voitures électriques sans permis - ligier et ami

Écologiques et économiques, les voitures électriques sans permis s’imposent doucement dans le cœur des Français. Plongée dans l’univers d’un véhicule qui veut bousculer les codes du transport urbain.

Autrefois moquées, les voitures électriques sans permis gagnent discrètement en popularité. Pour preuve : en 2023 elles représentaient un modèle neuf de véhicule sans permis (VSP) vendu sur deux. 

Respectueuses de l’environnement, relativement bon marché et capables de se faufiler dans les centres-villes… Ces petites sœurs des voitures électriques ne manquent pas d’atouts, surtout aux yeux des jeunes et des citadins.

Intrigués ? On vous explique tout, du prix d’achat aux règles en vigueur.

Voitures électriques sans permis, de quoi on parle ?

Les voitures électriques sans permis sont un type de véhicule électrifié appartenant à la catégorie des “quadricycles légers”. Autrement dit, elles peuvent être conduites sans permis classique. Automatiques, petites et dotées d’une vitesse limitée, elles sont conçues pour être faciles à utiliser.

Pour rejoindre le club des VSP électriques, un véhicule doit respecter quelques caractéristiques :

  • Une vitesse maximale de 45 km/h
  • Un poids n’excédant pas 425 kg à vide
  • Une puissance de moteur plafonnée à 6 kW
  • Des dimensions restreintes à 3 mètres de long et 1,5 mètre de large
  • Un maximum de deux places (y compris celle du conducteur)

Les voiturettes doivent aussi se plier à certaines exigences administratives. Premièrement, elles doivent obligatoirement disposer d’une plaque d’immatriculation à l’arrière. Les conducteurs devront également se munir d’une assurance – à minima, de responsabilité civile. Enfin, depuis avril 2024, elles doivent passer par la case contrôle technique

Qui peut conduire une voiture électrique sans permis ?

Les VSP électriques sont accessibles dès l’âge de 14 ans. Soit une belle promesse d’autonomie pour les ados (et de paix pour leurs parents).

Elles sont aussi autorisées aux conducteurs dont on a retiré ou suspendu le permis. Seule condition : ne pas avoir été frappé d’une interdiction de conduire tout véhicule motorisé.

Pour autant, ces “sans permis” sont-elles vraiment sans permis ? La réponse courte : pas exactement. Pour les conduire, vous devez être titulaire du permis AM. Mais il faut nuancer. 

En effet, ce permis s’obtient suite à une formation théorique (l’ASSR au collège ou ASR en Greta) et pratique de 8 heures. Il n’est donc pas question de passer un examen à proprement parler.

Vous en êtes par ailleurs exempté si :

  • Vous êtes né avant 1988
  • Vous avez obtenu le Brevet de sécurité routière (BSR) avant le 19 janvier 2013
  • Vous possédez un autre permis de conduire (A, A1, B, B1)

Attention, certaines voitures dites “sans permis” sont en réalité des quadricycles lourds. Elles peuvent alors atteindre les 90 km/h et une puissance de 15 kW. On pense notamment à la Myli L7e ou à l’USO. Ici il faut non seulement être âgé de 16 ans, mais aussi détenir le permis B ou B1.

Quelles sont les spécifications techniques des voitures électriques sans permis ?

Au-delà des obligations légales, toutes les VSP électriques partagent certaines caractéristiques techniques communes. 

Elles sont ainsi équipées d’une batterie. Sa durée de vie dépendra de facteurs comme l’utilisation, la température extérieure ou l’entretien. On considère néanmoins qu’elles peuvent tenir 10 ans en moyenne. 

Qui dit batterie dit aussi recharge. Les “sans permis” électriques peuvent être reliées aux bornes publiques disposant d’une prise de 220 V. Certains constructeurs proposent également des adaptateurs (généralement de Type 2).

On peut aussi les charger chez soi sur une prise domestique classique (jusqu’à 2,3 kW) ou renforcée (jusqu’à 3,2 kW). Veillez toutefois à ce qu’elle soit équipée d’un disjoncteur différentiel pour limiter les risques de surchauffe.

Comme les électriques classiques, elles sont souvent dotées d’un système de freinage régénératif

Enfin, sur le volet sécurité, on trouve des ceintures de sécurité, mais pas toujours d’airbag, ni d’ABS ou d’ESP.

Voitures électriques sans permis, quels avantages et inconvénients ?

Alors, voiture électrique ou thermique ? Rien n’est parfait, et les VSP électriques n’échappent pas à la règle. À l’instar des électriques “avec permis”, elles ont autant d’avantages que d’inconvénients.

Les avantages d’une voiture électrique sans permis

Du côté des points positifs, mentionnons d’abord l’impact écologique. Les VSP électriques sont jugées moins nocives pour l’environnement vu qu’elles n’émettent ni gaz à effet de serre ni particules fines. Bien concernées par le dispositif Crit’Air, elles sont estampillées d’une vignette verte. Ce sésame réservé aux électriques les autorise, par exemple, à rouler librement lors des pics de pollution.

Pour ce qui est des coûts, une VSP électrique est plus chère à l’achat qu’une VSP thermique. Elle compense toutefois avec des coûts d’utilisation réduits. Ligier estime ainsi que les recharges sont 3 à 4 fois moins chères qu’un plein de carburant. 

Sous certaines conditions, les VSP électriques peuvent aussi bénéficier d’une exemption de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) pendant un temps limité. 

Même son de cloche pour les coûts d’entretien, où Ligier estime une économie de 25 %. Pas de vidanges, pas de filtre à carburant, pas de pot d’échappement… Les “sans permis” électriques comptent seulement une vingtaine de pièces. Les VSP thermiques en comptabilisent, quant à elles, une centaine. Or, qui dit moins de pièces dit moins d’entretiens.

Les inconvénients d’une voiture électrique sans permis

En revanche, les VSP électriques demandent un entretien et des réparations spécifiques. Autrement dit, il faut trouver un garagiste compétent sur les sans permis et formé à l’électrique. Un potentiel défi, surtout si on opte pour un modèle moins répandu.

Autre point négatif : elles ne sont pas adaptées aux conducteurs abonnés aux grandes distances. En effet, la vitesse basse des VSP leur interdit l’accès aux autoroutes, aux voies rapides et aux périphériques. De même, l’autonomie limitée et le temps de recharge des électriques compliquent les trajets longs. Difficile, par conséquent, de traverser le pays, à moins de s’armer de (beaucoup) de patience.

Enfin, la question de la sécurité. Moins robustes et plus légères, elles sont plus vulnérables aux chocs qu’une voiture standard. Sans compter sur le fait qu’elles sont dénuées de certains équipements de sécurité. 

voiture sans permis

Comment choisir sa voiture électrique sans permis ?

Vous êtes convaincu ? Avant de passer à l’achat, voici une série de facteurs à prendre en compte. 

Le premier est le prix. En fonction du modèle et des spécificités techniques, comptez entre 8 000 € et 20 000 € pour du neuf. Sur le marché de l’occasion, les prix démarrent aux environs de 4 000 €. Notez néanmoins que les VSP électriques sont notamment éligibles au bonus écologique – soit une réduction de maximum 900 € ou de 27 % du prix d’acquisition. 

Les producteurs proposent par ailleurs la location longue durée (LLD) ou avec option d’achat (LOA). Le montant des mensualités dépendra de facteurs comme le prix du modèle, du kilométrage, ou encore, de la durée du contrat.

Gare également aux coûts dentretien, sensiblement différents d’une marque à l’autre. La disponibilité des pièces de rechange, par exemple, peut influencer l’addition.

Interrogez-vous ensuite sur vos habitudes. Quelles distances parcourez-vous quotidiennement ? Votre route croise-t-elle des points de recharge ? Les réponses détermineront vos besoins en autonomie

Penchez-vous en outre sur les équipements inclus de base ou disponibles en option. Il peut s’agir d’éléments de confort (système audio, sièges…), mais aussi de dispositifs de sécurité améliorés (airbag, ABS…). 

Enfin, lapparence. Certaines affichent un look bien particulier, alors que d’autres miment l’aspect d’une voiture classique.

Véhicules électriques sans permis, pour quel modèle opter ?

Plusieurs modèles sont disponibles en France. Quelles sont donc les meilleures voitures électriques sans permis ?  

La Citroën AMI reste la plus connue. En 2020, elle est rentrée avec fracas sur le marché avec son prix de 7 800 €. Ces économies sont toutefois réalisées au prix de certains compromis. On peut noter, par exemple, son autonomie de 75 km et ses équipements élémentaires.

Ligier propose une alternative plus haut de gamme, avec sa Mily à 12 500 €. Elle se démarque par des équipements plus complets, comme la direction assistée, et une autonomie à 100 km.

Autre choix populaire : l’originale Renault Twizy 45. Si le modèle n’est plus commercialisé en France, il reste disponible sur le marché de l’occasion. Il devrait être remplacé par la Mobilize Duo courant 2024

Enfin, la Fiat Topolino à 9 900 € pourrait sérieusement concurrencer l’AMI. Oui, leurs fiches techniques sont hautement comparables. Mais la Topolino se distingue par son look rétro aux airs d’Italie. 

Cette liste n’est pas exhaustive et on vous encourage à mener vos recherches. Vous retrouverez d’ailleurs sur Automobile Propre notre liste de modèles de véhicules électriques sans permisOn peut, par exemple, citer la e-City d’Aixam, ou encore, la City Fun 45 de Jiyuan.

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Les voitures électriques sans permis à la conquête du marché ?

Le marché des VSP, électriques ou non, connaît un véritable boom. Historiquement, elles étaient surtout pensées pour une population rurale et âgée. C’est seulement suite à la baisse de l’âge du permis AM que les jeunes ont commencé à s’y intéresser. 

Mais c’est surtout à partir de 2020 que ce segment s’est emballé. Si bien que le nombre d’immatriculations de VSP neuves en France a doublé en 4 ans, pour atteindre les 26 240 en 2023.

Or, on considère souvent que la sortie de la Citroën AMI a fortement contribué à la hausse de la demande pour toutes les VSP. Son succès aurait ainsi encouragé les producteurs de voiturettes à lui emboîter le pas sur l’électrique.

En effet, en 2019, le segment “sans permis” était dominé par le diesel (95 % des ventes du neuf). Quatre ans plus tard, l’électrique représentait 50 % des ventes du neuf. Et elles cartonnent aussi sur le marché de l’occasion. Le Bon Coin estimait qu’en 2023, les annonces pour la Twizy 45 et l’AMI avaient augmenté respectivement de 80 % et 341 % en deux ans.

Soulignons tout de même que l’année 2020 a aussi marqué un tournant dans les ventes des électriques classiques. Et ce alors que la première version de cette technologie date du 19e siècle.

Bref, comme leurs grandes sœurs, les voiturettes électriques devraient encore avoir de beaux jours devant elles. McKinsey estime même que le marché pourrait peser 100 milliards de dollars annuels en 2030.

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