L’Arabie Saoudite continue à préparer l’après pétrole et se dote à présent de son constructeur national de voitures électriques. Foxconn et BMW participeront à la naissance de la marque Ceer.
L’Arabie Saoudite cherche depuis longtemps à développer une industrie automobile. Contrairement aux voisins émiratis, le royaume ne vise pas une production de confidentielle de véhicules de luxe, mais une production de masse.
Une usine pour Jaguar Land Rover fut un temps évoqué, avec production locale d’aluminium. Plus récemment, l’investissement dans Lucid a permis d’annoncer l’implantation d’une usine de la start-up américaine. Elle prévoit doit y produire jusqu’à 150 000 voitures par an à partir de 2025.
Une marque nationale
Il y a quelques jours, un responsable du pays affirmait que l’Arabie Saoudite serait en mesure d’exporter 160 000 voitures électriques en 2026. Un autre constructeur viendra donc côtoyer Lucid. Ce sera finalement une toute nouvelle marque, créée de toutes pièces pour l’occasion, Ceer.
À l’instar de Togg en Turquie, il s’agit d’une marque que l’on pourra qualifier de “nationale”. Née d’une volonté politique au plus haut sommer de l’état, elle sera financée par le fonds d’investissement public d’Arabie Saoudite.
Origines taïwanaises et allemandes
Comme la plupart des marques qui naissent aujourd’hui, Ceer ne part pas de zéro. Il fera largement appel au groupe Taïwanais Foxconn, qui renforce peu à peu sa présence dans le monde automobile. C’est lui qui sera chargé de la conception, sur la base de sa propre plateforme MIH, mais aussi de la production qui doit commencer en 2025. On ignore encore où sera implantée l’usine. Ce sera sans doute dans la Ville Économique du Roi Abdallah (KAEC – King Abdallah Economic City) ou dans la ville futuriste de Neom.
Mais les produits auront aussi un accent bavarois. Ceer a en effet conclu un accord de licence avec BMW pour certaines technologies. Sans que l’on sache exactement lesquelles…
Moyen-Orient et Afrique du Nord
Cette nouvelle marque alimentera bien entendu le marché local, mais sera également destinée à l’export. Dans un premier temps, les berlines et SUV qui sont promis seront surtout destinés aux marchés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
Mais à n’en pas douter, le marché européen sera, lui aussi, sur la carte de ses ambitions. Probablement à l’horizon 2030.
À lire aussi Foxconn annonce la compacte Foxtron Model B et le pick-up Model V
“au plus haut sommer de l’état” comme quoi c’est bien l’état qui a sommé le secteur privé de développer son industrie automobile :)
Je trouve étonnant que personne ne trouve à redire. Faire du business en Russie est interdit, un anathème moral, mais la grande démocratie saoudienne, celle qui ne fait pas la guerre (Yémen?) bien sûr, et bien elle n’est pas un problème. Les russes étaient des sous-hommes pour les allemands, ils le sont sans-doute toujours un peu finalement pour pas mal de gens.
Pour revenir à la partie industrielle, je suis curieux de savoir s’il vont uniquement assembler des sous-ensembles ou bien avoir l’ensemble des éléments produits sur place. Ce sera peut-être quelque chose d’hybride.
L’expérience algérienne est intéressante à ce sujet. Ils ont fait venir des constructeurs comme les coréens et Volkswagen. Malheureusement, ce n’était que des ateliers d’assemblage de sous-ensemble. Ils ont constaté qu’ils ne développait pas une industrie nationale. Ce n’était que de la poudre aux yeux. Ils ont revu leur approche depuis pour avoir aussi des équipementiers.
Leur constat fut qu’il était impossible de développer une industrie automobile sans commencer par la fabrication locale des pièces détachées, des sous-ensembles, et des accessoires. Ce n’est qu’après qu’on doit faire les voitures.
Arabie saoudite, Chine, un jour peut-être Biélorussie, Birmanie et Corée du Nord, quelle chance.