Cela paraît difficile à croire, mais le pare-brise est l’un des éléments les plus complexes à recycler sur un véhicule. Mais Audi, avec l’assistance de plusieurs partenaires, est en train de tester une solution efficace.
Recycler le plus possible les voitures quand elles atteignent leur fin de vie est une priorité depuis déjà de nombreuses années, mais un élément surprenant se montre plus compliqué que les autres à passer par ce processus : le pare-brise. Et c’est pour changer cet état de fait qu’Audi s’est associé à plusieurs partenaires spécialisés dans le domaine pour créer un nouveau projet pilote sur une durée d’un an, la tâche semblant bien plus compliquée qu’elle n’y paraît à première vue.
Le premier ingrédient du verre est la silice fondue avec quelques autres additifs. Jusqu’à maintenant, le verre recyclé des pare-brises d’automobile ne pouvait être utilisé que pour produire des bouteilles, mais, ironie du sort, n’était pas d’une assez bonne qualité pour satisfaire aux normes de sécurité pour servir de base à un pare-brise neuf. Ce dernier est laminé, c’est-à-dire que c’est un sandwich avec le verre dans le rôle des tranches de pain et un polymère en guise de garniture, généralement du polybutyral de vinyle (PVB).
Quand les deux parties en verre ont été coupées puis chauffées sur un moule pour créer la forme, les trois éléments sont pressés ensemble et cuits dans un four autoclave, que l’on peut qualifier de cocotte-minute géante, ce qui les assemble. À cette recette peuvent aussi se rajouter de fins câbles pouvant être chauffants pour le désembuage ou servant d’antenne sous un film, ainsi qu’un capteur de pluie ou un socle de rétroviseur. Et c’est ce mélange qui rend justement difficile le recyclage qui nécessite de séparer à nouveau le verre du reste en obtenant un résultat suffisamment pur pour servir à former un nouveau pare-brise.
À lire aussi Tesla progresse sur le recyclage des batteries de voitures électriquesComment ce projet porté par Audi peut-il trouver une solution à ce problème ? Après que les pare-brises fendus ou cassés ont été collectés chez les concessionnaires ou dans les casses automobiles, l’un des partenaires du projet, Reiling Glas Recycling, les pulvérise et utilise des aimants, des séparateurs de métaux non ferreux et des systèmes de tri optiques pour séparer les différents éléments. À la suite de cette phase, les granulés de verre obtenus sont emportés chez Saint-Gobain Glass où ils seront séparés par couleur.
Les granulés, qui sont alors de la plus grande pureté possible, sont alors mélangés avec du sel de quartz, du carbonate de sodium et du carbonate de calcium. À la fin, entre 30 et 50 % du mélange est composé de verre recyclé, mais les membres de ce projet espèrent augmenter cette proportion avec le temps.
75 tonnes de CO2 libérés en moins par jour
Ce matériau brut se présente sous la forme de grandes vitres mesurant 3 mètres par 6 mètres avant de prendre le chemin d’une autre entreprise associée, Saint-Gobain Sekurit, qui s’occupe de la dernière étape pour le rendre conforme à une utilisation automobile. Recycler ainsi le verre laminé libérerait 30 % de CO2 en moins que de le produire de zéro.
Si ce projet rencontre le succès escompté et que le feu vert est donné pour une production à grande échelle, Saint-Gobain Glass prévoit de transformer ainsi 30 000 tonnes d’éclats de verre de pare-brise en éléments neufs par an, et certains seront utilisés sur l’Audi Q4 e-tron, économisant selon lui des ressources naturelles telles que l’eau et réduisant les dépenses énergétiques pour un total journalier équivalent à 75 tonnes d’émissions de CO2.
Le recyclage, ce n’est pas nécessairement refabriquer la même chose! Transformer les pare-brises en bouteilles, ce n’est pas idiot. A moins qu’il y ait déjà trop de verre bouteille collecté pour faire des bouteilles « neuves ».
Sinon, il devrait être possible de concasser le verre pour en faire un excellent « sable » à béton. Excellent car doté d’arêtes vives très accrocheuses. Contrairement à beaucoup de sables naturels (en particulier les déserts du Sahara et d’Arabie) dont les grains sont arrondis par l’érosion et donc impropres à la construction.
J’ai vu qu’une entreprise broie les déchets de verre pour en faire du sable, et les réduit en poudre pour faire du ciment. C’est quand-même mieux car ça utilisé beaucoup moins d’énergie, et ça produit beaucoup moins de CO2.😁
Bonne pioche pour le recyclage ; mais pourquoi toujours ramener aux équivalent tonnes de CO2. C’est vraiment nous prendre pour des débiles.
Cet argument bilan carbone utilisé à tort et à travers, mis en place après le protocole de Kyoto est une chimère ; Le CO2 anthropique d’origine fossile dans notre atmosphère, traçable par les isotopes 12C et 13 C, c’est à peine 22 ppm sur les 415 ppm ; soit exprimé en pourcentage, 5 % des 0.0415% de CO2 présents dans notre atmosphères. Les principaux émetteurs : les océans en majorité, la faune, flore, et volcanisme. C’est pourquoi cette course absurde et couteuse à la décarbonation n’amènera pratiquement rien dans une hypothétique évolution du réchauffement.