre, ni de ceinture au milieu puisque c’est une quatre places. À l’avant, on trouve une sellerie bien dessinée et accueillante pour un gabarit moyen, mais il faudra faire avec des appuie-têtes fixes et un siège passager qui n’est pas réglable en hauteur. La planche de bord est d’un dessin classique et est recouverte exclusivement de matériaux rigides que l’on retrouve aussi dans les contre-portes à l’exception des accoudoirs faiblement rembourrés.

En matière d’équipements, les rétroviseurs sont à commande électrique, l’instrumentation de 8 pouces est entièrement numérique et les fonctions de la voiture (réglages de la direction, mode de conduite, limiteur de charge, rideau du toit panoramique ou encore climatisation) et du système multimédia (connexion Bluetooth ainsi qu’Apple CarPlay et Android Auto sur les modèles définitifs commercialisés en fin d’année) se concentrent dans l’écran central de 10,1 pouces.

Côté rangements, la T03 se montre généreuse, avec une grande boîte à gants, des contreportes accueillantes, un vide-poches central où l’on peut naturellement mettre la télécommande permettant aussi le démarrage mains-libres, un homologue entre les deux sièges derrière le frein à main électrique et un porte-gobelet.

Leapmotor T03 : essai de la ville jusqu’à l’autoroute

S’extraire de la place de parking pour partir en essai permet de découvrir la caméra de recul HD et panoramique tout ce qu’il y a de plus efficace et de constater que la chinoise braque assez court. Une fois lancé en ville, on constate cependant rapidement des suspensions efficaces sur les compressions, mais rapidement débordées en détente sur les ralentisseurs et un bruit mécanique un peu envahissant nuisant à l’impression de qualité générale. En mode Éco, même s’il faut écraser la pédale de droite, les accélérations se montrent convaincantes, le mode Sport apportant un gain en réactivité bienvenu. Comme toujours ou presque sur les voitures chinoises, le freinage régénératif manque de pêche. Même sur le sec, on constate aussi des petites pertes de motricité, en sortie de rond-point par exemple, avec une tendance au sous-virage marquée probablement due aux pneumatiques. Une Fiat 500e se montre plus dynamique. Mais les aides à la conduite veillent au grain même face aux provocations d’un essayeur enthousiaste. Malgré les quatre disques, la T03 n’offre pas non plus un mordant exceptionnel en freinage appuyé. La masse plutôt maîtrisée pour une électrique, avec 1 200 kg sur la balance, permet de rendre discrets les transferts de masse, mais ce n’est pas suffisant en matière de performances pures : 12 secondes pour effectuer le 0 à 100 km/h, c’est 2,5 s de plus que sa concurrente italienne d’entrée de gamme.

Sortie de la ville, la petite Leapmotor donne cependant l’impression d’accélérer avec entrain sur une bretelle d’accès à l’autoroute et plafonne ensuite à 135 km/h réels. Impossible donc de faire de grands excès de vitesse sur voies rapides. À partir de 110 toutefois, les bruits d’air sont très présents. La direction quant à elle offre un visage différent suivant le mode choisi, offrant du rappel en Sport, mais pas du tout en Confort. Le régulateur de vitesse se montre des plus basiques, s’enclenchant à la vitesse atteinte, mais ne pouvant pas être réglé ensuite via, par exemple, des boutons au volant. Il faudra aussi faire sans freinage automatique d’urgence, ce qui, à l’instar de la Renault Zoé, devrait coûter cher à la T03 aux tests Euro NCAP. Restant une petite citadine, une reprise à 90 km/h ne révèle évidemment pas un tempérament d’avion de chasse, mais la tâche est tout de même effectuée sans mise en danger.

Consommation, recharge et tarifs de la Leapmotor T03

Pour ce qui est de la consommation, l’ordinateur de bord annonce entre 15 et 16 kWh/100 km en usages urbain et mixte, mais s’envole à 25 sur voies rapides. Si on peut donc s’approcher des 300 km d’autonomie indiqués en ville, il faudra toutefois compter sur moitié moins sur autoroute. Question recharge en courant continu, nous avons constaté une puissance maxi de 44 kW depuis 74 % sur une borne Ionity, cependant la chinoise devrait pouvoir s’approcher des 60 en démarrant plus bas dans la charge, permettant de passer de 30 à 80 % en 36 minutes selon le constructeur. C’est long, mais il faut se rappeler à nouveau que nous avons affaire à une citadine. En courant alternatif, on peut espérer jusqu’à 6,6 kW, soit un minimum de 3h30 pour passer de 30 à 80% et au moins le double pour une charge complète.

Terminons par les tarifs. L’importateur français compte la vendre à moins de 20 000 € bonus écologique compris, soit un tarif à confirmer à 25 990 € sans les aides pour une commercialisation avant la fin de l’année. Une somme certaine pour une citadine, mais c’est au minimum 6 000 € de moins qu’une Fiat 500e 24 kWh.

À lire aussi Borne de recharge : pourquoi notre Paris-Lyon a failli virer au calvaire

Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?

Suivez-nous sur Google News !