C’est reparti pour un tour : Elon Musk est à nouveau monté sur une scène face à une assemblée pour annoncer dans le plus grand des sérieux que la prochaine Tesla se conduira toute seule.

Il n’y a plus de saison ma bonne dame, on ne sait plus comment s’habiller, tout est décalé, nous n’avons plus de repère : pas une goutte de pluie depuis des semaines (jusqu’à ce matin), les cigognes sont déjà revenues en Alsace et Elon Musk vient d’annoncer que la prochaine Tesla pourra s’affranchir de son conducteur alors qu’on est à peine en mars et que c’est mai 2022 que j’avais écrit un article similaire. Il avait alors assuré devant une assemblée brésilienne qu’il aurait des voitures se conduisant toutes seules dans sa gamme d’ici à un an, ce qui, 10 mois après, paraît extrêmement mal engagé.

Cette fois-ci, c’est lors d’une brève apparence hier lors d’une conférence chez Morgan Stanley qu’il a certifié que la plateforme de prochaine génération de Tesla pourra opérer de façon autonome. Pardon, ce n’est pas exactement ce qu’il a dit : de façon “presque autonome” exactement, ce qui introduit une sorte d’émancipation de Schrödinger qui n’est pas sans rappeler l’enfant de trois ans qui crie pouvoir faire tout tout seul à condition qu’on lui tienne la main.

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C’est en fait une longue tradition qui se répète depuis 2016, avec en point d’orgue la fameuse sortie de 2019 qui prévoyait l’arrivée d’un million de robotaxis d’ici à la fin 2020. Pourtant, sept ans plus tard et précisément comme c’était déjà le cas à l’époque, la dernière évolution du fameux système “Full Self-Driving Beta” ne dépasse toujours pas le niveau 2 de la conduite autonome dans la nomenclature définie par la Society of Automotive Engineers (SAE) qui en compte 5 et qu’Eric Dupin nous a récemment représenté ici. Cela n’empêche pas le constructeur américain depuis des années de facturer 7 500 € sa “capacité de conduite entièrement autonome” avec écrit en dessous en petits caractères que “les fonctionnalités actuelles […] ne rendent pas le véhicule autonome”.

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